Le magazine de l’Association dentaire canadienne 2025 • Volume 12 • Numéro 2 PM40064661 Retour à 1975 Souvenirs du premier congrès national à St John’s, Terre-Neuve-et-Labrador Page 22
Responsable de la gouvernance et des communications Zelda Burt Chef de la rédaction Sean McNamara Rédacteurs-réviseurs Sierra Bellows Gabriel Fulcher Pauline Mérindol Associée aux publications et médias électroniques Michelle Bergeron Concepteur graphique Carlos Castro Publicité Toute demande concernant la publicité imprimée ou en ligne doit être adressée à : Peter Greenhough c/o Peter Greenhough Media Partners Inc. pgreenhough@pgmpi.ca 647-955-0060, ext. 101 Toute demande concernant les petites annonces doit être adressée à : John Reid jreid@pgmpi.ca 647-955-0060, ext. 102 Point de contact de Michelle Bergeron mbergeron@cda-adc.ca Pour plus d’information, appelez l’ADC (au Canada) au : 1-800-267-6354 Partout ailleurs : 613-523-1770 Courriel : publications@cda-adc.ca cda-adc.ca L’essentiel de l’ADC est publié par l’Association dentaire canadienne dans les deux langues officielles. Entente d’envoi de poste-publications no 40064661. Retour des envois non distribuables aux adresses canadiennes à : Association dentaire canadienne, 1815, promenade Alta Vista, Ottawa (Ontario) K1G 3Y6. Port payé à Ottawa (Ontario). Veuillez aviser l’ADC de tout changement d’adresse à : reception@cda-adc.ca ISSN 2292-7387 (version imprimée) ISSN 2292-7395 (version électronique) © Association dentaire canadienne 2025 Avis de non-responsabilité Les collaborateurs assument l’entière responsabilité de leurs opinions et des faits dont ils font état et ceux-ci n’expriment pas nécessairement les opinions de l’Association dentaire canadienne (ADC). La publication d’une annonce commerciale ne signifie pas nécessairement que l’ADC en appuie ou en endosse le contenu. L’équipe éditoriale se réserve le droit de corriger les textes soumis pour publication dans L’essentiel de l’ADC. De plus, l’ADC ne peut être tenue responsable des erreurs de texte ou de traduction. Le contenu commandité est créé exclusivement par les annonceurs, en partenariat avec PGMPI. L’équipe éditoriale de L’essentiel de l’ADC n’intervient pas dans sa création. Conseil da’ dministration de l’ADC Président Dr Joel Antel Dr Stuart MacDonald Nouvelle-Écosse Énoncé de mission de l’ADC Fondée en 1902, l’ADC est une organisation constituée sans but lucratif et en vertu d’une loi fédérale, et dont les membres corporatifs sont les associations dentaires provinciales et territoriales (ADPT) du Canada. L’ADC représente plus de 21 000 praticiens d’un océan à l’autre et est une marque et une source d’information fiable pour et sur la profession dentaire concernant des questions nationales et internationales. est la publication imprimée officielle de l’ADC, offrant un dialogue entre l’association nationale et la communauté dentaire. Le magazine sert à informer les dentistes au sujet d’actualités, de nouvelles cliniques et d’enjeux pertinents à la profession. Dr Brian Baker Saskatchewan Président désigné Dr Bruce Ward Vice-président Dr Kirk Preston Dr Jerrold Diamond Alberta Dre Mélissa Gagnon-Grenier T.N.-O./Nunavut/Yukon Dr Raymon Grewal Colombie-Britannique Dre Lesli Hapak Ontario Dre Janice Stewart Île-du-Prince-Édouard Dr Marc Mollot Manitoba Dr Matthew Moore Nouveau-Brunswick Dr Jason Noel Terre-Neuve-et-Labrador 2025 • Volume 12 • Numéro 2 @CdnDentalAssoc canadian-dentalassociation Canadian Dental Association cdndentalassoc cdaoasis 3 Numéro 2 | 2025 |
Scannez le code QR pour découvrir une norme de soins plus élevée Protection contre les caries secondaires* · Matériau d’obturation en un temps · Tolérant à l’humidité Double polymérisation · Libération de fluorure, de calcium et de phosphate et recharges *Activa Bioactive scelle physiquement la marge de l’interface entre le matériau et la dent grâce à la formation de cristaux d’apatite, ce qui assure une protection contre les microfuites, la principale cause de caries secondaires et de caries récurrentes. Les micrographies électroniques à balayage des groupes Activa Bioactive Restorative ont montré « une couche de type hybride plus épaisse, résistante aux acides et aux bases, avec un motif de cristallisation distinct ». (Raghip A. G., Comisi J. C., Hamama H. H., Mahmoud S. H. In vitro elemental and micromorphological analysis of the resin-dentin interface of bioactive and bulk-fill composites. Am J Dent. 2023;36{1}:3-7.) Axé sur le patient. Fournisseur efficace. Tout le monde y gagne.
