Volume 12 • 2025 • Numéro 2

à les fabriquer à l’interne. Ce passage d’un processus manuel traditionnel à un flux de travail numérique marque un grand pas en avant dans les soins orthodontiques. Précision, applications et durabilité La précision offerte par l’impression 3D est l’un de ses aspects les plus révolutionnaires. Les méthodes traditionnelles, telles que la prise d’empreintes et le moulage manuels, sont susceptibles d’entraîner des erreurs pouvant compromettre l’ajustement d’un appareil. L’impression 3D permet justement d’éliminer un grand nombre de ces variables. «L’écart entre une dent et un appareil imprimé en 3D peut être aussi minime que 0,05 millimètre, précise le Dr Bach. Il faut un tel degré de précision pour obtenir des résultats de traitement optimaux et assurer le confort du patient.» L’impression 3D en orthodontie a un vaste éventail d’applications. Les extenseurs palatins, qui ont été parmi les premiers appareils orthodontiques à bénéficier de cette technologie, sont maintenant fabriqués avec une précision accrue. Les appareils de rétention, tels que les attaches linguales, peuvent être conçus pour correspondre avec précision à l’anatomie du patient. Des appareils plus complexes, comme des orthèses d’avancée mandibulaire et des appareils avec ancrage extra-buccal, sont également produits avec une efficacité et une fiabilité accrues. Au-delà des avantages cliniques, l’impression 3D offre d’autres atouts importants pour les cabinets. Vu qu’elle élimine la prise d’empreinte traditionnelle et les ajustements manuels, les orthodontistes gagnent du temps et réduisent le risque d’erreur humaine. Ce flux de travail simplifié accélère les délais de traitement et contribue aussi à la durabilité. Le processus réduit les déchets associés aux méthodes traditionnelles, tels que le plâtre et le matériel d’impression, et minimise la dépendance à l’égard de fournisseurs tiers. « L’impression 3D n’est pas seulement une question d’efficacité – c’est une question de durabilité, affirme le Dr Bach. Le fait qu’il y ait moins de déchets, moins de matériel et que le processus soit net et rationalisé profite autant à l’environnement qu’au cabinet. » Surmonter les défis et embrasser l’avenir Même si l’impression 3D est remplie de promesses, elle n’est pas sans défi. L’un des principaux obstacles est son coût. L’investissement initial dans le matériel et les logiciels d’impression 3D peut être considérable, ce qui fait qu’il peut être difficile pour les petits cabinets d’adopter cette technologie. «Mais les avantages à long terme l’emportent souvent sur les coûts pour ceux qui choisissent de faire l’investissement.» Faire affaire avec un laboratoire permet de transmettre les modèles numériquement, sans avoir besoin d’envoyer les empreintes par courrier, ce qui facilite le transport et diminue les coûts d’acquisition des imprimantes en clinique. La courbe d’apprentissage abrupte pour mettre en œuvre l’impression 3D dans un flux de travail constitue un autre défi. Les orthodontistes doivent se familiariser avec de nouveaux logiciels, flux de travail et outils, ce qui peut demander beaucoup de temps et de ressources. Il peut aussi y avoir des problèmes de compatibilité entre les différentes plateformes logicielles et matérielles qui compliquent l’intégration de cette technologie. Les limites des matériaux posent également des problèmes. Les métaux actuellement imprimés en 3D sont très précis, mais n’ont pas la flexibilité requise pour certains appareils orthodontiques actifs. Pour remédier à cette lacune, il faut souvent ajouter des composants supplémentaires par des procédés comme le soudage au laser, ce qui entraîne des étapes et des coûts supplémentaires. Aussi, il faut poursuivre la recherche et les tests rigoureux pour répondre aux inquiétudes concernant la longévité et la biocompatibilité des matériaux imprimés en 3D et pour garantir la sûreté des patients. Malgré ces obstacles, le Dr Bach croit en l’avenir de l’impression 3D en orthodontie. Il prévoit qu’avec la baisse des coûts et les progrès technologiques, davantage de cabinets pourront assurer la fabrication en interne. Des innovations émergentes comme l’impression 4D, qui utilise des «matériaux intelligents » réagissant aux stimuli de l’environnement, pourraient encore révolutionner les traitements. «Imaginez un mainteneur d’espace à bague active fabriqué à partir d’un alliage de titane non seulement pour réserver l’espace, mais aussi conçu et fabriqué, une fois qu’il est cimenté, pour déplacer progressivement la dent jusqu’à la position prévue, s’enthousiasme-t-il. Le potentiel est extraordinaire! » L’intelligence artificielle sera aussi appelée à jouer un rôle important dans l’évolution de l’impression 3D. En automatisant la conception, elle pourrait réduire davantage les délais de production et permettre une individualisation encore supérieure. Le Dr Bach appelle toutefois à la prudence. «Même si les possibilités sont exaltantes, il faut approfondir la recherche et les tests pour veiller à la sûreté des patients. En orthodontie, comme dans tous les domaines de la santé, il faut faire preuve de prudence et de responsabilité pour toute innovation en raison du large éventail de matériaux et de leur potentiel de toxicité. » L’intégration de l’impression 3D en orthodontie représente un changement important qui redéfinit la conception, la fabrication et la pose des appareils. Capable d’améliorer la précision, de simplifier le flux de travail et de réduire les conséquences sur l’environnement, cette technologie est en voie de devenir une pierre angulaire des soins dentaires modernes. Les professionnels des soins dentaires doivent impérativement se tenir au courant de ces avancées. Comme le conclut avec justesse le Dr Bach, «l’impression 3D n’est pas seulement une percée technologique, c’est une révolution. Pour ceux qui sont prêts à l’adopter, l’orthodontie a un avenir extrêmement prometteur.» L’impression 3D n’est pas seulement une question d’efficacité – c’est une question de durabilité, affirme le Dr Bach. Le fait qu’il y ait moins de déchets, moins de matériel et que le processus soit net et rationalisé profite autant à l’environnement qu’au cabinet. 27 Numéro 2 | 2025 | Point de mire

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