L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 8

13 Numéro 8 | 2018 | L’ADC sur le terrain En octobre, le président de l’ADC, le DrMitch Taillon a écrit à la Direction des produits thérapeutiques de Santé Canada au sujet de la vente directe de soins buccodentaires et de services orthodontiques. Dans sa lettre, le Dr Taillon demande à Santé Canada d’examiner la légalité de la vente de gouttières dentaires directement aux patients, sans surveillance ni supervision adéquates d’un dentiste autorisé à exercer. Nous suivons l’affaire de près et vous ferons part de l’évolution du dossier dans la nouvelle année. Gouttières dentaires vendues directement aux patients au Canada L’Association dentaire canadienne est le porte-parole national de la profession dentaire et elle se voue à la promotion d’une santé buccodentaire optimale. Les dentistes du Canada sont préoccupés par les conséquences éventuelles sur la santé des Canadiens de l’offre directe de soins buccodentaires et de services orthodontiques. Cela comprend des produits de compagnies aux États-Unis qui se lancent dans l’offre et la vente de gouttières dentaires aux patients au Canada. Les entreprises qui commercialisent des gouttières directement auprès des consommateurs promotionnent en fait des soins buccodentaires non supervisés et à se prodiguer soi-même. Cette situation est inquiétante. D’importants risques planent sur la population canadienne si des problèmes de santé complexes, y compris des troubles dentaires et orthodontiques, sont présentés comme étant faciles à régler, même s’ils nécessitent en fait des soins et des traitements directs par un professionnel de la santé autorisé. Ces gouttières, qui d’après nos connaissances sont classées comme instruments médicaux de classe II, ne sont pas des dispositifs passifs. Elles sont des dispositifs actifs et conçus pour déplacer des dents et changer l’occlusion et elles agissent sur la santé et la structure des tissus mous et durs soutenant les dents. Les gouttières dentaires sont faites sur mesure et doivent être traitées comme des appareils dentaires actifs nécessitant la supervision directe et continue d’un dentiste. D’abord, un examen du patient s’impose pour déterminer si un trouble buccodentaire sous-jacent pourrait nuire au traitement. Ensuite, un dossier doit être tenu et conservé dans le respect des mesures législatives de protection de la vie privée, non pas dans un centre de numérisation par du personnel non assujetti à une réglementation. Aussi, l’obtention d’un consentement éclairé nécessite une discussion sérieuse au sujet du plan de traitement, y compris une explication des autres options. Enfin, comme vous le savez, la recommandation ou la pose d’un appareil ortho- dontique est une activité réglementée (acte autorisé) dans toutes les compétences canadiennes. Afin de bien cerner les risques pour la santé de la population canadienne, nous demandons que soit étudiée la légalité de la vente directe de gouttières dentaires sans surveillance appropriée et que soient examinés des moyens pour protéger les patients et s’assurer qu’ils reçoivent des traitements sous la supervision d’un dentiste autorisé. Je vous remercie à l’avance de bien vouloir vous pencher sur les risques présentés par un traitement orthodontique non supervisé. Dr Michel Taillon Président de l’Association dentaire canadienne

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