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La classification des styles de sourire
Edward Philips, BA, DDS
© J Can Dent Assoc 1999; 65:252-4
[Identification des styles de sourire | Styles
de sourire |Système de classification des sourires |Résumé| Références]
Au moment dexprimer des émotions, les membres de cultures très différentes ont
beaucoup de choses en commun. Si on montre une photographie dun visage joyeux et
souriant à des gens provenant de divers pays, ils sentendront habituellement sur
son interprétation. Ils ont aussi tendance à tomber daccord sur le dégoût, la
surprise, la tristesse, la colère, la peur et le mépris. Ces constatations laissent
entendre que, derrière la complexité culturelle de lhumanité, existe un noyau
dexpression affective de base compris partout dans le monde.1,2 Comme
Darwin la si bien dit, il semble que nous sourions tous dans la même langue.
Les expressions du faciès ont évolué en fonction du temps et des modifications de la
musculature entourant la bouche, ce qui a permis lélaboration de nouveaux signes.
Par exemple, les modifications du muscle grand zygomatique, qui fait bouger les coins des
lèvres vers le haut et larrière, ont donné naissance à notre sourire
caractéristique.1
Aujourdhui, le sourire est lexpression la plus facile à reconnaître,
servant à transmettre aux autres êtres humains une impression de compassion et de
compréhension. Le sourire pourrait très bien constituer la pierre angulaire de
linteraction sociale.
Par suite de cette évolution, le sourire nécessite un schéma architectural naturel
qui soit agréable pour autrui. En qualité de dentistes, nous avons la responsabilité de
relever ce nouveau défi et dacquérir les compétences pour identifier les divers
styles de sourire. Ce nest quau moyen de diagnostics appropriés et
préalables au traitement et dun ensemble de paramètres objectivement mesurables
que nous pourrons entreprendre de rééduquer nos patients à sourire.
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Identification des styles de sourire
La dentisterie doit élaborer une classification méthodique pour identifier les
divers styles de sourire. Au coeur de notre traitement, on retrouve des termes et des
classifications qui permettent de normaliser la foule de problèmes dentaires particuliers
et de les interpréter dans le cadre dun vocabulaire commun non seulement aux
patients et aux dentistes, mais aussi au personnel, aux employés de laboratoire et aux
organismes de réglementation. Plusieurs secteurs de la dentisterie utilisent des
systèmes de classification; par exemple, locclusion orthodontique est définie au
moyen dun système de classification à trois types relativement simple. Dans le
même ordre didées, les furcations parodontales, les fractures traumatiques des
dents et les chirurgies bucco-faciales complexes sont faciles à regrouper et à indexer.
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Styles de sourire
Même sil existe des millions de sourires distincts à toutes fins utiles
aussi nombreux quil y a de personnes on peut identifier trois styles de
sourire de base. Les plasticiens, qui sont chargés de la réadaptation des sourires, ont
généralement identifié les structures neuromusculaires de sourire suivantes :3
1. Le sourire commissural est le style le plus fréquent, observé chez
environ 67 p. 100 de la population. Dans ce sourire, habituellement associé à larc
de Cupidon, les coins de la bouche sont dabord relevés vers lextérieur et
suivis dune contraction des muscles releveurs de la lèvre supérieure pour
dévoiler les dents supérieures. Dans ce style de sourire classique, le bord incisif
inférieur des dents maxillaires correspond aux incisives centrales. À partir de ce
point, la convexité se prolonge vers le haut, la première molaire maxillaire étant
supérieure de 1 à 3 mm au bord incisif des centrales. Un sourire spontané provoque un
mouvement maximal de la commissure, soit de 7 à 22 mm. De même, le sens moyen du
mouvement de la commissure est de 40 degrés par rapport à lhorizontale (écart de
24 à 38 degrés). Le mouvement de la plupart des sourires seffectue dans le sens de
la jonction de lhélix et du cuir chevelu. Lorsquon compare le côté gauche
au côté droit, une différence importante peut exister à légard de
lamplitude du mouvement, mais lécart est relativement léger dans le sens
véritable du mouvement si on compare le côté gauche au côté droit.4 Les
célébrités suivantes sont reconnaissables à leur sourire commissural : Jerry Seinfeld,
Dennis Quaid, Jennifer Aniston, Frank Sinatra, Jamie Lee Curtis et Audrey Hepburn.
2. Le sourire cuspidé est présent chez 31 p. 100 de la population.3 La
forme des lèvres est habituellement visualisée comme un diamant. Ce style de sourire est
identifié par la dominance des muscles releveurs de la lèvre supérieure. Se contractent
les muscles exposant les canines puis les coins de la bouche relevant
les lèvres vers lextérieur. Cependant, la hauteur des coins de la bouche est
souvent inférieure à celle de la lèvre située au-dessus des canines supérieures. Il y
a souvent une inclinaison inférieure analogue des prémolaires supérieures, par
opposition à la convexité uniforme dun sourire commissural. Cet effet en «aile de
mouette» se profile sur les tissus gingivaux, qui correspondent donc à la forme de la
lèvre supérieure. Dans ce style de sourire, les molaires maxillaires sont souvent à
hauteur égale ou inférieure du bord des incisives centrales. Parmi les célébrités au
sourire cuspidé, mentionnons Elvis, Tom Cruise, Drew Barrymore, Sharon Stone, Linda
Evangelista et Tiger Woods.