Sommaire L’ADC sur le terrain 7 Progrès, unité et croissance 9 Nouvelles ressources pour les patients et les dentistes sur les régimes d’assurance dentaire 11 Maintenir la santé buccodentaire au cœur des priorités de la campagne électorale fédérale L’observatoire 15 Comité ISO/TC 106 : Qualité, performance et sûreté 20 Mois national de la santé buccodentaire Petites annonces 36 Cabinets, postes vacants, index des annonceurs Point de mire 22 Retour à 1975 : Le premier congrès national à Terre‑Neuve-et-Labrador 26 La place grandissante de l’impression 3D en orthodontie Dernier hommage 38 Dr William Sharun Pratico-pratique 28 Comprendre l’épuisement professionnel en santé : réflexions de la Dre Jessica Metcalfe 32 Concilier famille et finances : stratégies judicieuses pour la génération sandwich Le magazine de l’Association dentaire canadienne 2025 • Volume12 • Numéro 2 9 15 20 26 5 Numéro 2 | 2025 |
© 2025 Garrison Dental Solutions, LLC Indiquez le code ADCA425CDA 150 DeWitt Lane Spring Lake, MI USA 49456 Alex Fox, chargé de compte. Numéro sans frais 888-437-0032, poste 242 afox@garrisondental.com | www.garrisondental.com Circuit de délivrance d’énergie™ adaptatif « La lampe Loop™ n’est pas qu’une simple unité de photopolymérisation – elle représente une avancée révolutionnaire dans la technologie de polymérisation intelligente. » Chris Felix, scientifique en chef, BlueLight Analytics Inc., auteur du rapport technique Loop élimine les incertitudes de la polymérisation à la lumière. C’est la seule lampe de polymérisation dotée d’un système de rétroaction en temps réel qui ajuste automatiquement la puissance pour fournir la dose d’énergie précise nécessaire à une polymérisation idéale, à chaque fois. Confiance en chaque polymérisation. Mais ne nous croyez pas sur parole; lisez le rapport technique en balayant ce code QR. Circuit de délivrance d’énergie™ adaptatif Quatre DEL puissantes Capillaire pour fibre optique gainé Microprocesseur Peut être commandé au Canada, exclusivement auprès de Curion • Photomètre automatique intégré • Étalonnage entièrement automatisé • Réglage de la puissance en fonction de la distance Lampe de polymérisation LED ADCA425CDA_FR
Progrès, unité et croissance À l’approche de la fin de mon mandat à la présidence de l’ADC, mes pensées se tournent non seulement vers ce que nous avons accompli dans la dernière année, mais aussi vers ce que j’ai vu notre association parvenir à faire et vers notre avancement dans les huit dernières années. Depuis 2017, année où je suis devenu membre du conseil d’administration de l’ADC, la vie des dentistes du pays a connu des transformations majeures, et l’organisation a su évoluer pour bien répondre aux besoins. La pandémie de COVID-19 et le nouveau programme fédéral pour les soins buccodentaires ont eu une grande incidence sur nous tous. À l’ADC, nous avons profité de cette période pour revoir notre modèle de gouvernance et nous doter d’un nouveau plan stratégique. Tous ces efforts ont placé les besoins des dentistes au cœur de toutes les décisions prises par l’ADC. Non seulement l’ADC sert de porte-parole national des dentistes, mais elle contribue activement à leur succès continu et aide à promouvoir une profession forte et unie. Je suis très heureux que l’ADC et les associations dentaires provinciales et territoriales aient pu travailler si bien ensemble et dans un tel esprit de coopération. Les défis considérables des dernières années ont contribué à renforcer nos relations et notre vision commune de l’avenir. Quand j’occupais la présidence de l’Association dentaire du Manitoba en 2011, je connaissais peu de présidents des autres associations par leur nom. Aujourd’hui, nous interagissons tous régulièrement et nous collaborons à des initiatives qui dépassent ce que nous aurions pu faire isolément. Bien sûr, nous ne sommes pas toujours d’accord sur tout, mais le fait de partager chacun notre point de vue nous pousse à trouver des idées et des solutions novatrices – et franchement supérieures. Notre révision de la gouvernance et notre plan stratégique ont permis d’intégrer de nouveaux groupes dans nos processus décisionnels, y compris des personnes issues des spécialités, de l’éducation et de la recherche. Nous nouons des liens avec l’ensemble de la communauté buccodentaire du pays. Actuellement, nous nous penchons sur le rôle stratégique que nous pourrions jouer au sein de la communauté buccodentaire internationale, tant aux relations qui pourraient bénéficier à la profession dentaire canadienne qu’à la contribution que le Canada pourrait apporter à la santé buccodentaire dans le monde. En tant qu’association, nous tentons de ne pas nous ancrer dans nos habitudes. Nous examinons plutôt les moyens d’agir le plus efficacement possible et de bien faire. Nous cherchons toujours à améliorer les choses, et durant mon mandat au conseil d’administration, j’espère avoir contribué à cette mentalité. Je suis très reconnaissant envers mes collègues au conseil d’administration et envers le personnel de l’ADC qui ont rendu ma tâche non seulement possible, mais agréable. Il serait difficile de trouver des personnes aussi compétentes et dynamiques qu’eux. J’ai consacré une bonne partie de mon année à notre réaction au Régime canadien de soins dentaires et j’ai suivi le sillon de mes prédécesseures, les Dres Lynn Tomkins et Heather Carr. J’ai eu à répondre aux médias beaucoup plus que je ne l’avais prévu, au point de finir par me sentir à l’aise lors d’entrevues parfois corsées. Quand j’ai commencé à m’investir dans le monde associatif dentaire au début des années 1990, j’avais une attitude sans doute plus belliqueuse. Mais mes 30 années de service m’ont fait voir les avantages de la patience et de la conciliation. Je suis passé d’une personne qui ne mâchait pas ses mots à ses débuts à quelqu’un qui écoute et travaille fort pour arriver à un terrain d’entente avec ses pairs et ses collègues. Je suis reconnaissant de la communauté que forme notre grande profession et de tout ce que vous, dentistes de partout au pays, m’avez apporté. Mot du président Dr Joel Antel president@cda-adc.ca Numéro 2 | 2025| L’ADC sur le terrain 7
