L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 8

22 | 2018 | Numéro 8 P oint de mire En ce qui concerne les effets de ces changements démographiques sur l’avenir de la profession, en général, les femmes ont davantage de demandes et de responsabilités familiales en début de carrière, alors que les hommes qui intègrent la profession ont tendance à travailler un plus grand nombre d’heures au début de leur carrière, mais ralentissent au fil de leur carrière. Bien que les femmes qui accèdent à la profession ne travaillent pas autant au début de leur carrière, si vous examinez l’ensemble de leur cheminement, elles travaillent un nombre équivalent d’heures sur la durée globale, mais à des stades différents par rapport aux hommes. L’autre facteur que nous observons chez les femmes est qu’elles sont plus susceptibles de devenir des employées au sein d’un cabinet, ce qui contribue au phénomène croissant observé tant aux États-Unis qu’au Canada : les modèles de pratiques détenus par des sociétés et autres modèles de grande envergure. Finalement, une autre tendance cernée est que les femmes de ces groupes minoritaires sont plus susceptibles d’accepter des patients du programme Medicaid, ceux qui bénéficient d’un régime d’assurance-maladie remboursé par le gouvernement. Ces praticiennes sont également disposées à consacrer plus de temps à chaque patient. Il sera donc intéressant de continuer à suivre ces tendances observées auprès des femmes dentistes dans le futur. Q. Une autre statistique du rapport concerne le nombre croissant d’étudiants de statut socio- économique inférieur qui sont admis dans les facultés de médecine dentaire. Si vous faites le lien avec la forte proportion d’étudiants afro-américains et hispaniques, qui accordent une plus grande importance aux services dispensés aux populations vulnérables et à faibles revenus, est-ce que cela aura des effets à long terme sur la profession quant à l’amélioration de l’accès aux soins de santé buccodentaires? RV : C’est une très bonne question, et je crois que cela part du fait que peu importe notre origine ethnique, beaucoup d’entre nous sont portés à revenir vers les communautés dont nous sommes issus ou à être attirés par celles-ci. Donc, bien que cela ne soit pas une règle absolue et que cela ne soit pas toujours vrai, nous avons vu que les patients souhaitent souvent être traités par un professionnel qui comprend leur culture et leurs valeurs, et qu’ils pourraient donc être plus à l’aise dans un certain milieu de pratique. Comme je l’ai mentionné précédemment, les dentistes des groupes minoritaires sous-représentés tendent à être plus disposés à accepter les patients bénéficiaires du programme Medicaid et les patients de groupes socio-économiques inférieurs, ce qui signifie que cette tendance devrait faciliter l’accès à l’avenir. Q. Parmi les chiffres qui se sont démarqués, mentionnons que seulement 0,4 % des étudiants interrogés ont affirmé qu’ils se dirigeraient immédiatement vers l’enseignement de la médecine dentaire. Avec une si faible proportion, est-ce que la profession peut soutenir un niveau adéquat au sein de ses facultés d’enseignement? RV : Si vous allez au-delà de la question, 50 % des étudiants de cycle supérieur affirment qu’ils espèrent s’engager dans l’enseignement au cours de leur carrière ou s’attendent à le faire. Bien que moins de 1 % pensent se diriger vers une carrière académique immédiatement, la réalité est que les critères imposés pour devenir membre du corps professoral font qu’on ne peut simplement quitter la faculté de médecine dentaire, diplôme en main, et la réintégrer le lendemain comme membre du corps enseignant. Dans la plupart des cas, il faut suivre un enseignement supplémentaire et acquérir de l’expérience, et une grande partie de cet apprentissage survient au cours des deux ou trois années après l’obtention du diplôme. C’est à ce moment que vous acquérez une expérience précieuse et que vous avez la possibilité de déterminer ce dont vous êtes capable et quels sont vos intérêts dans la vie. Les dentistes de ces groupes minoritaires sont plus susceptibles d’accepter des patients du programme Medicaid, ceux qui bénéficient d’un régime d’assurance-maladie remboursé par le gouvernement. » Écoutez la version intégrale de l'entrevue avec le Dr Valachovicsur Oasis Discussions à wp.me/p2Lv6A-64n [en anglais] Letexteci-contreestuncondensé de l’entrevue. Les opinions exprimées sont celles de la personne interviewée et ne reflètent pas nécessairement les opinions ou politiques officielles de l’Association dentaire canadienne.

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