L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 8

14 | 2018 | Numéro 8 L’ADC sur le terrain Dr Aaron Burry ❘� Pourquoi l’ADC a-t-elle revu son énoncé de position? Le Comité des affaires cliniques et scientifiques et le Comité sur les relations gouvernementales et la défense des intérêts publics de l’ADC ont amorcé des discussions sur la révision de l’énoncé de position sur les produits du tabac parce que celui-ci renfermait certaines recommandations qui avaient déjà été mises en application au Canada et qui n’étaient plus pertinentes, comme celle visant à limiter les lieux où il est permis de fumer. Depuis, deux importantes modifications législatives sont entrées en vigueur. Le cannabis et les produits de vapotage contenant de la nicotine – tous deux considérés auparavant comme illégaux au Canada – ont été légalisés. Les études montrent que les gens qui font l’usage du tabac, qui consomment du cannabis ou qui utilisent des produits de vapotage utilisent souvent une combinaison de ces trois types de produits, et nous ne savons pas quelle incidence à long terme l’usage combiné de ces produits aura sur la santé buccodentaire. Nous sommes en terrain vierge. ❘� À quand remonte la légalisation des produits de vapotage contenant de la nicotine? La Loi canadienne sur le tabac et les produits de vapotage a été promulguée en mai de cette année, mais nous n’en avons pas beaucoup entendu parler. Elle autorise la vente de produits de vapotage contenant de la nicotine en tant que produits de consommation. Sur le plan de la santé publique, le vapotage de liquides sucrés contenant une substance susceptible d’entraîner une forte accoutumance – parfois en concentrations plus élevées que la cigarette – se traduit par un risque accru de dépendance à la nicotine. Aux États-Unis, l’indignation de la population quant à la dépendance croissante à la nicotine chez les adolescents qui ne fument pas la cigarette a amené Juul Labs, le plus important fabricant américain de cigarettes électroniques, à cesser la vente de la majorité de ses capsules aromatisées pour cigarette électronique en magasin. Cette décision de l’entreprise est toute récente (novembre 2018), mais ces capsules aromatisées sont toujours offertes au Canada. ❘� Pour certains, le vapotage serait moins dommageable que la cigarette. Que peuvent dire les dentistes à leurs patients à propos des risques du vapotage? Je pense que le plus important est d’insister sur le fait que la nicotine est l’une des substances connues ayant le plus grand potentiel d’accoutumance. Si un patient utilise des produits de vapotage qui contiennent de la nicotine, le dentiste doit donc en discuter avec lui. Je pense que les dentistes doivent recommander la prudence, parce que nous ne connaissons pas les conséquences à long terme du vapotage sur la santé. À l’heure actuelle, nous ne sommes même pas certains que le vapotage est un moyen efficace pour cesser de fumer. Les timbres de nicotine transdermiques demeurent une aide efficace à l’abandon du tabac en première intention. ❘� Maintenant qu’il est légal de fumer du cannabis au Canada, les patients seront probablement plus nombreux à déclarer qu’ils en font usage. Existe-t-il des directives concernant la réduction des risques pour la santé associés à l’usage du cannabis? Les Lignes directrices de réduction des risques liés à l’utilisation du cannabis au Canada sont une excellente ressource. Elles ont obtenu l’aval d’un certain nombre d’organismes, notamment la Commission de la santé mentale du Canada, l’Association canadienne de santé publique, l’Association médicale canadienne et le Centre for Addiction and Mental Health. Les lignes directrices proposent des recommandations concernant un large éventail de facteurs de risques pour la santé associés à l’usage récréatif du cannabis, notamment le choix des produits, le mode de consommation et la fréquence d’utilisation. Nouvel énoncé de position de l’ADC : Tabac, cannabis à fumer et vapotage L’ADC a récemment revu son énoncé de position sur les produits du tabac afin d’y inclure le cannabis à fumer et les produits de vapotage. Le Dr Aaron Burry, codirecteur des affaires professionnelles de l'ADC, nous explique combien il est important pour les dentistes de discuter avec leurs patients susceptibles de rechercher une solution de rechange moins dommageable que la cigarette et qui peuvent désormais se procurer du cannabis et des produits de vapotage en toute légalité.

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