Stérilisation et séchage, les instruments sont prêts en 36 minutes seulement ! De sorte qu’ils sont prêts lorsque vous en avez besoin. BRAVO G4 17L – Capacité : 3 grandes cassettes ou jusqu’à 20 sachets. BRAVO G4 22L – Capacité : 3 cassettes de chirurgie orale ou jusqu’à 25 sachets. La documentation prend beaucoup de temps à votre personnel. BRAVO G4 peut se connecter à la plateforme myCOLTENE pour le stockage automatisé des données de cycle, garantissant ainsi que la documentation de stérilisation soit stockée et facilement récupérable à tout moment. * La durée de cycle indiquée est basée sur le modèle 17L, 240 V. BRAVO est une marque de commerce de SciCan Ltd. Fabriqué pour : SciCan Ltd. 1440 Don Mills Rd. Toronto, ON, M3B 3P9 / Canada Chaque équipe gère différemment le volume quotidien des instruments. BRAVO G4 offre à votre équipe des cycles rapides et des processus plus intelligents, avec une capacité suffisante pour permettre un retraitement des instruments facile, sûr et rapide, qui permettra d’assurer la fluidité du travail. Passez à une stérilisation plus intelligente grâce à BRAVO G4 www.scican.com/bravo-g4 SCAN Optimisez le flux de travail de votre équipe grâce à la vitesse, à la capacité et à la convivialité de BRAVO G4. pour votre centre de stérilisation L’autoclave essentiel
Nouvelles ressources pour les patients et les dentistes sur les régimes d’assurance dentaire Pour que les régimes d’assurance fonctionnent bien pour vous et vos patients, il faut en comprendre le fonctionnement et votre rôle dans leur administration. En janvier, l’ADC a lancé du nouveau matériel d’information sur les régimes d’assurance dentaire pour aider les patients à bien les comprendre et pour aussi faciliter les discussions des dentistes avec leurs patients. Rédigées dans un langage simple, ces ressources expliquent entre autres les principes fondamentaux des régimes dentaires, les différences entre les régimes privés et les programmes publics de soins dentaires, quelles entités souscrivent des assurances, la façon dont les régimes sont administrés ainsi que le fonctionnement de la prédétermination et de la cession des prestations. Une vidéo à l’intention des patients explique, en moins de 4 minutes, les aspects les plus importants d’un régime d’assurance dentaire. Ces ressources, y compris les dépliants à télécharger ou à imprimer pour les patients et les dentistes, ont été élaborées avec l’aide du Comité de l’ADC sur les régimes de soins dentaires. Ce comité est formé de dentistes et d’experts de contenu des quatre coins du Canada, ainsi que d’un membre du personnel de l’ADC. Le comité se compose du Dr Tony Odenbach (Alb.), de la Dre Michelle Lauwers (C.-B.), du Dr Benoit Soucy de l’ADC (président du comité), de la Dre Anjani Koneru (Sask.), du Dr Michael Connolly (Î.-P.-É.), de la Dre Julie Oryniak (Man.), du Dr Kent Orlando (N.-B.), de la Dre Michelle Zwicker (T.‑N.‑L.), de la Dre Joanne Thomas (N.-É.) et de Barb Morrow (Ont.). Le groupe s’affaire activement à élaborer d’autres ressources, qui porteront notamment sur les critères à prendre en compte lors de l’achat d’un régime dentaire collectif et sur les modèles de paiement des soins dentaires par des tiers payeurs. Pour consulter les nouvelles ressources sur les régimes d’assurance dentaire : bit.ly/4iHPWYL 9 Numéro 2 | 2025 |
MANI RESTORATIVE PRODUCTS Available exclusively from Endo/Tech W: www.endo-tech.com T: 1-888-554-3636 389-5991 Spring Garden Rd Halifax, NS, B3H 1Y6 MANI BULK “Chameleon” shade 4mm cure depth Free of Bis-GMA Excellent physical properties MANI MICRO “Chameleon” & standard shades Extremely plaque resistant Unsurpassed esthetics Outstanding physical properties MANI NANO True nano technology Low shrinkage (1.6% vol) 83.5% filler by weight Excellent mechanical properties MANI RESTORATIVE composites are the perfect combination of Japanese Standards and German Technology Now available in Canada Continuing to bring new innovative products to Canadian Dentists IMPROVED PRICING CALL FOR SAMPLES
Avec des élections fédérales maintenant prévues pour le 28 avril 2025, l’ADC encourage les dentistes à participer aux discussions sur les politiques touchant la santé buccodentaire. L’ADC a préparé une Plateforme politique et une trousse à outils pour les élections fédérales, qui fait ressortir les priorités clés qui auront une incidence sur les patients et la profession dentaire. Maintenir la santé buccodentaire au cœur des priorités de la campagne électorale fédérale Pour bien des personnes, les soins dentaires ne sont pas que des examens de routine : ils constituent un élément essentiel de leur santé globale et de leur bien-être général. Pourtant, l’accès à des soins dentaires, dont l’importance est de plus en plus admise, demeure inégal à l’échelle du pays. Les obstacles financiers, la pénurie de personnel et l’évolution des politiques des régimes d’assurance continuent de déterminer comment et où la population canadienne reçoit des soins. Avec le déclenchement des élections fédérales, l’ADC invite les dentistes à prendre part aux discussions et à l’élaboration de politiques qui toucheront la profession. Investissement fédéral dans les soins dentaires Dans les dernières années, le gouvernement fédéral a pris des mesures pour élargir l’accès aux soins dentaires, notamment grâce au Régime canadien de soins dentaires (RCSD). Bien que ce programme vise à aider les personnes à faible revenu à accéder à des soins, le contexte global des soins buccodentaires reste complexe. De nombreuses personnes peinent encore à pouvoir se payer des soins – près de la moitié des personnes à faible revenu évitent de consulter un dentiste en raison des coûts. La population appuie fortement un investissement continu dans la santé buccodentaire, 76 % du grand public estimant qu’un financement fédéral pérenne est nécessaire. Maintenant que les soins buccodentaires figurent parmi les dix principales préoccupations de l’électorat, la campagne électorale offre l’occasion de les maintenir au rang des priorités fédérales à long terme. Les dentistes doivent ainsi s’assurer que les nouvelles politiques garantissent des soins durables et de qualité élevée, tout en reconnaissant le rôle des cabinets privés et les avantages sociaux offerts par les employeurs. 11 Numéro 2 | 2025 |