3. Le sourire complexe caractérise 2 p. 100 de la population.3 La
forme des lèvres est habituellement illustrée par deux chevrons parallèles. Les muscles
releveurs de la lèvre supérieure et des coins de la bouche, ainsi que les muscles
abaisseurs de la lèvre inférieure, se contractent simultanément, dévoilant toutes les
dents inférieures et supérieures dun coup. La principale caractéristique de ce
sourire est la forte traction musculaire et la rétraction de la lèvre inférieure vers
le bas et larrière. Dans ce style de sourire, les plans incisifs maxillaire et
mandibulaire sont tous deux généralement uniformes et parallèles. Parmi certaines
célébrités au sourire complexe, soulignons Julia Roberts, Marilyn Monroe, Will Smith et
Oprah Winfrey.
Bien que les styles de sourire aient des fondements neuromusculaires, les personnes
peuvent habituellement tous les arborer. Un sourire a souvent été programmé par
habitude ou une position inappropriée des tissus durs sous-jacents. La restauration du
sourire peut redonner confiance aux personnes et souvent modifier leur programmation
neuromusculaire.3
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Étapes dun sourire
Le cycle du sourire comporte quatre étapes
Étape l |
lèvres fermées |
Étape II |
illustration au repos |
Étape III |
sourire naturel (de trois-quarts) |
Étape IV |
large sourire (complet) |
Évidemment, les sourires varient et sont propres à chaque personne. De
nombreux sourires ne diffèrent pas beaucoup du sourire naturel jusquau large
sourire. Le traitement peut alors se limiter aux six dents antérieures mandibulaires ou
maxillaires. Les autres sourires présentent un écart très apparent au niveau du
dévoilement entre ces deux étapes; il faut alors prolonger le plan de traitement visant
à améliorer le sourire sur le plan esthétique
Types de sourire
Il y a cinq variantes où les tissus dentaires ou parodontaux sont
dévoilés dans la zone de sourire :
Type 1 |
maxillaire seulement |
Type 2 |
maxillaire et plus de 3 mm de gencive |
Type 3 |
mandibulaire seulement |
Type 4 |
maxillaire et mandibulaire |
Type 5 |
ni maxillaire ni mandibulaire |
Dans la très grande majorité des cas, les gens seront classés sous un
seul type, bien quil soit possible de combiner les types, le cas échéant. Par
exemple, un patient peut avoir à la fois un sourire complexe qui dévoile de façon
prononcée les dents maxillaires et mandibulaires, et un sourire «gingival» maxillaire
qui révèle plus de 3 mm de gencive. Ce sourire étrange serait de type 2, 4.
Système de classification des sourires
normalisation des termes qui décrivent objectivement divers sourires. Le style,
létape et le type constituent une description concise, facile et complète à des
fins de classification des sourires. Par définition, le patient et le dentiste
bénéficieraient tous deux dune nomenclature reconnaissable. Par exemple, le
sourire le plus fréquent est le sourire commissural, étape III, type 1. Vous trouverez
des exemples de chaque style de sourire, avec la classification correspondante, aux illustrations
1, 2 et 3.
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Fig. 1: Sourire en pré-opératoire :
commissural, étape III, type 1. En post-opératoire : 15 facettes de
porcelaine/couronnes; commissural, étape IV, type 1 |
Fig. 2: Sourire en
pré-opératoire : cuspidé, étape III, type 4. En post-opératoire : 6 facettes de
porcelaine; cuspidé, étape III, type 4. |
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Fig. 3: Sourire en pré-opératoire :
complexe, étape IV, type 2. En post-opératoire : gingivectomie et 20 facettes de
porcelaine; commissural, étape III, type 1. |
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Résumé
Bien que le «traitement du sourire» en soit encore à ses premiers
balbutiements, la société a déjà insisté pour que les dentistes évaluent et traitent
les sourires. Le système de classification des sourires et son vocabulaire favoriseront
les discussions entre patients et dentistes au sujet du traitement esthétique.
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Remerciement : Lauteur sait gré à ses
patients de lui avoir permis de reprographier les photographies utilisées dans cet
article.
Le Dr Philips exerce dans un cabinet privé de
dentisterie esthétique à Toronto.
Demandes de tirés à part : Dr Edward Philips,
Studio de dentisterie esthétique, 700, av. University, Toronto ON M5G 1Z5.Les vues
exprimées sont celles de lauteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions
et les politiques officielles de lAssociation dentaire canadienne
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Références
1. Young S. Human facial expressions. In: Jones, S. and others, editors. The
Cambridge Encyclopedia of Human Evolution. 1992. p. 164-5.
2. Kingdon J. Facial patterns as signals and masks. In: Jones, S. and
others, editors. The Cambridge Encyclopedia of Human Evolution. 1992. p. 161-5.
3. Rubin LR. The anatomy of a smile: its importance in the treatment of
facial paralysis. Plast Reconstr Surg 1974; 53:384-7.
4. Paletz JL, Manktelow RT, Chaban R. The shape of a normal smile:
implications for facial paralysis reconstruction. Plast Reconstr Surg 1993;
93:784-9.
5. Janzen EK. A balanced smile a most important treatment
objective. Am J Orthod 1977; 72:359-72.
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