L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 7

P ratico - pratique L’utilisation d’ interventions musicales adaptées à la culture pour la prestation de soins axés sur le patient Il arrive fréquemment que des patients refusent, évitent ou reportent des traitements dont ils auraient besoin 1–4 . Plusieurs facteurs socio-démographiques et contextuels, dont l’âge, le sexe, le groupe ethnique, la personnalité et les problèmes médicaux et problèmes de santé mentale du patient, le type et la complexité des soins requis et le milieu de soins, ont été mis en cause pour expliquer le faible engagement des patients envers les soins 5–10 . Les procédures de diagnostic clinique, les traitements et les milieux de soins dont les caractéristiques suscitent la crainte, comme les salles d’imagerie, les tomodensitogrammes, les analyses de sang, la coloscopie, les interventions chirurgicales et les cliniques dentaires, sont de bons exemples de milieux et de procédures qui peuvent créer une anxiété ou une phobie envers la dentisterie et la médecine. La phobie des traitements façonne les comportements perturbateurs d’une personne et suscite une anxiété préopératoire qui est associée à une anxiété durant le traitement et à une augmentation de la douleur postopératoire 11,12 . Une meilleure régulation de l’anxiété ainsi qu’une meilleure maîtrise de la douleur sont essentielles au maintien de la santé et du bien-être, à l’adoption de comportements positifs en matière de soins de santé, ainsi qu’à une gestion optimale des soins 13,14 . L’autorégulation de l’anxiété et de la douleur au moyen de la musique a été utilisée dans plusieurs cadres cliniques 15 . De fait, de plus en plus de données cliniques probantes attestent des effets anxiolytiques de la musique chez les patients devant subir des procédures médicales invasives ou atteints de cancer. La musique peut être utilisée comme intervention d’appoint dans la prise en charge de bon nombre d’affections comme les maladies musculosquelettiques, les maladies cardiovasculaires et la démence, en agissant sur l’activité des réseaux associés au cerveau et aux émotions, en déclenchant des réactions physiologiques, en contribuant au bien-être psychologique et en favorisant l’autogestion de la santé 15–22 . Bien que l’on ne comprenne pas encore parfaitement les mécanismes sous-jacents par lesquels la musique exerce ses effets, des voies cognitives et émotionnelles pourraient s’avérer des médiateurs clés. Les activités qui détournent l’attention aident à atténuer la douleur ou à réduire l’anxiété 23–25 . De récentes recherches en neurosciences ont démontré comment la musique peut induire le plaisir et moduler l’éveil 26–29 . Des recherches expérimentales indiquent également que le plaisir subjectif que procure la musique contribue à ses effets analgésiques 30 , ce qui est conforme aux résultats d’études de neuroimagerie indiquant comment les émotions positives réduisent la réponse du cerveau à une douleur aiguë 31 . Les impulsions nerveuses produites par la musique influent sur le système nerveux autonome, modulent l’activité dans les structures du tronc cérébral et déclenchent les réponses réflexes du tronc cérébral et du système endocrinien qui provoquent des changements dans la tension artérielle, la fréquence cardiaque et le niveau d’anxiété en libérant une série d’hormones telles que la corticolibérine et la norépinéphrine 32,33 . Les émotions agréables que provoque la musique inhibent encore davantage les réponses réflexes de la moelle épinière liées à la douleur 34 . Lesopinionsexpriméessontcellesde lapersonne interviewéeetnereflètentpasnécessairement les opinionsoupolitiquesofficiellesde l’Association dentairecanadienne. Article complet à jcda.ca/h13 [en anglais] Plus en ligne Elham Emami PhD Nathalie Gosselin PhD Pierre Rainville PhD Robert Durand DMD,MSc,FRCD(C) elham.emami@ umontreal.ca Cet article se fonde sur un article publié dans la section Meeting Report (compte rendu de réunion) du site JCDA.ca – la publication scientifique en ligne et en libre accès de l’ADC, qui présente des articles répertoriés dans Medline, Journal Citation Reports et Science Citation Index. Sommaire de recherche 37 Numéro 7 | 2018 |

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