Avantages sociaux offerts par les employeurs L’une des préoccupations les plus pressantes des dentistes a trait à l’incidence du RCSD sur les prestations dentaires financées par les employeurs. Actuellement, les deux tiers de la population canadienne ont un régime dentaire grâce à leur employeur, mais à mesure que la couverture publique s’étend, certaines entreprises commencent à réduire ou à supprimer leur régime d’assurance privé. En raison de la mise en œuvre du RCSD, 11 % des Canadiens ont déjà constaté des réductions du régime dentaire financé par leur employeur. L’accroissement de l’investissement fédéral dans les soins buccodentaires est certes positif, mais la nouvelle donne soulève d’importantes questions sur la coexistence des régimes publics et privés. La réduction des régimes d’assurance santé financés par les employeurs pourrait surcharger le système public, ce qui aurait pour effet d’allonger les temps d’attente et de réduire les choix de fournisseurs de soins pour les patients. Les dentistes doivent comprendre ces tendances et militer en faveur de politiques qui maintiennent un équilibre entre le financement public et les options de couverture privée. Pénurie de personnel Outre le financement et la couverture, un autre défi se profile à l’horizon : la pénurie imminente d’hygiénistes et d’assistantes dentaires. Partout au pays, les cabinets subissent les conséquences d’un recul de leurs effectifs. Il est de plus en plus difficile d’embaucher des personnes qualifiées pour ces fonctions, ce qui allonge les temps d’attente pour les patients et accroît la pression sur les équipes dentaires en place. Selon des estimations de l’ADC, le Canada aura besoin d’au moins 2300 assistantes dentaires et 1500 hygiénistes supplémentaires d’ici à 2025 pour répondre à la demande croissante, en particulier lorsque l’admissibilité au RCSD sera étendue. Faute de stratégies ciblées pour recruter, former et retenir des personnes qualifiées, l’écart entre la demande et les travailleurs et travailleuses disponibles pourrait continuer à se creuser. Pour y remédier, il faudra adopter différentes méthodes, dont des incitatifs pour les nouveaux professionnels, des programmes de formation élargis et des politiques visant à attirer et à retenir les personnes qualifiées. Pourquoi les dentistes devraient-ils s’investir? Avec tous les changements qui se préparent, il est plus important que jamais pour les dentistes de rester investis dans le processus politique. Les responsables politiques misent sur l’avis des professionnels du secteur pour prendre des décisions éclairées, et la période électorale est un moment clé pour l’action militante. Pour contribuer à façonner l’avenir des soins buccodentaires au pays, les dentistes peuvent notamment aller à la rencontre des candidats et candidates locaux, participer aux discussions professionnelles et se tenir informés de l’évolution des politiques. L’ADC les encourage à prendre part aux actions de sensibilisation en communiquant avec les responsables politiques, en exprimant leurs préoccupations concernant la pénurie de personnel et en insistant sur l’importance de protéger la couverture dentaire publique et privée. La présente élection fédérale aura une incidence sur l’avenir de la médecine dentaire au Canada, et les décisions prises aujourd’hui auront des effets durables à la fois sur les soins aux patients et sur la profession dans son ensemble. Au fil du déroulement des discussions sur les soins de santé et les politiques publiques, il faudra veiller à ce que la santé buccodentaire reste un sujet central pour mettre en place un régime qui fonctionne pour tout le monde. La Plateforme politique de l’ADC pour l’élection fédérale est accessible à : bit.ly/4hLpoEI 12 L’ADC sur le terrain | 2025 | Numéro 2
1N° RECOMMANDÉE PAR LES DENTISTES LA MARQUE LA PLUS NOUVEAU en une semaine** Des gencives Éprouvé en clinique pour réduire le saignement des gencives, les rougeurs et l’inflammation Formule contenant 67 % plus de chlorure de zinc◊ Aide à rétablir la santé gingivale en réduisant la plaque et le tartre1 Éprouvé en clinique pour réduire l’apparition de caries dentaires Propulsé par la technologie Rapid FusionMC pour améliorer l’apport de fluorure aux dents 1. Données internes, Kenvue Canada Inc. * Sondage IQVIA ProVoice, mai 2024. ** Lorsqu’il est utilisé deux fois par jour, comparativement au brossage et à la soie dentaire seuls. ◊ Que tout autre produit LISTERINE® contenant du zinc. †† Faire circuler vigoureusement environ 10 ml de rince-bouche autour et entre les dents pendant 1 minute, puis le cracher. Lisez et suivez toujours les indications sur l’étiquette. © Kenvue Canada Inc. 2025 pour réparer l’émail affaibli TROIS FOIS PLUS SAINES AGIT AU CONTACT † † † Bienfaits pour la santé buccale validés par l’ACD : Traitement des gencives : Des gencives trois fois plus saines en une semaine.** Réparation de l’émail : Prévient les caries Solutions avancées et ciblées Éprouvées en clinique. Développées par des dentistes. †
• Protégez votre personnel et vos patients des infections virales. • Rationalisez vos besoins en stocks. • Respectez votre budget en toute conformité avec les normes et protocoles provinciaux. *Offre valide du 1er au 30 avril 2025. Jusqu’à épuisement des stocks. Offre d’une durée limitée. Cette promotion ne peut être combinée à aucune autre offre de Germiphene. Offre valide sur votre premier bon de commande en utilisant le code promo ViralFree. Aucune exception. Les bons de commande peuvent être soumis à orders@germiphene.com. • Destruction à large spectre en 3 minutes • Désinfectant et nettoyant multi-surfaces • Bactéricide, fongicide, virucide, tuberculocide • Non corrosif, ne tache pas et ne laisse pas de trace • Mélange synergique d’éthanol et de surfactants • Processus en une étape • Destruction à large spectre en 1 minute • Désinfectant de surface dure • Bactéricide, fongicide, mycobatéricide, virucide Utilisez le code promotionnel VIRALFREE UNE DIVISION DE YOUNG INNOVATIONS Nettoyage du printemps, protection toute l’année. Passez votre commande dès aujourd’hui par l’intermédiaire de votre détaillant distributeur orant tous les services 1-800.265.9931 I www.germiphene.com ÉCONOMISEZ 15% sur votre prochain achat des produits UltraSwipes, GermXtra et Germicide3!* OFFRE D’UNE DURÉE LIMITÉE DISPONIBLE DU 1ER AU 30 AVRIL 2025 Fabriqué au Canada
