Burton H. Goldstein, DMD, MS, FRCD(C)
Sommaire
Voici le troisième dune série de cinq articles offrant un aperçu contemporain et une introduction à la dentisterie non conventionnelle (DNC) et sa corrélation avec la médecine non conventionnelle (MNC). La DNC présente des questions de charlatanisme, de fraude et de négligence professionnelle tout en suscitant des problèmes dordre professionnel touchant la protection du public et les risques professionnels. Des rapports de cas servent à illustrer de nombreuses questions. On incite le lecteur à les évaluer en fonction des problèmes liés à la négligence professionnelle, à la fraude, à la déontologie, aux comportements et au professionnalisme. Une discussion des questions dordre déontologique dépasserait la portée de cet article.
Mots clés MeSH : alternative medicine; dentistry; dentists/standards
J Can Dent Assoc 2000; 66:503-6
Cas 1
Une femme âgée de 42 ans et en bonne santé sest présentée chez son dentiste généraliste avec une douleur au quadrant gauche supérieur. Depuis deux ans, le dentiste lui prodiguait avec satisfaction des services généraux, préventifs et esthétiques, et la patiente appréciait sa philosophie dentaire «sans amalgame» et «sans radiographie inutile». Le dentiste a diagnostiqué un abcès à une dent maxillaire sur laquelle il avait effectué un traitement endodontique trois mois plus tôt. Il a recommandé lextraction, et la patiente a accepté. Avant la procédure, le dentiste lui a donné des instructions pour quelle applique un protocole anti-inflammatoire pour «prévenir linflammation, lenflure et la douleur, favoriser la coagulation sanguine et la guérison, prévenir les contusions et la douleur et... stimuler le système immunitaire de lorganisme afin de prévenir les infections.» Il lui a vendu des pro duits, y compris un qui contenait de lextrait de racine déchinacée (Echinacea angustolia), de la l-lysine, de lextrait diris versicolore (Iris versicolor), de lextrait de racine jaune (Hydrastis canadensis). Il lui a également fourni un composé dArnica montana, un remède homéopathique à base de plantes médicinales, et dautres produits.Après lextraction de la dent, le dentiste a prescrit à la patiente de lacétaminophène avec de la codéine et lui a demandé de continuer à prendre les médicaments du protocole. La patiente a éprouvé beaucoup de douleur après lextraction et, deux jours plus tard, elle a téléphoné au dentiste pour lui faire part dune enflure sous la mandibule gauche. Celui-ci lui aurait alors déclaré que cétait «sans doute des ganglions lymphatiques qui se forment alors que le système immunitaire commence à agir», et lui a recommandé de poursuivre avec les médicaments du protocole.
Quatre jours après lextraction, la patiente est retournée chez le dentiste avec une douleur et une enflure de plus en plus grandes sous la mandibule gauche. Il lui a conseillé de consommer du yaourt avec des cultures actives, prévoyant une amélioration dans les 24 heures. Le lendemain, la patiente est allée consulter son médecin de famille qui lui a diagnostiqué une infection, lui a prescrit de la pénicilline et la adressée à un otolaryngologiste. Six jours après lextraction, la patiente a été admise durgence à un hôpital avec le diagnostic, confirmé par tomodensitogramme, dun abcès sous la mandibule gauche. Une incision extra-buccale et une procédure de drainage ayant été effectuées, la patiente sest remise sans autres incidents et a été renvoyée chez elle après cinq jours dhospitalisation. Un autre examen a permis de déterminer quune infection périapicale de la première molaire de la mandibule gauche avait causé labcès, et un traitement endodontique a été effectué avec succès.
Le dentiste navait pas pris de radiographies des dents infé rieures. LArnica montana a été étudiée dans des cas dextraction dentaire, et on a découvert quelle cause une douleur et une enflure plus grandes quun placebo1 tout en nétant daucune utilité contre la douleur, le trismus, lenflure ou les saignements après extraction2. Une poursuite en justice a été réglée à lamiable.
