Volume 12 • 2025 • Numéro 1

Critères de sélection des cas Les critères de sélection des cas définissent ce dont il faut tenir compte avant de décider d’assurer un traitement. Ces critères comprennent les éléments de risque et l’anticipation préopératoire de toute difficulté liée à une condition médicale existante, deux facteurs qui peuvent contribuer à accroître le risque de résultats défavorables. L’Association américaine d’endodontie (AAE) a un formulaire d’évaluation de la complexité d’un cas (Case Difficulty Assessment Form) dans son site Web. Cet outil d’auto-évaluation aide les dentistes dans leur démarche de sélection de cas et sert à attribuer un niveau de complexité à la dent à traiter. Le dentiste peut alors déterminer, en fonction de son degré d’aisance et de son expérience clinique, s’il devrait assurer le traitement ou adresser le patient à un autre professionnel. Il peut sauvegarder ce formulaire dans le dossier du patient ou le communiquer à un endodontiste pour faciliter la présentation du patient. Les critères de sélection de l’AAE portent notamment sur : 1) les facteurs liés au patient, 2) les facteurs liés au diagnostic et au traitement, 3) d’autres facteurs à prendre en compte, comme une atteinte parodontale concomitante, un traumatisme antérieur ou un traitement endodontique antérieur. 1) Facteurs liés au patient Les facteurs liés au patient comprennent les troubles urgents, les antécédents médicaux, l’ouverture buccale et la motivation du patient. Les cas les plus complexes à traiter sont ceux qui s’accompagnent d’une douleur intense et d’une enflure importante. Il est difficile d’arriver à une anesthésie profonde sans recourir à une technique d’appoint, telle une injection intraosseuse. Un trismus, ou une limitation importante de l’ouverture buccale, complique la prise de radiographies avant et après l’intervention sans l’utilisation d’un appareil portatif. La gestion des patients avec une ouverture buccale limitée nécessite de précourber les limes K et d’utiliser des instruments rotatifs à un angle spécifique ce qui augmente le risque de fracture. Un réflexe nauséeux important peut rendre presque impossible la radiographie des dents postérieures et empêcher la mise en place d’une digue en caoutchouc. Les patients en proie à une grande anxiété peuvent nécessiter des techniques de gestion du comportement, une sédation ou un traitement plus expéditif que la norme, ce qui accroît la pression exercée sur le dentiste et son stress. 2) Facteurs liés au diagnostic et au traitement Les facteurs liés au diagnostic et au traitement comprennent la facilité d’isolement de la dent, son degré de rotation, sa position sur l’arcade, son inclinaison, la complexité de l’anatomie, l’angle du canal, l’apparence de la chambre ou du canal pupulaire à la radiographie, la proximité des structures anatomiques et une résorption radiculaire. Une anatomie complexe peut inclure la présence d’une racine surnuméraire (fig. 1). Une telle racine a généralement une courbure prononcée, ce qui augmente le risque de complications lors du traitement, notamment le risque de fracture d’un instrument (fig. 2), de transport d’un fragment ou de perforation. Une résorption radiculaire, quoique rare, nécessite un bilan par tomographie volumique à faisceau conique (TVFC). Figure 1. Racine surnuméraire aux dents 36 et 46. Notez le faible ligament parodontal (LPD) entre les racines mésiales et distales. Figure 2. Racine surnuméraire ayant une courbure prononcée qui a mené à la facture de la lime. Figure 3. Résorption dentaire externe invasive (RDEI) de la dent 46. Figure 4. TVFC montrant de multiples RDEI à divers stades. 28 | 2025 | Numéro 1 Pratico-pratique

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=