Vous êtes-vous déjà demandé qui fixe les exigences de performance des séparateurs d’amalgame? Qui décide de la couleur des anneaux sur le col de vos fraises pour indiquer la grosseur des grains? Qui détermine les limites d’exposition aux rayons ultraviolets produits par les lampes pour le travail dentaire? Comité ISO/TC 106 : Qualité, performance et sûreté En quoi les normes internationales profitent-elles à la profession dentaire canadienne? Le comité technique sur la médecine dentaire de l’Organisation internationale de normalisation, connu simplement sous le nom ISO/TC 106, a publié 201 normes sur les termes et définitions, la performance, la sûreté et les spécifications requises pour les produits buccodentaires, ainsi que les méthodes d’essai de laboratoire de pertinence clinique. Le 1er janvier 2025, le Dr Benoit Soucy, directeur du savoir de l’ADC, a débuté un mandat de trois ans à la présidence du comité ISO/TC 106. Le Dr Soucy est le troisième Canadien à occuper cette présidence, après les Drs Dennis Smith et Derek Jones. Les comités techniques de l’ISO sont dirigés par un secrétariat qui est tenu par un pays membre de l’ISO. En 2004, le Conseil canadien des normes (CCN) est devenu l’hôte du secrétariat de l’ISO/TC 106, qui est géré par l’ADC au nom du CCN. Depuis 2019, Katie Lee, responsable ISO/TC 106 et administratrice des services professionnels de l’ADC, assure la gestion du secrétariat. Elle en facilite le travail toute l’année et s’occupe de la réunion annuelle en personne, qui a lieu dans l’un des pays membres de l’ISO. Quelles incidences ont les normes de l’ISO sur les dentistes du Canada? «Les comités techniques de l’ISO sont numérotés en ordre de création. Ainsi, l’ISO/TC 106 est le 106e comité à avoir été fondé. Depuis sa création en 1962 et au fil des ans, ce comité a très bien servi la profession dentaire, estime le Dr Soucy. Ses normes servent à améliorer les soins, à veiller à leur sûreté et à en modérer les coûts. Elles facilitent aussi la vie des dentistes au Canada». Le Dr Soucy explique que les normes de l’ISO/TC 106 ont amélioré l’interopérabilité de l’outillage dentaire. N’importe quelle fraise dentaire peut fonctionner avec n’importe quelle pièce à main du bon type, peu importe le fabricant. N’importe quelle pièce à main de n’importe quel fabricant peut se brancher à n’importe quelle unité dentaire, si la tubulure est conforme à la bonne norme. «L’interopérabilité de l’outillage est très importante pour l’exercice de la médecine dentaire et contribue à limiter les coûts», signale le Dr Soucy. Le Dr Benoit Soucy (à gauche), nouveau président de l’ISO/TC 106, avec le professeur Gottfried Schmalz (à droite), président sortant. 15 Numéro 2 | 2025 | L’observatoire
Les normes ISO facilitent le commerce entre pays. Par rapport à d’autres pays, le Canada produit peu d’outils et d’équipements dentaires. Il les importe. «Il faut que la profession dentaire puisse compter sur un processus d’approbation sans heurts pour importer ce matériel au Canada, souligne le Dr Soucy. Les normes ISO/TC 106 permettent d’éviter les obstacles qui pourraient entraver le commerce.» Récemment, le cadre de l’ISO/TC 106 a été élargi pour inclure la définition de normes ayant une pertinence clinique. Le Dr Soucy croit que la relation entre le comité ISO/TC 106 et l’ADC est unique. «Le Canada n’a pas de programme national d’élaboration de normes en médecine dentaire. Il doit donc s’en remettre à l’ISO/TC 106 pour lui fournir les normes nécessaires, fait observer le Dr Soucy. Sans vouloir entrer trop dans le détail, grâce à la participation de l’ADC à l’ISO/TC 106, notre pays a les normes dont la profession dentaire a besoin et elles sont adaptées à notre situation.» Qu’apportera le Dr Soucy à son nouveau rôle? «Les Drs Smith et Jones, mes prédécesseurs canadiens, ainsi que le professeur Gottfried Schmalz, qui a présidé le comité jusqu’à la fin de 2024, étaient spécialistes des matériaux dentaires et avaient une grande réputation internationale», confie le Dr Soucy. Né au Royaume-Uni, le Dr Smith était chimiste et pionnier des biomatériaux. Il a été engagé à l’Université de Toronto en 1969 pour diriger un programme international de recherche sur les biomatériaux. Ses travaux lui ont notamment permis de mettre au point des ciments à base de polycarboxylate qui créent une liaison chimique avec la dent naturelle et de concevoir des ciments acryliques pour la fixation de prothèses de la hanche. Le Dr Jones, qui est né et a fait ses études au Royaume-Uni avant de s’installer en Nouvelle-Écosse pour y enseigner, a joué un rôle catalyseur dans le transfert du secrétariat international de l’ISO/TC 106 du RoyaumeUni vers le Canada en 2004. Quant au Dr Schmalz, professeur à l’Université de Ratisbonne, il s’intéresse principalement à la biocompatibilité et à la régénération des tissus. Il a publié plus de 280 articles et remporté plusieurs prix internationaux. «Vu que j’ai commencé comme clinicien, je viens d’un horizon complètement différent», fait remarquer le Dr Soucy qui a obtenu un doctorat en médecine dentaire de l’Université de Montréal ainsi qu’un certificat en prosthodontie et une maîtrise en sciences de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill. De 1980 à 1996, le Dr Soucy a été professeur à temps plein à la Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval, où il a enseigné la prosthodontie fixe et les matériaux dentaires. Pendant cette période, il a également exercé en tant que spécialiste en prosthodontie à Québec. Le Dr Soucy s’est joint à l’ADC en 1997. «Ce changement m’a amené en peu de temps à m’investir dans le comité ISO/TC 106 et à travailler au sein d’une délégation canadienne, qui était petite, mais assidue, pour que les normes élaborées par ce comité répondent aux besoins de la profession dentaire au Canada, explique-t-il. En tant que président de l’ISO/TC 106, je vais travailler à mobiliser toutes les parties prenantes afin de promouvoir l’utilisation à grande échelle des normes produites par l’ISO/TC 106 pour que les soins dentaires de qualité soient abordables et durables.» Grâce à la participation de l’ADC à l’ISO/TC 106, notre pays a les normes dont la profession dentaire a besoin et elles sont adaptées à notre situation. Katie Lee (à gauche), responsable ISO/TC 106 et administratrice des services professionnels de l’ADC, et le professeur Gottfried Schmalz (à droite). Qu’est-ce que l’ISO? L’ISO, l’Organisation internationale de normalisation, est un organisme international indépendant et non gouvernemental. Il réunit des experts du monde entier pour définir les meilleures pratiques à suivre. Qu’est-ce qu’une norme? Une norme est comparable à une