Cas 2
Une femme de 81 ans à qui un médecin avait diagnostiqué la maladie dAlzheimer sest rendue chez un dentiste généraliste pour des soins de routine. Divers symptômes non spécifiques lui ont été décrits, mais aucune douleur nétait ressentie ou déterminée. Des radiographies périapicales et panoramiques ont été prises à partir desquelles le dentiste a diagnostiqué une névralgie causant une ostéonécrose cavitationnelle (NCOC) cavités de los maxillaire. Par la suite, durant trois mois, quatre procédures chirurgicales ont été effectuées sur cinq sites dans quatre quadrants, une allogreffe ayant été placée dans chacune des plaies opératoires et une membrane en collagène ayant été utilisée sur lun des sites. Le dentiste a signalé quil a découvert de grandes lésions NCOC partout, et des prélèvements ont été recueillis et envoyés en un seul lot à un laboratoire qui était «le seul laboratoire pouvant diagnostiquer une NCOC». Tous les prélèvements ont été décrits comme une NCOC.Deux spécialistes en radiologie buccale nont découvert aucune preuve de lésions osseuses sur les radiographies. Le dentiste a justifié le recours aux techniques de lallogreffe et de la membrane en disant que des procédures similaires étaient «utilisées en implantologie» et quil prévoyait que les cavités NCOC ne guériraient pas. La NCOC nétait pas une matière qui était enseignée à lécole de médecine dentaire quil avait fréquentée. Elle le lui avait été enseignée dans un cours donné en fin de semaine dans un hôtel de villégiature, et la littérature quon lui avait alors remise constituait la seule source dinformation quil connaissait. Il a déclaré que, après avoir suivi ce cours, il avait traité de 10 à 100 cas de NCOC avec une précision diagnostique de 100 %.
Selon le dentiste, les cavités infectées de los maxillaire étaient la cause de douleurs faciales, de maladies cardiaques, darthrite et dautres problèmes systémiques. Le dentiste faisait partie dun organisme qui prétendait pouvoir guérir ces problèmes en raclant ces cavités. Lorganisme soutenait également le principe suivant lequel toutes les dents vitales et traitées par endodontie dans la région dune cavité doivent être extraites. Un cas pertinent a été documenté dans un rapport denquête3; la poursuite en justice impliquant un dentiste a été réglée pour «une somme considérable»4.
Cas 3
Une femme de 50 ans souffrait dune douleur et dune enflure à la joue gauche et avait de la difficulté à dormir. Elle disait que la douleur et lenflure étaient soulagées avec des remèdes à base de plantes médicinales. Depuis 15 ans, elle éprouvait des symptômes qui avaient commencé par une douleur à la mâchoire et au visage gauches et qui restreignaient louverture de sa bouche. Au début, un spécialiste en chirurgie buccale et maxillo-faciale a diagnostiqué le syndrome dEagle et excisé lapophyse styloïde gauche sans soulagement des symptômes.
Un prosthodontiste a ensuite diagnostiqué un problème de lATM et fourni à la patiente une attelle de nuit qui soulageait ses symptômes quand elle le portait. Il lui a alors conseillé une reconstruction de locclusion. Au cours dune période de quatre ans, 24 couronnes et 14 traitements radiculaires ont été exécutés. Plusieurs symptômes ont persisté et changé durant les traitements, et un endodontiste a repris plusieurs traitements radiculaires et effectué une chirurgie apicale. Une obturation excessive a été observée sur deux molaires supérieures et, les symptômes du maxillaire persistant, un spécialiste en chirurgie buccale et maxillo-faciale a effectué une procédure Caldwell-Luc afin dexaminer les racines des molaires et retirer le matériau endodontique. Les symptômes ont persisté.
Finalement, la patiente a été adressée à une clinique universitaire se spécialisant dans les problèmes de lATM où des blocs anesthésiques locaux effectués à des fins diagnostiques ne sont pas parvenus à soulager entièrement la douleur. Une biopsie osseuse a été effectuée, et un spécialiste en pathologie buccale a déclaré que les os étaient normaux. La clinique a découvert quil ny avait aucune anomalie à larticulation et que, du point de vue clinique, locclusion était normale. Une année après que la reconstruction dentaire a été terminée, la patiente a déménagé et sest retrouvée sous les soins dun dentiste généraliste («spécialiste de lATM») qui a diagnostiqué un dysfonctionnement neuromusculaire à laide dinstruments délectromyographie de surface et dun appareil électronique de repositionnement de la mandibule. Des dispositifs de «repositionnement» de larticulation ont été fournis pour un usage continuel. Les symptômes ont persisté.
