L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 4

9 Numéro 4 | 2018 | L’ADC sur le terrain Mot du président Michel (Mitch) Taillon, dmd president@cda-adc.ca Le bien-être des dentistes : Au-delà de la résilience personnelle M es années en médecine dentaire m’ont fait comprendre que nous travaillons dans un milieu exigeant et que la plupart des dentistes sont perfectionnistes. Tout peut devenir une source de stress. Bien que nous ayons proba- blement tous un moyen d’évacuer la tension au travail (pour ma part, je prends cinq minutes de pause hors de la salle de traitement après un cas difficile), les stratégies pour nous aider à compo- ser avec le stress psychologique ne coulent pas toujours de source. Lors d’une journée de conférence sur l’amélioration du bien-être des dentistes, organisée par l’ADC et le CDSPI (p. 21), les experts du bien-être m’ont ouvert les yeux sur de nouveaux concepts. J’ai appris que la santé mentale s’inscrit dans un continuum allant d’un état de bien-être sain à une incapacité fonctionnelle grave ou à la maladie mentale, et qu’une personne qui reconnaît les signes le long de ce continuum sera plus à même d’aller chercher de l’aide. J’ai aussi été amené à voir la santé mentale sous l’angle de professions similaires à la nôtre qui exigent aussi un rendement individuel de haut niveau dans des situations parfois stressantes. Par exemple, j’ai découvert que les Forces armées canadiennes ont un programme de mieux-être pour renforcer la résilience, une aptitude qui s’améliore par la sensibilisation et l’acquisition de capacités à diminuer le stress. J’ai aussi appris que le bien-être des médecins repose sur des facteurs autant internes qu’externes, ce qui a mené à l’élaboration de ressources et d’outils ciblés sur la personne, l’équipe et l’établissement. Nombre de facteurs influent sur le bien-être du dentiste et de l’équipe. Nous pouvons agir en ce sens, que ce soit en acquérant de nouvelles aptitudes pour renforcer la résilience ou en jetant les bases d’un milieu de travail sain et sûr au plan psychologique. En prenant conscience des différentes stratégies pour promouvoir le bien- être, j’ai vu qu’il y a des moyens pour les dentistes de favoriser leur propre santé mentale et, en tant que chef de l’équipe dentaire, celle de leur personnel et de leurs collègues. Le bien-être des travailleurs de la santé prend une importance grandissante parce qu’il influe sur la qualité des soins que nous prodiguons. Toutefois, les dentistes présents à cette conférence ont noté qu’il peut être difficile de prendre congé pour un problème de santé mentale, que ce soit à cause de la difficulté d’assurer la viabilité du cabinet ou de la crainte sincère de ternir sa réputation ou de ruiner sa carrière. Mais les dentistes peuvent revenir à l’exercice de la médecine dentaire, et réussissent à le faire, après un traitement en santé mentale. Il faudrait concevoir des programmes de bien-être répondant aux besoins particuliers des dentistes et les intégrer à la culture de notre profession. En discutant avec le doyen de ma Faculté de médecine dentaire (Université de la Saskatchewan), j’ai appris avec plaisir que les aptitudes au bien-être font maintenant partie du programme d’enseignement. Les chefs de file du monde dentaire présents à la conférence ont tenu des discussions inspirantes sur ce qui se fait et pourrait se faire pour promouvoir le bien-être au sein de notre profession. L’ADC, en collaboration avec des intervenants clés, explorera des façons de mettre en œuvre des stratégies présentées à la conférence et continuera à discuter de bien-être en médecine dentaire.

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