formule qui décrirait la meilleure façon de faire. Elle peut porter sur la fabrication d’un produit, la gestion d’un processus, la prestation d’un service ou la fourniture de matériel. Les normes couvrent un large éventail d’activités. Que font les normes? Les normes définissent ce à quoi ressemble la meilleure façon de faire; elles établissent des critères de référence cohérents pour les entreprises et les consommateurs en plus de garantir la fiabilité, d’instaurer la confiance et de simplifier les choix. Elles rendent la vie plus facile, plus sûre et meilleure. Quelle est l’utilité des normes de votre point de vue? Les normes internationales garantissent que les produits et services que vous utilisez quotidiennement sont sûrs, fiables et de grande qualité. Elles guident aussi les entreprises dans l’adoption de pratiques durables et éthiques, ce qui contribue à créer un avenir où vos achats seront parfaitement fonctionnels, en plus de ne pas nuire à la planète. En gros, les normes associent harmonieusement la qualité et la conscience, ce qui améliore votre expérience et vos choix quotidiens. 16 | 2025 | Numéro 2 L’observatoire
Le Dr Soucy croit que les normes rédigées par le comité seront utilisées seulement si elles correspondent aux besoins de toutes les parties prenantes, ce qui comprend les fabricants, les fournisseurs de soins buccodentaires, les organismes de réglementation et les patients. «L’inclusion des patients comme parties prenantes de la normalisation en médecine dentaire pose un défi intéressant, avoue-t-il. Les patients sont les bénéficiaires ultimes de normes qui sont solides, mais la nature technique et le modèle de financement des travaux de l’ISO les empêchent de prendre part au processus de normalisation.» Vu l’impossibilité d’inclure directement les patients, le Dr Soucy estime que la participation des cliniciens constitue la meilleure solution pour que les travaux de l’ISO/TC 106 tiennent compte des préoccupations des patients. Les membres de la délégation de l’ISO/TC 106 des autres pays, en particulier l’Allemagne, le Japon et les États-Unis, représentent en grande partie les secteurs de l’industrie et de la fabrication. En revanche, depuis de nombreuses années, les dentistes ayant une solide formation universitaire et clinique forment la majeure partie de la délégation canadienne. «Il ne fait aucun doute que nous faisons valoir le point de vue de la profession dentaire, plutôt que celui de l’industrie», précise le Dr Soucy. Il croit que la présence de membres de la délégation canadienne ayant une expérience en matière de réglementation permettrait d’élargir l’expertise que le Canada offre au comité. Comment fonctionne le comité ISO/TC 106? Le comité ISO/TC 106 compte huit sous-comités qui portent sur divers grands aspects de la normalisation. Chacun comprend des groupes de travail au sein desquels des experts rédigent les ébauches qui deviendront les normes internationales de l’ISO. En ce moment, 51 normes sont en cours d’élaboration ou de révision. « Nous avons des experts du monde entier, explique Katie Lee, qui gère le secrétariat. Essayez d’imaginer la tâche de programmer une réunion sur Zoom avec des personnes de partout en Amérique du Nord, en Asie, en Océanie et en Europe. Il y a toujours quelqu’un qui doit se réveiller au milieu de la nuit pour une réunion ». Vu que les experts participants sont principalement des bénévoles, Mme Lee s’efforce de faciliter leur travail autant que possible. L’ISO s’est récemment dotée d’outils en ligne pour travailler à l’élaboration de normes en mode asynchrone. «L’outil utilisé par défaut par le comité ISO/TC 106 est devenu la plateforme pour l’élaboration de normes en ligne à l’ISO, explique le Dr Soucy. On espère qu’une part accrue du travail pourra se faire pendant que les experts sont chacun dans leur pays pour que, durant nos réunions, il nous reste plus de temps pour traiter des questions litigieuses, établir un consensus et adopter formellement les normes.» Les propositions de nouvelles normes sont présentées par les organisations nationales de l’ISO et soumises au vote des membres participants du comité technique. Si elles obtiennent les deux tiers des votes, elles sont confiées à un groupe de travail formé d’experts qui devront s’entendre sur une ébauche de norme qui sera diffusée à tout le comité pour obtenir son avis avant d’être soumise au vote des pays participants. Cette étape vise à permettre à ces pays de parvenir à un consensus sur le contenu technique de la norme. Ensuite, le document est enregistré en tant que projet de norme internationale et rediffusé pour obtenir l’avis de tous et être à nouveau soumis au vote. Une fois que tous sont d’accord sur un projet de norme internationale, celui-ci est enregistré comme projet final de norme internationale puis diffusé une nouvelle fois pour confirmer le consensus sur son contenu avant de passer au stade de la publication. Tous les ans, le comité ISO/TC 106 réunit tous les experts dans l’un des pays membres. Cet événement comprend une série d’ateliers au cours desquels les experts rédigent des normes ensemble. «En octobre dernier, nous nous sommes réunis en Nouvelle-Orléans, et la rencontre de 2025 doit avoir lieu à Séoul, en Corée du Sud», Les patients sont les bénéficiaires ultimes de normes qui sont solides, mais la nature technique et le modèle de financement des travaux de l’ISO les empêchent de prendre part au processus de normalisation. Le Dr Benoit Soucy présente le rapport SC 3 à la séance plénière de l’ISO/TC 106 de 2024 à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane. 17 Numéro 2 | 2025 | L’observatoire