Pendant 15 ans de douleurs buccales et faciales et de traitements dentaires, la patiente a vu un médecin de famille, un spécialiste en médecine interne, un psychologue, deux neurologues, un neurochirurgien et un otolaryngologue qui tous ont présenté des diagnostics équivalant à de la douleur musculaire, de lanxiété, de la dépression et une douleur neurogène probable, sans anomalie neurologique ou maladie systémique sous-jacente. La patiente a utilisé sans satisfaction bon nombre de remèdes à base de plantes médicinales et consulté, dans une clinique de médecine parallèle au Mexique, un médecin qui lui a diagnostiqué une névralgie. Tous les praticiens non dentistes lui ont recommandé un traitement médical et déconseillé tout traitement dentaire.
Après une évaluation de ses douleurs par plusieurs spécialistes, on a diagnostiqué à la patiente des douleurs chroniques, une dépression légère, un problème temporo-mandibulaire antérieur probable se traduisant par une douleur et un dysfonctionnement myofasciaux, une douleur neurogène accompagnée dune hyper algie et dune allodynie, et une malocclusion iatrogène. Aucun trouble mental important na été découvert. La patiente souffrait dune récurrence de carie et avait un rapport de béance postérieure bilatérale relié à lappareil correcteur docclusion sur lequel elle comptait pour pouvoir mastiquer. On lui a recommandé de participer à un programme de gestion cognitivo-comportementale faisant partie dun programme multidisciplinaire visant à soulager la douleur. Les coûts prévus pour rétablir une occlusion et une denture fonctionnelles variaient de 30 000 à 40 000 $, et les coûts prévus pour la gestion médicale étaient similaires.
Selon la patiente, bien quelle se soit soumise à de nombreux traitements dentaires qui ne lui ont pas été utiles et que les médecins lui déconseillaient sans cesse les procédures dentaires, elle avait foi dans un diagnostic dentaire et elle préférait lavis des dentistes. Elle croyait que ses symptômes étaient dordre dentaire et elle a exprimé le désir de recevoir dautres traitements dentaires avec extractions et implants.
Cas 4
Un homme âgé de 56 ans a été adressé à un spécialiste pour lexamen dune lésion blanche à la joue gauche. Ayant fait lobjet dune biopsie, la lésion est diagnostiquée comme une dysplasie moyenne. Une excision est recommandée, mais le patient va consulter un médecin naturopathe qui lui recommande des suppléments en lui disant quà son avis la chirurgie est inutile. Six mois plus tard, il se rend de nouveau chez le naturopathe; la lésion sest agrandie, sétendant au rebord marginal de la gencive. Une intervention lui est refusée. Six mois plus tard, il se présente avec une lésion persistante présentant une apparence plus irrégulière. Après biopsie, on diagnose un carcinome invasif qui est traité par résection locale et radiothérapie post-opératoire.
Charlatanisme, fraude et négligence professionnelle
Le charlatanisme se définit comme «la déclaration frauduleuse faite par une personne au sujet de sa compétence et de son expérience touchant le diagnostic et le traitement dune maladie ou les effets recherchés par le traitement offert»5. Pour les dentistes, les médecins et les profanes, le charlatanisme peut se définir de manière générale comme «tout ce qui comprend la promotion excessive dans le domaine de la santé»6. Cette définition englobe les idées, les produits et les services de caractère suspect, et ce indépendamment de la sincérité des promoteurs.
Les méthodes, les produits et les services non éprouvés peuvent relever de lexpérience plutôt que du charlatanisme. Les méthodes non éprouvées exigent une étude scientifique officielle et le consentement éclairé des patients pour être reçues à titre expérimental plutôt quà titre de charlatanisme. Les méthodes dou teuses peuvent être nocives sur les plans physique, psychologique, émotif et financier à cause du traitement même, du retard ou de léchec à en obtenir un qui soit utile, ou de la confusion qui en résulte7. Le charlatanisme est également préjudiciable en ce quil diminue la confiance du public dans la science, la médecine et la dentis terie, dénature la science et la santé publique, et favorise une dégénérescence de léthique professionnelle.
En matière de santé, la fraude est la promotion, lannonce, la distribution ou la vente dun service, dun produit ou dun remède pour le diagnostic, la prévention, la guérison, le traitement ou lallégement dune maladie (ou dune autre affection) ou pour lobtention dun effet bénéfique sur la santé, mais qui na pas été scienti fiquement prouvé comme étant sûr et efficace à cette intention précise8. Le mot «fraude» suppose ordinairement une tromperie intentionnelle, sans foi dans la vérité de lassertion ou, plus brutalement, sans égard pour la vérité9. En outre, une pratique promue sans une connaissance ou une compréhension suffisante peut, indépendamment dune foi sincère, passer pour de la fraude8. Il est difficile de prouver une fraude devant la justice.
