Daniel Gregson, MD, FRCP(C)
© J Can Dent Assoc 2000; 66:544-5
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exposition percutanée au sang est fréquente dans le milieu de la santé. Heureusement, la transmission des pathogènes à diffusion hématogène (virus de lhépatite B [VHB], virus de lhépatite C [VHC] et le virus de limmunodéficience humaine [VIH]) se produit rarement en raison de leur faible incidence dans la population en général et de lefficacité de limmunisation contre lhépatite B. Les taux de transmission sont élevés après une exposition percutanée à du sang porteur du VHB (25,0 %), moyens pour le VHC (2,5 %) et bas pour le VIH (0,25 %).Les établissements de soins de santé, dont les cabinets et les cliniques dentaires, se doivent de veiller à ce que les expositions percutanées soient minimisées grâce à des mesures préventives et proprement gérées quand elles se produisent1-3.
Une personne compétente dans la gestion de lexposition aux pathogènes à diffusion hématogène devrait effectuer lévaluation post-exposition. La transmission de lhépatite B présente le plus grand risque pour le travailleur de la santé non immunisé. Les personnes qui nont pas été immunisées devraient commencer une série de vaccins au moment de la première évaluation. La globuline immune de lhépatite B (GHIB) devrait être administrée dans les 72 heures si le patient source teste positif pour lantigène de surface de lhépatite B. Les travailleurs qui ont terminé la série de vaccins et qui nont pas été déclarés avoir une réponse anticorps adéquate devraient être testés après exposition pour sassurer quils sont immunisés. Ceux qui ont réagi au vaccin peuvent être considérés comme étant immunisés. Les travailleurs exposés à lhépatite B qui ne sont pas immunisés au moment de lexposition et qui nont pas auparavant réagi à limmunisation contre lhépatite B devraient recevoir une dose de GHIB et une autre série de vaccins.
Lexposition au sang infecté par le VIH se fait rare au cabinet, et le risque de transmission est faible. Cependant, les questions touchant la transmission de ce pathogène tendent à inquiéter le plus après exposition au sang. On considère lexposition comme significative si elle implique du sang ou des liquides organiques stériles. Le VIH ne transgresse pas la peau intacte. Cest pourquoi le sang ou le liquide organique stérile doit pénétrer la peau ou venir en contact avec les muqueuses ou la peau éraflée. Le risque de transmission augmente avec la profondeur de lexposition (muqueuse < pénétration superficielle < pénétration profonde), le degré de contamination de linstrument de pénétration (aiguilles pleines < aiguilles creuses) et la concentration de virus contenu dans le sang contaminé (patients traités avec virus indécelable < patients non traités avec charges virales élevées). Une prophylaxie antivirale pendant un mois après exposition au VIH dans le milieu de travail réduit à cinq fois le risque de transmission. La toxicité du médicament limite en général lutilisation de cette approche dans les cas où on sait que le patient source est positif ou à risque élevé dinfection. Les médicaments antiviraux devraient être administrés dans les deux heures suivant lexposition, si possible. Le dépistage rapide (dans les 24 heures) des patients sources est faisable dans la plupart des régions à forte densité. Les travailleurs dont lexposition au VIH a été prouvée requièrent six mois de suivi pour exclure la possibilité dinfection.
Malheureusement, aucun vaccin ni aucune antibioprophylaxie nempêche la transmission de lhépatite C. Pour ceux qui ont été grandement exposés, on devrait enregistrer le taux denzymes hépatiques de base, et la sérologie de lhépatite C devrait se faire à six semaines, trois mois et six mois. Les personnes dont le taux denzymes hépatiques devient élevé ou celles qui testent positif pour les anticorps devraient être dirigées durgence vers un spécialiste qui sy connaît dans le traitement de lhépatite
Le Dr Gregson est professeur agrégé au Département de médecine et de pédiatrie, Division des maladies infectieuses, Université Western Ontario, Soins de la santé de St. Joseph, London (Ontario).
Écrire au : Dr Daniel Gregson, Département de pédiatrie, Centre de la santé de St. Joseph, 268, rue Grosvenor, London, ON N6A 4V2. Courriel : dan.gregson@cls.ab.ca.
Les vues exprimées sont celles de lauteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions et les politiques officielles de lAssociation dentaire canadienne.
Références
1. Santé Canada. La prévention des infections transmissibles par le sang dans les établissements de santé et les services publics. Relevé des maladies transmissibles au Canada 1997; 23S3. http://www.hc-sc.gc.ca/main/lcdc/web/publicat/ccdr/97vol23/bbp_sup/bbp_a_f.html2. Centers for Disease Control and Prevention. Public Health Service guidelines for the management of health-care worker exposures to HIV and recommendations for postexposure prophylaxis. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 1998; 47(RR-7):1-33.
3. Moran GJ. Emergency department management of blood and body fluid exposures. Ann Emerg Med 2000; 35:47-62.