Paul Adams, MD, FRCP(C)
© J Can Dent Assoc 2000; 66:537
L
es patients atteints de lhépatite B ou C posent des risques aux travailleurs de la santé, y compris les professionnels dentaires. Cet article aborde lhistoire naturelle, les options de traitement actuelles et les orientations de thérapie futures pour ces deux formes dhépatite.Hépatite B
Les patients qui testent positif pour lantigène de surface de lhépatite B (HBsAg) ne requièrent pas tous une thérapie antivirale. Beaucoup de gens ont le HBsAg circulant sans preuve dhépatite significative. On les appelle les porteurs chroniques, et ils représentent la majorité des cas dhépatite B. Les termes «porteurs chroniques» et «patients atteints de lhépatite» sont donc quelque peu trompeurs, puisquil existe tout un spectre de la maladie.Une évaluation clinique appropriée comprend lévaluation des antécédents, lexamen physique, les tests sanguins, lultrasonographie de labdomen et souvent la biopsie du foie. Un patient typique, pour qui un traitement serait considéré approprié, teste positif pour le HBsAg et lantigène e de lhépatite B (HBeAg), a des niveaux décelables dADN viral de lhépatite B et a des niveaux élevés de sérum glutamopyruvique transaminase (SGPT).
Les options de traitement comprennent linterféron alpha (30-35 millions dunités/semaine par voie sous-cutanée, pendant 16 semaines) ou la thérapie orale au lamivudine (100 mg/jour). Les objectifs de la thérapie sont de convertir du statut positif HBeAg au statut négatif HBeAg et de créer un anticorps anti-HBeAg.
Malheureusement, ces objectifs ne sont atteints que dans environ 20 % des cas avec lune ou lautre de ces thérapies.
Pour ce qui est du lamivudine, la durée de thérapie optimale na pas été établie. La thérapie prolongée au-delà dun an améliore le taux de réponse, mais mène aussi au développement de la résistance virale.
Les orientations de thérapie futures pour lhépatite B comprennent la polychimiothérapie, semblable à celle du VIH. Les contacts familiaux devraient se faire vacciner contre lhépatite B.
Hépatite C
Lhépatite C est une condition commune qui touche environ 2 % des Canadiens. La transmission parentérale se produit habituellement lors de la transfusion sanguine ou du partage daiguilles pour linjection de drogues illicites. Dans près des deux tiers des cas, lhépatite chronique se développe, souvent sous une forme asymptomatique où les niveaux denzyme hépatique ne sélèvent que très légèrement. Parmi les patients atteints de lhépatite C chronique, environ 20 % ont des complications au foie graves cirrhose, besoin dune transplantation du foie, carcinome hépatocellulaire ou mort au cours des 20 années suivant linfection.
Lhistoire naturelle de lhépatite C a soulevé des controverses. Certaines études ont révélé une cirrhose du foie dans seulement 2 % des cas après 20 ans, alors que lhépatite C est lindicateur le plus commun de transplantations du foie en Amérique du Nord. Parmi les facteurs associés à un moins bon pronostic, on compte lalcoolisme, lacquisition du virus de lhépatite C (VHC) par transfusion sanguine chez les plus de 40 ans et (probablement) linfection par le génotype de type 1 du VHC.
Une bonne évaluation comprend lévaluation des antécédents, lexamen physique, les tests sanguins, lultrasonographie de labdomen et souvent la biopsie du foie. Un patient typique teste positif pour lanticorps anti-VHC et a des concentrations élevées dARN et de SGPT du VHC. Le traitement standard est linterféron alpha (9 millions dunités/semaine par voie sous-cutanée) et la ribavirine (800-1200 mg/jour, par voie orale pendant un an). Une rémission durable se produit dans environ 40 % des cas. Les meilleurs résultats sont obtenus chez les patients atteints de la forme non cirrhotique de lhépatite C, de faibles concentrations dARN du VHC et du génotype du VHC autre que le type 1.
Les orientations de thérapie futures pour lhépatite C comprennent lutilisation dun PEG (pegylated) interféron à action durable en combinaison avec de la ribavirine. Des études préliminaires ont révélé des taux de rémission supérieurs avec le PEG interféron, mais le plus grand avantage sera vraisemblablement la commodité des injections hebdomadaires.
Des directives sur le traitement de lhépatite sont affichées sur le site Web de lAssociation canadienne pour létude du foie( http://www.lhsc.on.ca/casl/summ.htm ) .
Le Dr Adams est professeur de médecine, Université Western Ontario, London.
Écrire au : Dr Paul Adams, Division de gastroentérologie, Centre des sciences de la santé de London, Campus universitaire, 339, Windermere, London, ON N6A 5A5. Courriel : padams@julian.uwo.ca.
Les vues exprimées sont celles de lauteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions et les politiques officielles de lAssociation dentaire canadienne.