Par négligence professionnelle, on entend tout manquement aux normes dexercice acceptées, cest-à-dire aux compétences et aux connaissances quon attend raisonnablement de tout pourvoyeur dans la profession dans des circonstances similaires. Les tribunaux décident quelles sont les normes de soin pour chacun des cas. En médecine et en dentisterie, les normes dexercice re flètent idéalement les connaissances et les méthodes scientifiques. Les praticiens non conventionnels autorisés comme les médecins naturopathes, les chiropraticiens et les massothérapeutes sont jugés suivant des normes dexercice qui sont formulées dans leurs professions et qui peuvent être scientifiques ou non. Les praticiens non réglementés et non autorisés comme les herboristes, les praticiens du toucher thérapeutique et les réflexologistes ne possèdent pas de normes reconnues et particulières à une école, et ils peuvent être jugés suivant des normes de profane qui sont difficiles à définir, à évaluer et à quantifier10.
Le charlatanisme peut confiner à une négligence professionnelle, mais une négligence professionnelle nest pas nécessairement entachée de charlatanisme. Par exemple, léser le nerf de la mandibule en extrayant une troisième molaire inférieure incluse sans avoir prévenu le patient peut constituer une négligence professionnelle, mais ce nest pas du charlatanisme. Les attelles dentaires servent à prévenir lusure des dents reliée à des habitudes, mais promouvoir ou utiliser des attelles dentaires afin de guérir une dysménorrhée peut passer pour du charlatanisme. Pour brouiller davantage les choses, recommander des remèdes homéopathiques en vue de prévenir une infection et de lenflure peut être une norme dexercice en naturopathie, mais relever du charlatanisme ou constituer une faute professionnelle chez un dentiste ou un médecin.
Aux États-Unis, selon les récentes données touchant les réclamations pour négligence professionnelle par des chiropraticiens, des massothérapeutes et des acuponcteurs, les réclamations sont moins fréquentes et les blessures moins graves chez ceux-ci que chez les médecins10. Actuellement, dans le système judiciaire canadien, les cas de médecine non conventionnelle (MNC) les plus fréquents impliquent des chiropraticiens11. On semble connaître, et ce de façon disproportionnée, peu de cas réglementaires, disciplinaires et judiciaires impliquant la dentisterie non conventionnelle (DNC). Maintenant que la dentisterie met de plus en plus laccent sur les soins fondés sur les faits et sur des normes de soin scientifiques, les dentistes autorisés exerçant la DNC sont sans doute plus susceptibles dêtre accusés de négligence lors dune réclamation.
La protection du public
Les organismes chargés de protéger le public peuvent refuser de juger des traitements particuliers à cause des points de loi. Les produits peuvent faire lobjet dessais objectifs et être approuvés pour leur sûreté, sans quil y ait de rapport avec leur validité ou leur efficacité pour diagnostiquer ou traiter des affections. Tant en science quen droit, la responsabilité détablir la validité dun traitement, son efficacité et sa sûreté appartient au promoteur.
Le diagnostic et le traitement des problèmes temporo- mandibulaires (PTM) offrent un exemple des problèmes qui sur gissent en faisant la promotion des méthodes non conventionnelles tout en voulant protéger le public. Suivant des critères et des recherches scientifiques, on a découvert que divers instruments électroniques manquent de validité théorique, ont une faible validité de mesure et une validité de diagnostic moindre que le hasard quand on les utilise pour le diagnostic et le traitement des PTM12. Dans la littérature scientifique, ces appareils sont considérés impropres pour ces usages12,13. Certains ont obtenu le sceau dagrément de lAssociation dentaire américaine «uniquement à titre daide technique pour le diagnostic des PTM.»14 La stipulation suivant laquelle «la responsabilité de la sélection judicieuse des patients pour les tests diagnostiques et linterprétation des résultats appartient au dentiste»14 peut donner la fausse impression que les appareils électroniques approuvés ont une valeur scientifique, bien que la Food and Drug Administration des États-Unis ait conclu quils ne sont pas efficaces pour le diagnostic et quils conduisent souvent à un diagnostic excessif et à un traitement inutile15.
