Prevalence of Caries among Preschool–Aged Children in a Northern Manitoba Community
(Incidence de la carie chez les enfants d'âge préscolaire des collectivités du nord du Manitoba)
TEXTE INTÉGRAL
• Robert J. Schroth, DMD, MSc •
• Pamela J. Smith, PhD •
• Jeanne C. Whalen, MSc •
• Charles Lekic, DDS, PhD •
• Michael E.K. Moffatt, MD, MSc, FRCPC •
S o m m a i r e
La carie de la petite enfance (CPE) est une forme dévastatrice de carie dentaire touchant bon nombre d'enfants canadiens, principalement au sein des collectivités des Premières Nations des régions nordiques. La CPE se définit comme étant la présence d'au moins 1 dent primaire cariée chez un enfant de moins de 6 ans.
Plusieurs facteurs sont à l'origine de la CPE, et la notion selon laquelle la cause principale est une alimentation inadéquate ne tient plus. Le stress nutritionnel pendant le développement prénatal peut nuire à l'intégrité de l'émail des dents primaires en formation, et donc limiter la capacité de la dent à résister aux invasions bactériennes et la carie, car l'hypoplasie de l'émail est un facteur de risque reconnu de la carie dentaire.
Méthodologie : La présente étude a été menée dans la collectivité de la Première Nation de Garden Hill au Manitoba dans le but d'évaluer le taux d'incidence de la carie dentaire chez les jeunes enfants, d'évaluer les facteurs de risque de CPE et de déterminer l'influence des suppléments de vitamine D (une forme modifiée de stossthérapie par l'administration de 100 000 UI de vitamine D), avant la naissance et à l'âge de 6 semaines, sur la santé buccodentaire des enfants.
Résultats : En tout, 98 enfants ont participé à l'étude (âge moyen des enfants : 46,4 ± 6,3 mois). L'indice CAOD (dents cariées, absentes et obturées) était de 13,7 ± 3,2 et un seul enfant ne présentait aucune carie. Le nombre de caries était sensiblement supérieur chez les enfants dont on avait l'habitude de sucrer le biberon. On a aussi observé des comportements habituellement reliés à la CPE et à l'activité carieuse, comme une hygiène buccale déficiente et un retrait tardif du biberon.
Bien que l'on ait observé une hypoplasie de l'émail chez 50 % des enfants, aucune différence statistique importante n'a été notée dans le nombre d'hypoplasie de l'émail et de caries entre ceux qui recevaient la stossthérapie modifiée et ceux qui ne la recevaient pas. L'absence de stossthérapie était reliée à une éruption tardive des premières dents primaires (7,2 c. 5,0 mois). Pendant la grossesse, plusieurs mères ne consommaient que rarement des aliments riches en calcium et en vitamine D, 2 éléments essentiels au bon développement des os et des dents.
Conclusions : L'indice CAOD moyen chez ces enfants était élevé, et 50 % d'entre eux présentaient des défauts de l'émail. Même si l'on sait qu'un supplément quotidien de 400 UI de vitamine D pendant la grossesse permet de réduire les défauts de l'émail des dents primaires, on n'a pas constaté que le supplément préalablement administré aux participants de l'étude avait réduit le taux d'incidence de défaut de l'émail ni de la carie.
Le taux élevé de caries dentaires chez ces enfants illustre la nécessité d'appliquer des mesures préventives efficaces. Il est important que les pédiatres, les médecins de famille et les autres fournisseurs de soins de santé qui voient les très jeunes enfants et les femmes enceintes sachent reconnaître la CPE, car leurs efforts en matière d'éducation représentent la première ligne de défense contre cette pathologie.
Mots clés MeSH : Canada; child, preschool, dental caries/epidemiology; vitamin D
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