explique Katie Lee. Le pays hôte finance les coûts de l’événement et ne peut pas exiger des frais pour y prendre part, ce qui permet aux pays à faible revenu d’y participer. «Katie fait un excellent travail de liaison avec les pays hôtes pour s’assurer que les rencontres se déroulent rondement, souligne le Dr Soucy. L’autre partie de notre tâche consiste à veiller à ce que les sous-comités restent concentrés et fonctionnent comme il se doit. Les directives de l’ISO stipulent la marche à suivre pour élaborer des normes internationales, et Katie la connaît très bien, ce qui fait qu’elle peut guider les groupes de travail et les sous-comités qui en ont besoin. Et, ce qui est le plus important de mon point de vue, elle assiste le président.» Pour la rencontre du comité ISO/TC 106, Katie Lee planifie les réunions sur cinq jours. «Les trois premiers jours, de 55 à 60 groupes de travail doivent se réunir, et certaines personnes sont membres de plusieurs groupes à la fois, ce qui représente un défi logistique», avoue-t-elle. Le quatrième jour, les sous-comités tiennent leur plénière, et le cinquième jour, ils présentent chacun leur travail pour que l’ensemble du groupe technique puisse voter. «D’habitude, le groupe canadien compte six personnes, y compris le chef de délégation et les experts, explique Mme Lee. L’année dernière, il n’y avait que quatre personnes, mais le Canada se surpasse et contribue puissamment au comité.» Quelles sont les aspirations du Dr Soucy à la présidence? Le Dr Soucy souhaite encourager la profession dentaire à s’investir davantage dans la normalisation. «Nous avons actuellement un noyau d’environ huit experts qui assument la majeure partie du travail, indique-t-il. En faisant valoir l’importance des normes pour les dentistes, j’espère que nous pourrons attirer davantage d’experts. Je dois me trouver un remplaçant au sous-comité de terminologie parce que, en tant que président du comité technique, je ne peux pas présider aussi ce sous-comité lors des rencontres de l’ISO/TC 106». Jusqu’en 2022, la France était l’hôte du secrétariat du sous-comité de terminologie. L’ADC a pris la relève et s’est récemment doté d’un nouveau responsable, Igor Minic, associé aux programmes et services de l’ADC. «En tant que pays bilingue, le Canada est Normes publiées par le comité ISO/TC 106 À ce jour, plus de 200 normes ont été publiées, et 51 autres sont en cours d’élaboration ou de révision. Elles portent sur les matériaux dentaires, les instruments dentaires, l’équipement dentaire, la terminologie, les codes et les abréviations dentaires, les produits d’hygiène buccodentaire, les systèmes de conception et de fabrication assistées par ordinateur (CFAO) en médecine dentaire, la biocompatibilité des dispositifs médicaux utilisés en médecine dentaire, et les implants dentaires. Les normes relatives aux dispositifs médicaux utilisés en médecine dentaire et dans d’autres domaines de la médecine ont leurs propres comités techniques. Ces comités sont suivis par les membres de l’ISO/TC 106, mais ces derniers n’y siègent pas. Sous-comités du comité ISO/TC 106 Qu’est-ce que le comité ISO/TC 106? Comptant parmi les quelque 200 comités techniques de l’ISO, l’ISO/TC 106 a pour mandat de veiller à la normalisation en santé buccodentaire, notamment pour les aspects suivants : termes et définitions; performance, sûreté et spécifications requises pour les produits buccodentaires; et méthodes d’essai de laboratoire ayant une pertinence clinique.Tous ces aspects contribuent à l’amélioration globale de la santé. Le comité ISO/TC 106 a été fondé en 1962. La British Standards Institution en a assuré le secrétariat jusqu’en 2004, date à laquelle le Conseil canadien des normes l’a repris; l’Association dentaire canadienne se charge de l’administrer. Le comité ISO/TC 106 réunit 31 pays membres participants et 19 pays membres observateurs. Il contribue à la qualité et à la sûreté des produits que les professionnels dentaires utilisent pour assurer des traitements et des produits d’hygiène dentaire utilisés par la population. • TC 106/SC 1 – Produits pour obturation et restauration • TC 106/SC 2 – Produits pour prothèses dentaires • TC 106/SC 3 – Terminologie • TC 106/SC 4 – Instruments dentaires • TC 106/SC 6 – Matériel dentaire • TC 106/SC 7 – Produits de soins buccodentaires • TC 106/SC 8 – Implants dentaires • TC 106/SC 9 – Systèmes dentaires de CFAO (De gauche à droite) Le Dr Soucy, la Dre Lise Payant et le Dr Lex MacNeil, représentant le Canada à la séance plénière de l’ISO/TC 106 de 2019 à Osaka, au Japon. Pour tout savoir sur l’histoire du comité ISO/TC 106, reportez-vous à un article [en anglais] du Dr Derek Jones, ancien président de ce comité : www.nature.com/articles/sj.bdj.2012.835.pdf 18 | 2025 | Numéro 2 L’observatoire
Délégués et partenaires canadiens à la Nouvelle-Orléans. (De gauche à droite) Dr Tao Wang, Dre Laura Tam, Igor Minic, Dr Mark Filiaggi, Dre Kathy Russell, Dunja Schelper, Dr Benoit Soucy, Katie Lee et Dr Lex MacNeil. Vous voulez vous impliquer? Les normes sont élaborées par les personnes qui en ont besoin. C’est-à-dire vous! La meilleure façon de vous engager consiste à commencer par adhérer à l’un des comités canadiens parallèles au comité ISO/TC 106 et gérés par le CCN. Information : https://ccn-scc.ca/simpliquer/devenir-membre/adherer-un-comite-parallele l’hôte tout indiqué pour le sous-comité de terminologie. L’ADC lui fournit des ressources, car, en tant qu’organisation, elle reconnaît l’importance d’avoir des termes, des codes et des abréviations normalisés pour le partage de l’information», déclare le Dr Soucy. La norme pour la désignation des dents est un exemple du travail du sous-comité de terminologie ISO/TC 106/SC 3. La désignation à deux caractères de la Fédération dentaire internationale (FDI) est le code le plus répandu et celui qu’utilise le Canada. Lorsque la FDI a cessé de maintenir activement ce code, les dentistes ont commencé à utiliser des désignations non standard, ce qui a créé des difficultés pour l’échange d’informations. Pour résoudre ce problème, le souscomité de terminologie a décidé de réécrire la norme ISO 3950, qui était peu utilisée pour la désignation des dents, afin qu’elle puisse remplacer adéquatement le code à deux chiffres de la FDI. Au départ, le sous-comité avait envisagé une nouvelle notation à trois chiffres pour permettre la désignation de structures supplémentaires, telles que les dents surnuméraires ou les implants. «Mais cela aurait coûté une fortune», précise le Dr Soucy. Il aurait aussi fallu refaire tous les formulaires, réécrire les logiciels et former à nouveau tout le monde. En fin de compte, le sous-comité a choisi de publier une version élargie du code de la FDI appelée ISO 3950:2016 Médecine buccodentaire – Code de désignation des dents et des régions de la cavité buccale. En outre, le sous-comité a créé un code de désignation pour les dents surnuméraires sous la forme d’une norme distincte, ISO 10394, qui peut être mise en œuvre sur une base volontaire. L’une des tâches du Dr Soucy consiste à diriger l’examen d’un nouveau sous-comité qui