L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 6

13 Numéro 6 | 2018 | L’ADC sur le terrain Quand un dentiste a-t-il les facultés trop affaiblies pour exercer? Existe-t-il une mesure objective de l’affaiblissement des facultés par la marijuana? Non, pas encore. Il est sûr qu’exercer sous l’influence de la drogue ou de l’alcool est une inconduite professionnelle; mais, pour le cannabis, nous nous trouvons en territoire inconnu. En général, les exigences à respecter pour exercer la médecine dentaire sont fixées par les autorités de réglementation. Mais un dentiste doit se demander combien d’heures doivent s’écouler entre la consommation de cannabis et le moment où il peut traiter un patient. La question a été soulevée et la discussion avance rapidement. Par exemple, les Forces armées canadiennes ont annoncé récemment qu’elles examinaient les conséquences de la consommation de cannabis, vu la légalisation imminente de cette substance. Faut-il imposer une règle de 24 heures avant le retour au travail ou la reprise du service, peu importe la quantité de cannabis consommée? Comment l’association d’alcool et de cannabis affecte-t-elle le taux auquel les facultés sont affaiblies? Pour la conduite, un taux d’alcoolémie de plus de 0,08 % constitue une infraction criminelle partout au Canada, et chaque province fixe le taux limite légal sur son territoire. Tout se complique quand l’alcool s’ajoute à la consommation de cannabis : dans un tel cas, à partir de quel moment les facultés sont-elles affaiblies? Peu de compétences dans le monde ont eu à répondre à une telle question et à définir le moment où les facultés sont affaiblies en fonction de l’interaction entre le niveau de THC (ingrédient actif de la marijuana) et le taux d’alcoolémie. De plus, le taux auquel les facultés sont affaiblies selon le Code criminel diffère du taux qui constituerait une inconduite professionnelle en milieu de travail. Que devrait dire un dentiste à un patient qui se présente à un rendez- vous en ayant l’air intoxiqué? Moi, je commence toujours par discuter avec le patient. Au lieu de me fier aux antécédents médicaux dans son dossier, je commence par lui poser des questions. Sa façon de répondre me donnera une bonne idée de son état cognitif. J’ai noté que si j’arrive à établir une communication franche et ouverte, bien souvent il dira s’il consomme du cannabis. Ensuite, je dois chercher à savoir combien il en a consommé et déterminer si le plan de traitement prévu pour le rendez-vous peut être exécuté sans danger. Selon mon expérience, ce n’est pas vraiment possible. Sans connaître exactement la teneur en THC du cannabis consommé, il est difficile de savoir comment le patient réagira au traitement. Sans connaître exactement la teneur en THC du cannabis consommé, il est difficile de savoir comment le patient réagira au traitement. » Dr Aaron Burry Tenir compte des effets du cannabis en milieu dentaire Nous avons demandé auDr Aaron Burry, codirecteur des Affaires professionnelles de l’ADC, comment les facultés affaiblies par le cannabis doivent être prises en compte dans un cabinet dentaire. Laprésenteentrevueaétécondenséeet revueauxfinsdepublication. Lesopinionsexpriméessontcellesde lapersonne interviewéeetnereflètent pasnécessairement lesopinionsou politiquesofficiellesde l’Association dentairecanadienne.

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