L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 1

28 | 2018 | Numéro 1 P oint de mire Les auteurs de cette étude publiée dans JCDA.ca ont interrogé près de la moitié des dentistes généralistes de Vancouver et la totalité des endodontistes de la Colombie- Britannique. Dans le cadre de cette étude, les chercheurs ont présenté aux dentistes sept scénarios cliniques portant sur des patients atteints de maladies endodontiques, et ils leur ont demandé s’ils prescriraient un antibiotique, un analgésique, ou les deux dans chacun de ces cas (voir les scénarios dans l’encadré). Au total, 152 dentistes (116 dentistes généralistes et 36 endodontistes) ont répondu au sondage. Réponses au sondage sur les antibiotiques Les antibiotiques n’étaient indiqués que dans un seul des sept scénarios cliniques présentés aux dentistes : le scénario G. La décision de prescrire des antibiotiques dans le scénario G repose sur le fait que des « antibiotiques peuvent être administrés lors de traitement endodontique lorsqu’il y a des signes d’atteinte systémique avec enflure croissante ou que le patient est immunodéprimé ». Dans l’ensemble, les réponses au sondage traduisent un large éventail de décisions en ce qui a trait à la prescription d’antibiotiques. Dans les six autres scénarios pour lesquels les antibiotiques ne seraient pas indiqués, le taux de prescription inutile a varié de 5 % à 88 %. En ce qui concerne le scénario G pour lequel des antibiotiques sont indiqués, 76 % des répondants ont déclaré qu’ils pres- criraient des antibiotiques, ce qui laisse croire dans une certaine mesure à un taux insuffisant de prescription. Réponses au sondage sur les opioïdes De même, les opioïdes n’étaient indiqués que dans un des sept scénarios cliniques (là encore, le scénario G) présentés aux dentistes. La décision de prescrire des opioïdes dans le scénario G repose sur des données scientifiques selon lesquelles les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en fortes doses sont plus efficaces pour le traitement d’une douleur de modérée à intense et que « les opioïdes ne devraient être prescrits que lorsque le traitement initial sans opioïdes n’a pas réussi à soulager une douleur intense ». Le Dr Rene Buttar, l’un des auteurs de l’étude et endo- dontiste praticien à Penticton, C.-B., propose l’explication suivante : « Le scénario G décrit le patient du scénario F dont les symptômes se sont aggravés et qui ressent une douleur extrême; il serait raisonnable de prescrire des analgésiques opioïdes dans le scénario G si la dose Prescription d’antibiotiques et d’analgésiques opioïdes par les dentistes de la Colombie-Britannique Le public est de plus en plus conscient des dangers associés à la prescription excessive d’antibiotiques et d’opioïdes, un problème dont les dentistes seraient, semble-t-il, en partie responsables. De fait, bien que l’on possède peu de données sur les habitudes de prescription des dentistes canadiens, les résultats d’une étude récente 1 laissent croire qu’une proportion importante de dentistes de la Colombie-Britannique prescrivent des opioïdes et des antibiotiques lorsque ces médicaments ne sont probablement pas nécessaires.

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