L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 2

31 Numéro 2 | 2018 | P oint de mire Pourquoi avez-vous voulu créer un forum pour la recherche qualitative ? Au départ, nous voulions former un groupe de soutien pour les personnes menant de la recherche qualitative en santé à McGill dans les milieux cliniques et biomédicaux, des champs qui privilégient la méthode quantitative. Il y avait une certaine animosité à l’égard de la recherche qualitative et nous avions besoin d’un « lieu sûr » pour nous réunir, discuter et échanger des idées, des méthodes et des conseils. Combien de membres compte le groupe ? Actuellement, nous avons une liste de diffusion comptant 250 personnes, et quelque 400 abonnés nous suivent sur Twitter (@mqhrg). Mais à nos réunions en personne à l’Université McGill, il y a entre 10 et 40 personnes en moyenne, selon le sujet. Les gens vont et viennent, surtout les étudiants diplômés. Ça change tout le temps. Quels sont certains des objectifs du GRQSM et des sujets abordés ? Nous essayons de créer un espace où nous pouvons discuter de recherche qualitative entre collègues et pairs qui comprennent les défis particuliers auxquels nous sommes confrontés. Nous voulons faire progresser le discours sur certains enjeux politiques et techniques. À mesure que de nouvelles méthodes sont publiées, nous les étudions, y réfléchissons et nous demandons comment les mettre en pratique dans nos travaux en cours à McGill. Par exemple, lors d’un récent atelier, nous avons discuté des obligations et du contrat social des dentistes envers la population canadienne; en gros, nous nous sommes demandé « Qu’est-ce qui fait un bon dentiste? ». Nous nous assurons aussi d’avoir des séances où les étudiants diplômés peuvent présenter leurs idées et obtenir l’avis de chercheurs plus avancés. En fin de compte, tout dépend de nos membres actuels, de leurs intérêts et de leurs aptitudes. Pourquoi n’y a-t-il pas beaucoup de recherche qualitative en médecine dentaire ? En fait, je crois que ça change et j’en suis bien heureuse! La médecine dentaire est issue du champ assez traditionnel de la biomédecine, et elle a été fortement orientée vers la technologie. Toutefois, Groupe de recherche qualitative en santé de McGill : Défendre l’approche qualitative Les méthodes qualitatives, employées notamment en ethnographie, en phénoménologie et en analyse du discours, sont de plus en plus utilisées et prisées en recherche sur la santé buccodentaire. Pendant longtemps, certains du monde universitaire ont jugé l’approche qualitative trop subjective, et donc moins rigoureuse, mais le vent tourne. L’approche qualitative fournit un point de vue complémentaire à la recherche quantitative, puisqu’elle vise à comprendre le vécu et les attitudes et qu’elle pose les questions « Comment ? » et « Pourquoi ? », auxquelles les chiffres n’arrivent pas toujours à répondre. Le Groupe de recherche qualitative en santé de McGill (MQHRG) a été fondé par la Dre Mary Ellen Macdonald en 2003 pour traiter de questions de recherche qualitative avancée en santé. La Dre Macdonald est professeure agrégée à la Division de recherche sur la santé buccodentaire et la société de la Faculté de médecine dentaire de l’Université McGill. Nous lui avons parlé pour en savoir davantage sur ce groupe. Letexteci-contreestuncondenséde l’entrevue. Lesopinionsexpriméessontcellesde lapersonne interviewéeetnereflètentpasnécessairement lesopinionsoupolitiquesofficiellesde l’Associationdentairecanadienne. Dre Mary Ellen Macdonald mary.macdonald@ mcgill.ca

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=