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Examen rétrospectif des déclarations volontaires de paresthésie non chirurgicale en dentisterieTEXTE INTÉGRAL
• Andrew S. Gaffen, BSc, DDS • S o m m a i r eObjectifs : Cet examen rétrospectif avait pour but d'analyser les cas de paresthésie non chirurgicale qui ont été déclarés volontairement au programme de responsabilité professionnelle (PLP) du Collège royal des chirurgiens dentistes de l'Ontario durant une période de 10 ans (de 1999 à 2008 inclusivement), afin de déterminer si ces résultats concordent avec ceux provenant de la même source et portant sur la période de 1973 à 1998. Matériel et méthodologie : La totalité des cas de paresthésie non chirurgicale déclarés au PLP de 1999 à 2008 inclusivement ont été analysés. Toutes les variables pertinentes extraites de cette source de données – incluant l'âge et le sexe du patient, le volume d'anesthésique local utilisé et sa composition, le site et la technique d'injection, le siège de la lésion neurologique, la présence de douleur à l'injection et le type de procédure dentaire – ont été examinées. Une analyse statistique a aussi été faite pour vérifier l'hypothèse nulle selon laquelle l'anesthésique local n'avait pas en soi d'incidence sur la fréquence de déclaration des cas de paresthésie non chirurgicale. Résultats : De 1999 à 2008 inclusivement, 182 cas de paresthésie non chirurgicale ont été déclarés au PLP et tous, sauf 2, ont été associés à un bloc mandibulaire. Dans les cas où un seul anesthésique a été utilisé, l'articaïne a été mise en cause dans 109 cas, la prilocaïne dans 29 cas, la lidocaïne dans 23 cas et la mépivacaïne dans 6 cas. Aucune prédisposition significative liée au sexe du patient n'a été observée et l'atteinte du nerf lingual a été plus de deux fois plus fréquente que celle du nerf alvéolaire inférieur. Entre 2006 et 2008 seulement, 64 cas de paresthésie non chirurgicale ont été déclarés au PLP; si l'on présume que le type d'injection n'est pas un facteur, on peut prévoir que l'incidence signalée est de 1 cas pour 609 000 administrations de tous anesthésiques locaux confondus. En ce qui a trait aux 2 anesthésiques locaux offerts en cartouches sous forme de solutions à 4 % – soit l'articaïne et la prilocaïne – les fréquences de déclaration de paresthésie ont été nettement plus élevées que ce qui avait été prévu (χ2, distribution binomiale exacte; p < 0,01) selon la répartition de l'utilisation des anesthésiques locaux par les dentistes ontariens. Discussion : Les résultats de cette étude sont compatibles avec ceux des études initiales ayant examiné la paresthésie non chirurgicale en dentisterie, en Ontario. L'articaïne et la prilocaïne ont été associées à des taux nettement plus élevés que prévu d'après la part de marché détenue par ces 2 produits. Fait intéressant à souligner, ces 2 anesthésiques locaux ne sont offerts au Canada qu'en cartouches contenant des solutions à 4 % et ils représentent les produits les plus concentrés de cette catégorie qui sont vendus au pays. Ces données laissent croire que ce n'est peut-être pas le médicament en soi, mais plutôt la plus forte dose combinée à l'atteinte mécanique, qui prédisposerait le nerf à une atteinte permanente. Il importe donc que les dentistes examinent les risques et les avantages liés à l'utilisation de routine des solutions à 4 % pour l'anesthésie par bloc mandibulaire.
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