L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 7

32 | 2018 | Numéro 7 P ratico - pratique À l’examen du patient, j’ai remarqué la présence d’une masse fongueuse rouge et blanche sur une surface ulcérée ( ill. 1a et 1b ). De plus, une plaque non homogène rouge et blanche (érythroleucoplasie), avec une surface ondulée ou tachetée irrégulière, était présente dans la muqueuse buccale droite. J’ai demandé au dentiste traitant de m’envoyer la radiographie qui a été prise avant l’extraction ( ill. 2 ). La radiographie rétroalvéolaire de la dent montre une dent traitée par endodontie présentant une structure irrégulière d’aspect mité et en forme de godet dans l’os, avec perte de la lamina dura et résorption radiculaire. Il s’agit d’un résultat clinique pertinent, car cela faisait presque un an que le patient avait reçu un diagnostic de lichen plan, alors qu’il s’agissait en fait d’une lésion précancéreuse. La manifestation unilatérale de la lésion aurait dû alerter le dentiste à la nécessité de faire d’autres analyses pour exclure une lésion précancéreuse, puisque la caractéristique pathognomonique du lichen plan est l’atteinte bilatérale de la muqueuse buccale postérieure. Bien sûr, toutes les lésions rouges et blanches de la muqueuse buccale ne sont pas du lichen plan. Cependant, il est très important de s’assurer de ne pas faire d’erreur de diagnostic, car le diagnostic précoce du cancer est un facteur clé dans l’amélioration des résultats pour le patient et des taux de survie. Les biopsies de la masse saillante et de la plaque rouge et blanche dans la muqueuse buccale droite ont révélé la présence d’un carcinome épidermoïde avec micro-envahissement. a firoozeh.samim@ mcgill.ca Étude de cas : Un cas non diagnostiqué de carcinome épidermoïde de la cavité buccale La Dre Samim, professeure adjointe à la faculté de médecine dentaire de l’Université McGill, décrit un cas où le traitement d’un patient atteint d’un carcinome épidermoïde de la cavité buccale a été retardé parce qu’on lui avait diagnostiqué à tort un lichen plan. Illustrations 1a ) et 1b ) : Lame d’examen; vues buccale ( 1a ) et linguale ( 1b ) Ill. 2 : Radiographie avant l’extraction Un homme de 71 ans a été dirigé vers mon cabinet par un dentiste généraliste parce qu’une alvéole n’était toujours pas guérie, près de quatre mois après l’extraction. Trois semaines après l’extraction, le dentiste du patient a pratiqué un curetage du site, le patient s’étant plaint de la présence d’une masse rouge faisant saillie dans l’alvéole d’extraction. Un autre curetage a été pratiqué deux mois après l’extraction. Un an auparavant, le même dentiste généraliste avait diagnostiqué un lichen plan chez ce patient, malgré l’atteinte unilatérale de la muqueuse buccale. Rien n’indique qu’une biopsie du site a été faite. Pendant un an, le patient a été traité par un bain de bouche à base de corticostéroïdes. Visitez le site Oasis Discussions pour visionner l’étude de cas à wp.me/p2Lv6A-63X [en anglais] Dre Firoozeh Samim a b Lesopinionsexpriméessontcellesde la personne interviewéeetnereflètentpas nécessairement lesopinionsoupolitiques officiellesde l’Associationdentairecanadienne.

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