L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 6

31 Numéro 6 | 2018 | P ratico - pratique Sédation profonde et anesthésie générale : Que doit-on dire aux patients? Dre Alia El-Mowafy BDS,MSc (anesthésie dentaire),dipl.ADBA Au cours des dernières années, des rapports dans les médias faisant état de la mort de patients sous sédation et anesthésie générale durant un traitement dentaire ont fait naître des inquiétudes quant aux risques liés à ces procédures. Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université de Toronto (U de T), et devant être publiée cet automne, a cherché à estimer ces risques en examinant les rapports de mortalité et de morbidité associées aux procédures dentaires pratiquées sous sédation profonde ou anesthésie générale dans les cabinets dentaires de l’Ontario. Selon la Dre Alia El-Mowafy, dentiste anesthésiste et chercheuse principale de l’équipe de recherche, la conclusion générale de cette étude est que les procédures dentaires pratiquées sous sédation profonde et anesthésie générale en cabinet présentent une excellente fiche de sécurité. alia.el.mowaf y@ gmail.com Lesopinionsexpriméessontcellesde la personne interviewéeetnereflètentpas nécessairement lesopinionsoupolitiques officiellesde l’Associationdentairecanadienne. Issue 6 | 2018 | Il est de notre responsabilité professionnelle de surveiller les résultats de nos traitements, afin de pouvoir prendre des mesures pour que le nombre de préjudices aux patients se rapproche le plus possible de zéro. » Contexte Pour déterminer la prévalence des décès et des complications graves, l’équipe de recherche a d’abord analysé les données sur la mortalité et la morbidité sur 20 ans, soit de 1996 à 2015, obtenues du coroner en chef de l’Ontario, du programme de responsabilité professionnelle et du Collège royal des chirurgiens dentistes de l’Ontario (RCDSO). Puis, à partir de données provenant de sondages auprès des cliniciens, l’équipe a estimé le nombre d’anesthésiques qui, durant cette période de 20 ans, ont été admi- nistrés par des cliniciens autorisés par le RCDSO à pratiquer une sédation profonde ou une anesthésie générale en cabinet. En comparant ces deux ensembles de données, la prévalence de la mortalité et de la morbidité a pu être estimée à partir du nombre total d’incidents et d’anesthésiques administrés en Ontario durant cette période. En Ontario, les dentistes ne sont pas tenus de déclarer les incidents critiques. Au moment où l’équipe de l’U de T a entrepris cette étude, explique la Dre El-Mowafy, les données sur la mortalité associée aux procédures dentaires pratiquées sous sédation profonde et anes- thésie générale en cabinet, en Ontario, étaient manquantes pour une période de 20 ans. De plus, les complications graves associées aux procédures dentaires pratiquées sous sédation profonde ou anesthésie générale n’avaient jamais été étudiées en Ontario. « Ces données sont très importantes, à la fois pour les cliniciens et les patients, précise-t-elle. Elles permettent d’étayer le processus de consentement éclairé et de s’assurer que les patients reçoivent des renseignements à jour sur les risques inhérents à la procédure qu’ils doivent subir. » Assurer la sécurité du patient est un autre objec- tif clé. « Je suis d’avis que les rapports d’incidents que nous compilons dans ce type de recherche sont essentiels à la sécurité des patients, car ils donnent aux cliniciens la possibilité de se rensei- gner sur la manière dont des préjudices ont été

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