L’essentiel de l’ADC • Volume 4 • Numéro 7

21 Numéro 7 | 2017 | P oint de mire Pratiques de prescription des dentistes aux États-Unis • Au Canada, il y a peu de données sur les pratiques de prescription d’opioïdes des dentistes, mais les données américaines sont éclairantes. Des chercheurs ont examiné les données sur deux ans d’un programme de contrôle des ordonnances aux patients de la Caroline du Sud s’étant fait prescrire au moins un opioïde par un dentiste 3 . L’étude visait à déterminer les habitudes d’ordonnance des dentistes, le type et la fréquence des ordonnances d’opioïdes, et les incidents d’ordonnance concomitante d’opioïdes. • Les dentistes constituaient une minorité des professionnels qui délivrent des ordonnances (8,9 %), mais ils prescrivaient une part substantielle des opioïdes sur ordonnance (44,9 %). • Presque toutes les ordonnances d’opioïdes délivrées par un dentiste (99,9 %, n = 653 650) étaient pour des opioïdes à libération immédiate et constituaient une ordonnance initiale (96,2 %). • Les produits combinés d’hydrocodone (76,1 %) et d’oxycodone (12,2 %) étaient les opioïdes plus souvent prescrits par les dentistes. • Un dentiste délivre en moyenne plus de 150 ordonnances d’opioïdes par année. • Les adolescents (les jeunes de moins de 21 ans) constituent 12,5 % des patients qui reçoivent des opioïdes prescrits par les dentistes. • Il est fréquent que des patients aient reçu d’autres ordonnances pour des opioïdes de la part de fournisseurs de soins non dentaires. De tous les incidents liés à la prescription d’opioïdes par un dentiste, 20,9 % des cas impliquaient des patients ayant déjà reçu des opioïdes dans les 30 derniers jours, 28,8 % dans les 90 derniers jours, et 34,7 % dans les 180 derniers jours. « Conformément aux pratiques exemplaires, il faut réserver les opioïdes à une minorité de cas pour contrer une douleur postopératoire modérée à aigüe et pour laquelle toutes les autres options de soulagement ont été épuisées. » – McCauley et coll. (2016) Références 1. GladstoneEJ,SmolinaK,MorganSG.Trendsandsexdifferences inprescriptionopioid deaths inBritishColumbia,Canada. Inj Prev. 2016;22(4):288-90. 2. ChenQ, ChenJ, HuB, FengG, SongJ. Submucosal injectionofdexamethasonereduces postoperativediscomfortafterthird-molarextraction:Asystematicreviewandmeta- analysis. J Am Dent Assoc. 2017;148(2):81-91. 3. McCauleyJL, HyerJM, RamakrishnanVR, LeiteR , MelvinCL, etal. Dentalopioidprescribingandmultipleopioidprescriptionsamongdentalpatients: Administrativedata fromtheSouthCarolinaprescriptiondrugmonitoringprogram. J Am Dent Assoc. 2016;147(7):537-44. 4. DeniscoRC, KennaGA, O’NeilMG, KulichRJ, MoorePA, etal.Preventionofprescription opioidabuse:theroleofthedentist. J Am Dent Assoc. 2011;142(7):800-10. Adolescents, dents de sagesse et opioïdes Après l’extraction des troisièmes molaires, combien d’adolescents et de jeunes adultes aux États-Unis reçoivent une ordonnance d’opioïdes de leur spécialiste en chirurgie buccale et maxillofaciale  4  ? Une enquête auprès 563 de ces dentistes aux États-Unis a fait ressortir que : • La plupart des dentistes (85 %, n = 563) prescrivent presque toujours un opioïde à action centrale après l’extraction des troisièmes molaires. • Soixante-quatre pourcent (64 %) des ordonnances d’opioïdes étaient pour de l’hydrocodone avec acétaminophène (commercialisé aux États-Unis notamment sous les noms Lorcet et Vicodin). • En moyenne, ils ont prescrit 20 comprimés d’hydrocodone avec acétaminophène et, dans 96 % des cas, ils ont indiqué d’en prendre pour soulager la douleur « au besoin ». « À notre avis, les bonnes pratiques cliniques suggèrent que la prescription d’une quantité [d’opioïdes] supérieure à ce qui est nécessaire pour quelques jours peut en fait être nuisible. Une douleur intense prolongée après une chirurgie indique la plupart du temps une mauvaise guérison ou une infection. » – Denisco et coll. (2011)

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