Il y a de nombreuses anecdotes, mais peu de faits touchant la question de la dette des étudiants en médecine dentaire au Canada. Ce deuxième article d'une série de 4 portant sur ce sujet tente de corriger cette situation. En janvier 2004, les étudiants des 10 facultés de médecine dentaire du Canada ont été invités à participer à un sondage sur les coûts, la dette et d'autres points ayant trait aux études en médecine dentaire au Canada.

Objectif : Calculer la totalité des coûts des études en médecine dentaire au Canada, examiner l'ampleur de la dette accumulée par les étudiants et étudier comment les coûts de formation et l'endettement qui en découle influent sur les choix professionnels des étudiants au sein de la profession. L'étude était soutenue par les doyens des facultés de médecine dentaire. Le sondage a été revu par des cadres supérieurs de chacune de ces facultés et traduit en français par un membre du personnel de l'Université McGill.

Méthodologie : Le sondage a été élaboré à partir de questionnaires simplifiés utilisés au Canada et aux États-Unis en vue d'étudier les questions de financement des étudiants. Il a fourni des renseignements d'ordre démographique, auparavant inaccessibles, sur les niveaux d'endettement des étudiants en médecine dentaire. L'analyse statistique, réalisée principalement avec de simples statistiques descriptives et une analyse de régression, a été effectuée à l'aide de la version 13 du SSPS.

Le taux de réponse général a été de 42,4 %. Seulement un étudiant à l'Université de Montréal a répondu. À l'Université Laval, le taux de réponse a été de 9 %, alors que dans les 8 autres facultés de médecine dentaire du Canada il a varié de 38,8 % à 66,4 %. Bien que les étudiants effectuant une formation internationale ou un programme de qualification aient représenté 8 % des répondants, nous avons exclu ce groupe de l'analyse en raison de leur expérience antérieure unique en dentisterie et parce que leurs circonstances financières sont généralement différentes de celles des étudiants qui suivent une formation complète de 4 ans.

Résultats : Le répondant type avait suivi des études postsecondaires d'une durée de 4 ans, était en 1re année en médecine dentaire et célibataire sans personne à charge, ne travaillait pas en parallèle de ses études, habitait un logement loué et se rendait à ses cours à pied. Les données touchant le sexe et la race pour la présente étude étaient généralement semblables à celles d'un sondage récent pour les diplômés de 2003 aux États-Unis.

Les coûts déclarés pour faire des études en médecine dentaire variaient grandement entre les facultés. L'ensemble des coûts pour tous les étudiants sondés dépassait largement les frais de scolarité. Le choix d'une faculté et l'année des études avaient une incidence importante sur la totalité des coûts reliés aux études en médecine dentaire. La fluctuation du coût de ces études, d'une ampleur de presque 40 %, est due aux variantes parmi les différentes facultés et l'année des études. La différence dans les coûts médians déclarés pour les étudiants en médecine dentaire inscrits à une faculté était de 38 500 $, suivant la faculté et l'année des études (variant de 52 000 $ en 1re et 2e années à l'Université de la Saskatchewan, à 13 500 $ en 3e année à l'Université Laval).

Conclusions : L'étude a révélé des données de base touchant les caractéristiques démographiques des répondants. La fluctuation dans les coûts déclarés pour faire des études en médecine dentaire était prononcée. Le choix de l'université fréquentée par les étudiants et l'année du programme de formation dentaire ont été les 2 facteurs ayant le plus grand impact sur la totalité des coûts pour faire des études en médecine dentaire.