L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 5

9 Numéro 5 | 2018 | L’ADC sur le terrain Mot du président Michel (Mitch) Taillon, dmd president@cda-adc.ca Échange de perspectives sur la santé des enfants autochtones L es disparités entre la santé des enfants inuits et des Premières Nations et celle des autres enfants – y compris leur santé buc- codentaire, forcent les chefs autochtones, les gouvernements et les organismes à chercher des solutions, qui ne sont pas évidentes même si l’on sait que les enfants autochtones ont un taux de carie de la petite enfance (CPE) quatre à cinq fois supérieur à la moyenne nationale, qu’ils ont huit fois plus de chirurgies ambulatoires pour des CPE et qu’ils ont plus de CPE graves. L’ADC s’efforce de comprendre comment régler les problèmes de santé buccodentaire des enfants autochtones. Nous sommes à l’écoute des chefs autochtones, en apprenons davantage sur le lien entre la santé ainsi que l’histoire, la culture et l’environnement d’une communauté, et reconnaissons que les difficultés pour une communauté de subvenir à ses besoins de base, comme avoir de l’eau, de la nourriture et un logement, affectent grandement la santé. En d’autres termes, le contexte de vie des enfants autochtones influence tous les aspects de leur santé, y compris leur santé buccodentaire. Au début de l’année, l’ADC a été l’un des parrains d’un congrès national sur les défis liés à la santé autochtone qui invitait les professionnels à lancer le dialogue sur la prestation de soins spécifiques aux peuples autochtones. Le Dr Larry Levin, président sortant de l’ADC, préside notre Groupe de travail sur la santé buccodentaire des enfants autochtones et a fait partie de notre délégation à ce congrès. Le Dr Robert Schroth, professeur agrégé à l’Université du Manitoba et nouveau membre du groupe de travail de l’ADC, a fait un exposé sur son domaine de recherche, soit les problèmes continus de CPE graves chez les enfants autochtones. La santé buccodentaire des enfants autochtones a aussi été au cœur des discussions lors des Journées sur la Colline tenues par l’ADC en mai. Aux côtés de représentants de l’Assemblée des Premières Nations (APN), l’ADC a rencontré des députés et des sénateurs pour leur faire valoir l’importance de soutenir des programmes s’adressant aux communautés autochtones et inuites en vue de leur offrir des soins préventifs et des ressources en santé buccodentaire (p. 10). Nous avons fait ressortir la nécessité d’offrir l’Initiative en santé buccodentaire pour les enfants aux 600 communautés autochtones et inuites et de ne pas limiter ce programme aux 320 communautés actuelles. Lors d’une de nos rencontres, j’ai discuté avec la sénatrice Mary Jane McCallum qui, en tant que femme d’origine crie, survivante des pensionnats autochtones et ancienne dentiste du nord du Manitoba, était bien au courant du dossier. La sénatrice nous a invités à ne pas nous attarder simplement à la prévention, mais aussi aux déterminants sociaux de la santé et à l’intégration des pratiques traditionnelles – des facteurs qui ont une incidence importante sur la sûreté et la santé des enfants. L’ADC continue à resserrer ses liens avec l’APN et à travailler conjointement avec celle-ci. Pour s’occuper des iniquités en matière de santé buccodentaire, il faut s’y prendre à plusieurs, y compris avec les communautés desservies, et replacer les choses dans le contexte élargi de la réconciliation et de la transformation de la santé. À titre de fournisseurs de soins, nous savons que nous devons écouter nos patients pour nouer une relation de confiance. De même, l’écoute des peuples autochtones est la première étape pour instaurer la confiance nécessaire à l’amélioration de la santé buccodentaire des enfants autochtones.

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