Les allégations faites par les promoteurs en matière de santé (par exemple, «guérit le cancer») peuvent être étudiées de près par les agences du gouvernement, mais les allégations dordre struc tural ou fonctionnel (par exemple, «renforce le système immunitaire») peuvent être dénuées de sens et exigent très peu de preuves pour être conformes à la loi. Plusieurs produits non conventionnels sont promus comme étant «nutritifs» et, par conséquent, nexigent pas un examen réglementaire comparable à celui des médicaments. (Voir la Partie IV dans une prochaine édition pour plus de détails.) Les activités, les responsabilités, les restrictions et les préoccupations dordre juridique tant des organismes gouvernementaux que des organismes professionnels sont mal comprises en général et ajoutent à la confusion du public.
Le charlatanisme dentaire
Le charlatanisme dentaire, considéré ici comme de la promotion excessive ou des allégations médicales fausses ou non prouvées en dentisterie en vue dobtenir un gain (y compris les idées, les produits et les services douteux), inquiète la profession8,16,17. Son histoire est parallèle à celle du charlatanisme médical17,18 et illustre lévolution dun langage particulier. Le recours ordinaire à des trucs sémantiques comme «les mots à double entente» (usage impropre de mots par lequel on dénature la communication de manière à induire en erreur, à déformer, à tromper ou à circonvenir), le jargon pseudo-médical (mots vides, impossibles à mesurer) et «les mots ambigus» (incitant à faire accepter comme vrai ce qui a été seulement insinué ou suggéré) est souvent associé à la promotion de la DNC19. La publicité des produits sest élevée à une forme dart, celle de la déception sémantique.
Outre des inventions non éprouvées de toutes sortes et le langage trompeur, les vieux concepts sont recyclés et reformulés dans la promotion du charlatanisme dentaire. Voici un exemple de ce genre dallégation douteuse et sans fondement : «La recherche... a démontré non seulement que les dents ayant fait lobjet dun traitement radiculaire restent toujours infectées, mais aussi que ces dents contribuent à des maladies dégénératives.»20 Bien quil ny ait aucune preuve scientifique dune relation cause/effet, lassociation entre linfection dentaire et les maladies systémiques (théorie de linfection focale) continue à être un sujet dintérêt en recherche21,22.
Leçons
La dentisterie comprend des procédures physiques avec des risques inhérents de complications, ouvrant ainsi la porte à un nombre croissant de litiges. Les cas décrits devraient inquiéter tous les dentistes. La loi touchant la responsabilité professionnelle en matière de MNC et de DNC est encore en pleine élaboration11,23. Les cas de DNC ayant fait lobjet dune publication sont rares, mais la jurisprudence en matière de MNC se développe de plus en plus.
Les organismes de réglementation dentaires sinquiètent du nombre grandissant de plaintes touchant des questions de soins non conventionnels allant des honoraires aux préjudices causés aux patients. En Alberta, les médecins diplômés qui exercent la MNC («thérapie sanitaire complémentaire») sont tenus de sinscrire au Collège des médecins et des chirurgiens pour pouvoir exercer la MNC24, et des guides dexercice détaillés ont été rédigés pour la MNC. Autant que lauteur le sache, il ny a aucune juridiction en Amérique du Nord réglementant la DNC pratiquée par des dentistes.
Remerciements : Lauteur remercie Mme Maris McMillan, Harbottle & Co., avocats et procureurs, et le Dr Joel Epstein pour ses commentaires utiles et pour avoir fourni lexemple du cas 4.
Le Dr Goldstein est professeur agrégé de clinique à la Faculté de médecine dentaire de lUniversité de la Colombie-Britannique.
Écrire au : Dr Burton H. Goldstein, 208-2223, Broadway O., Vancouver, BC V6K 2E4. Courriel : burtgold@unixg.ubc.ca.
Les vues exprimées sont celles de lauteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions et les politiques officielles de lAssociation dentaire canadienne.
Références
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Le Centre de documentation de lADC
Le Centre de documentation de lADC peut offrir aux membres toute référence citée dans cet article. Pour obtenir plus dinformation sur les services et les frais, veuillez joindre le Centre de documentation, tél. : 1-800-267-6354 ou au (613) 523-1770, poste 2223; téléc. : (613) 523-6574; courriel : info@cda-adc.ca.