Objectifs : Déterminer le pourcentage de personnes ayant une déficience développementale qui éprouvent de la difficulté à obtenir des soins dentaires en Ontario, cerner les obstacles importants à l'accès aux soins dentaires et déterminer si les personnes handicapées et leurs fournisseurs de soins croient que la santé buccodentaire est un élément important de l'état de santé général.

Méthodologie : On a demandé à des organismes communautaires oeuvrant principalement auprès de personnes ayant une déficience développementale en Ontario de distribuer à leurs membres ou à leurs clients, par courriel ou par leur site Web, un questionnaire à remplir soi-même, comportant 19 points. Il était mentionné dans le questionnaire que si la personne ne pouvait y répondre elle-même, son fournisseur de soins devait le faire à sa place. Quatorze organismes ont envoyé au total 1 755 questionnaires par la poste entre septembre et novembre 2006. Les données provenant du questionnaire ont été analysées au moyen de statistiques descriptives, de tests du chi carré et d'une régression logistique.

Résultats : Parmi les 656 questionnaires reçus, 420 avaient été à l'origine envoyés par la poste, ce qui représente un taux de réponse de 23,9 %. Les autres avaient été téléchargés sur un site Web ou transmis par voie électronique. Après examen, 634 copies papier et électroniques ont été jugées valides. Pour 484 personnes, le questionnaire a été rempli par le fournisseur de soins et les 150 autres l'ont rempli elles-mêmes. Au total, 464 (73,2 %) personnes avaient pu avoir accès à des soins dentaires en Ontario et 539 (85,0 %) avaient consulté un dentiste au cours de la dernière année. Les obstacles les plus courants à l'accès aux soins dentaires (données totalisées) étaient la crainte ressentie vis-à-vis du dentiste (17,5 %), l'incapacité de tolérer les traitements ou d'y coopérer (18,9 %), les coûts (16,4 %) et les difficultés de transport (10,7 %). Les variables explicatives les plus importantes de la difficulté d'accéder à des soins dentaires étaient la difficulté de communiquer la douleur et la nécessité d'apporter des modifications particulières (telles l'utilisation d'un sédatif et le recours à une anesthésie générale) pour recevoir des soins dentaires. La plupart des fournisseurs de soins (88,6 %) et des personnes handicapées ayant elles-mêmes rempli le questionnaire (90,5 %) croient que la santé buccodentaire est un élément important de l'état de santé général.

Discussion : Bien que ces résultats indiquent que les citoyens ontariens ayant une déficience développementale pouvaient avoir accès à des soins dentaires, on ne peut déterminer avec certitude si les soins reçus répondaient à leurs besoins. L'étude comportait de nombreuses limites attribuables à l'échantillonnage, au rappel et au biais de non-réponse. Compte tenu du faible taux de réponse, les résultats ne peuvent s'appliquer à tous les sous-groupes de personnes handicapées.

Conclusions : Parmi les citoyens de l'Ontario qui étaient visés par cette étude et qui ont répondu au questionnaire, la majorité pouvait avoir accès à des soins dentaires. La nécessité d'apporter des modifications particulières pour recevoir des soins dentaires, telles l'utilisation d'un sédatif et le recours à une anesthésie générale, était associée à une difficulté accrue d'obtenir des soins dentaires. La plupart des fournisseurs de soins et des personnes handicapées croient que la santé buccodentaire est un élément important de l'état de santé général.