travaillera sur les normes dans le domaine de l’odontologie médico-légale, c’est-à-dire l’identification de personnes à partir de leurs caractéristiques dentaires. « Personne ne remet en question le besoin de ressources supplémentaires en odontologie médico-légale, mais avant de créer ce nouveau sous-comité, nous devons nous assurer qu’il correspond au domaine des travaux de l’ISO/TC 106, qu’il ne chevauche pas les travaux d’autres entités de normalisation telles que le comité ISO 272 sur la criminalistique, et qu’il répond à un besoin de la communauté des sciences médico-légales », insiste le Dr Soucy. En 2021, l’ISO a officialisé son engagement en faveur de l’action climatique par une résolution appelée la Déclaration de Londres, qui définit un programme pour arrimer les normes ISO aux objectifs mondiaux en matière de durabilité et d’environnement. En conséquence, le comité ISO/TC 106 doit veiller à ce que toutes les normes nouvelles ou révisées construisent un avenir durable et résilient. «En plus de présider le comité ISO/TC 106, je suis responsable du groupe de travail qui examine des façons d’accroître la durabilité en médecine dentaire sans accabler les fabricants, informe le Dr Soucy. C’est un défi important parce qu’il y a peu d’études sur l’incidence de la profession dentaire sur l’environnement, mais j’y vois une formidable occasion de sensibiliser les esprits à cet enjeu.» « J’ai un mandat de trois ans à la présidence, rappellet-il. J’ignore tout ce que j’arriverai à accomplir durant cette période, mais je suis très fier d’avoir la possibilité de poursuivre le travail de mes prédécesseurs à la barre du comité ISO/TC 106. » 19 Numéro 2 | 2025 | L’observatoire
Mois national de la santé buccodentaire En avril, l’ADC marque le Mois national de la santé buccodentaire en soulignant l’importance de la santé buccodentaire pour le bien-être général. La campagne de cette année met l’accent sur le rôle que peuvent jouer les dentistes pour aider les patients à prendre des décisions éclairées, pour renforcer les soins préventifs et pour lutter contre les idées fausses les plus répandues. Santé buccodentaire et bien-être général «La santé buccodentaire fait partie intégrante de la santé globale, précise le Dr Joel Antel, président de l’ADC. En avril, nous voulons sensibiliser la population à l’importance des pratiques de soins buccodentaires fondées sur des données probantes et à la valeur des conseils professionnels.» La recherche a mis en évidence des liens entre les maladies parodontales et des affections systémiques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et les infections respiratoires. Le Mois national de la santé buccodentaire est une excellente occasion pour les dentistes d’insister sur les habitudes de base auprès de leurs patients, comme se brosser les dents deux fois par jour avec un dentifrice fluoruré, passer la soie dentaire, avoir une alimentation équilibrée qui limite le sucre et prendre régulièrement rendez-vous avec son dentiste pour passer un examen de la santé buccodentaire et prévenir d’éventuels troubles. En encourageant ces habitudes fondamentales, les dentistes aident les patients à prendre des mesures proactives pour maintenir un sourire en santé et améliorer leur santé générale. Lutter contre la désinformation et favoriser des pratiques sûres Dans le paysage numérique actuel, la désinformation entourant la santé buccodentaire pose de plus en plus problème. Certaines tendances dans les médias sociaux font la promotion de traitements dentaires maison, tels que des préparations de blanchiment des dents à la maison ou des appareils orthodontiques bricolés, qui peuvent présenter de sérieux risques pour la population. En tant que fournisseurs de soins de santé de confiance, les dentistes sont bien placés pour utiliser la science afin de réfuter ces idées fausses et pour fournir aux patients des recommandations fondées sur des données probantes. Voir : bit.ly/3QXJeBG 20 | 2025 | Numéro 2
Encourager les soins préventifs et la sensibilisation des patients L’un des principaux objectifs du Mois national de la santé buccodentaire consiste à déplacer l’attention accordée aux traitements réactionnaires pour la faire porter plutôt sur la prévention proactive. En encourageant une logique de soins préventifs, les dentistes peuvent aider à réduire la prévalence des troubles dentaires courants et améliorer les résultats à long terme pour les patients. Pour y arriver, les dentistes peuvent notamment : z fournir aux patients des conseils clairs et scientifiques sur le maintien de l’hygiène buccodentaire; z recommander des produits qui portent le sceau de l’ADC pour les soins à la maison; z encourager les patients à se soumettre à un examen dentaire régulier pour que toute affection puisse être détectée et traitée sans délai; z sensibiliser les patients aux liens systémiques entre la santé buccodentaire et le bien-être général. Les soins préventifs profitent non seulement aux patients parce qu’ils permettent d’éviter des traitements complexes, mais ils sont aussi avantageux pour le réseau de la santé dans son ensemble puisqu’ils réduisent l’incidence des complications liées aux maladies buccodentaires. Mobiliser la communauté dentaire et au-delà Le Mois national de la santé buccodentaire permet facilement aux dentistes d’interagir avec leur communauté, puisqu’ils ont une occasion concrète de promouvoir la santé buccodentaire à l’extérieur de leur cabinet. « Le maintien d’une bonne santé buccodentaire n’est pas qu’une affaire d’apparence. Il s’agit de protéger la santé globale et d’assurer une qualité de vie à long terme. En mettant l’accent sur la sensibilisation, la prévention et les pratiques sûres, nous pouvons aider la population à faire des choix éclairés au sujet de la santé buccodentaire et globale », conclut le Dr Antel. Le chemin vers une bonne santé buccodentaire Brossez-vous les dents deux fois par jour avec un dentifrice fluoré et utilisez de la soie dentaire tous les jours. Examinez vos gencives régulièrement pour déceler les signes de maladie des gencives et de cancer de la bouche. Ayez une alimentation équilibrée. Consultez votre dentiste régulièrement. Limitez votre consommation d’alcool et évitez la cigarette, le tabac sans fumée et le vapotage. 21 Numéro 2 | 2025 | L’observatoire
flippingbook.comRkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=