Sebastian Saba, DDS, Cert.Pros.
Mots clés MeSH : dental implants; jaw/radiography; tomography, x-ray computed
© J Can Dent Assoc 2000; 66:138-9
La pose dimplants dentaires est une pratique qui se répand de plus en plus. Doù limportance pour les membres de la profession de redoubler defforts pour sassurer que lemplacement prévu pour recevoir limplant est adéquat. Ainsi, il faudrait toujours confirmer hors de tout doute raisonnable la présence ou labsence de limitations anatomiques. Cependant, les radiographies bidimensionnelles classiques (radiographies postéro- antérieures, panoramiques)1 comportent certaines limitations comme outil de diagnostic, car elles ne donnent pas une image en trois dimensions2.
Le cas clinique qui est présenté ici vise à montrer limportance dun bon diagnostic radiologique durant la phase pré-opératoire du traitement implantaire. En effet, alors que la radiographie pano ramique classique indiquait une hauteur osseuse suffisante pour la mise en place dimplants dentaires, le tomodensitogramme effectué par la suite a confirmé labsence dune hauteur et dun volume osseux suffisants3.
Histoire clinique
Un homme de 60 ans présentait un pont dor à trois unités défaillant, sur les dents 35 à 37 (Ill. 1). Le pilier distal était une dent à pulpe non vivante, avec perte dattache sur la surface distale et atteinte des furcations. Cette défaillance était due à une fracture radiculaire au milieu de la zone des furcations. Le patient disait être intéressé par une prothèse fixe implanto-portée, pour remplacer les dents manquantes 36 et 37.
Diagnostic pré-opératoire
Le plan de traitement proposé pour le remplacement des dents 36 et 37 prévoyait la mise en place dune prothèse fixe à deux unités, prenant appui sur deux implants dentaires. Des modèles détude des deux arcades dentaires ont été fabriqués et montés sur un articulateur semi-réglable. Lenregistrement du guide incisif a été fait à laide dune table du guide incisif individuelle. Le profil occlusal de départ a été enregistré, et un modèle en cire a été fabriqué pour établir le profil dexcursion et diagnostiquer toute pathologie occlusale existante, au cas où certaines limitations occlusales devraient être corrigées pour éviter de compliquer la conception de la prothèse et losséointégration de limplant.
Une radiographie panoramique (Ill. 2) a été prise après lextraction de la dent 37, puis trois à quatre mois plus tard. La radiographie panoramique indiquait que la hauteur verticale osseuse était suffisante pour la mise en place de deux implants dentaires, et la position du canal alvéolaire inférieur ne présentait aucune contre-indication à létape chirurgicale de limplantation. Sur le plan clinique, la crête édentée semblait être dune largeur, dune hauteur et dun volume suffisants. Afin de confirmer nos observations cliniques et les résultats des examens radiographiques bi dimensionnels précédents, nous avons utilisé un indice radiographique (dispositif de rétention) avec marqueurs radio-opaques indiquant lemplacement idéal des deux implants dentaires et un tomodensitogramme (Ill. 3).
Le tomodensitogramme avec marqueurs radio-opaques a clairement indiqué (Ill. 4) que la zone de contre-dépouille sous la ligne oblique interne (point dattache du muscle mylo-hyoïdien) était suffisamment importante pour contredire les observations radiographiques et cliniques antérieures. Cette preuve radiologique additionnelle a permis de prouver que la hauteur et le volume osseux étaient insuffisants pour assurer la mise en place efficace de deux implants dentaires.
Conclusion
Un diagnostic pré-opératoire exhaustif et complet est essentiel au succès de tout traitement implantaire. Le dentiste restaurateur, le parodontiste et le radiologiste dentaire forment une équipe multidisciplinaire pour le diagnostic et le traitement de telles conditions. Dans le cas présenté ici, la radiographie tridimensionnelle, combinée à lévaluation restauratrice et parodontale, est venue confirmer les limites anatomiques de lemplacement proposé pour la chirurgie et a ainsi aidé à prévenir des traitements et des complications inutiles.
Remerciements : Les auteurs aimeraient remercier M. Maurice Dufresne (technicien en radiologie) et le Dr Denis Forest (radiologiste dentaire) pour leur contribution.
Le Dr Saba exerce dans un cabinet privé et est spécialisé dans la pose dimplants et de prothèses.
Le Dr Voyer est professeur adjoint au Département de parodontie de lUniversité de Montréal.
Écrire au : Dr Sebastian Saba, 3550, Côte des Neiges, bureau 240, Montréal, QC, H3H 1V4
Les auteurs nont aucun intérêt financier déclaré.
Références
1. Dharmar S. Locating the mandibular canal in panoramic radiographs. Int J Oral Maxillofac Implants 1997; 12:113-7.
2. Packota G.V., J.N. Hoover et B.D. Neufeld. A study of the height of intact alveolar bone on panoramic radiographs of adult patients. J Prosthet Dent 1988; 60:504-9.
3. Weinberg L.A. CT scan as a radiologic data base for optimum implant orientation. J Prosthet Dent 1993; 69:381-5.
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