Le saviez-vous? Lesdents célèbresdans l’histoirede l’Occident George Washington avait perdu toutes ses dents à l’exception d’une prémolaire, lors de son investiture en tant que premier président des États-Unis en 1789. À l’âge de 24 ans, un dentiste lui arracha sa première dent. Dans son journal, Washington écrit qu’il avait payé 5 shillings à un «docteur Watson» pour cette extraction. Son journal contient souvent des descriptions de douleurs dentaires et de dents perdues. John Adams a déclaré que Washington se reprochait l’utilisation de ses dents pour casser des noix, mais les historiens modernes suggèrent que Washington a pris du calomel, la forme minérale du dichlorure de mercure utilisé dans le traitement de la variole à partir du XVIe siècle, ce qui a probablement contribué à la perte de ses dents. Washington a eu au moins quatre prothèses dentaires au cours de sa vie. Mais contrairement aux idées reçues, aucune n’était en bois. Les dentiers étaient en laiton, en plomb, en or, en dents d’hippopotame et d’autres animaux, ainsi qu’en dents humaines. Les siens ont été créés principalement par le Dr John Greenwood, son dentiste de longue date. Sous le règne de la reine Élisabeth Ire, entre 1558 et 1603, le sucre de canne était un produit importé coûteux, mais très apprécié des riches. Son prix à la livre en Angleterre était à peu près égal à celui des épices importées d’Asie, telles que la noix de muscade, le gingembre, le clou de girofle et le poivre. Àcetteépoque, lesgensutilisaientdespiquantsou du bois comme cure-dents et enlevaient la plaque dentaire à l’aide d’un chiffon. Si une dent devenait trop douloureuse pour être tolérée, on pouvait aller la faire enlever par un chirurgien. Certains utilisaient une pâte de sucre pour essayer de nettoyer leurs dents, en espérant qu’elle les polisse. Dans l’Angleterre élisabéthaine, les dents noires sont devenues un symbole de richesse, ce qui a donné lieu à la mode, dans les classes populaires, de se noircir artificiellement les dents pour paraître plus aisé. Un ambassadeur français aurait remarqué que les dents de la reine Élisabeth Ire étaient «très jaunes et inégales», et un autre serait même allé plus loin en disant que «ses dents [étaient] noires». Avant que la reine n’accepte de subir une extraction dentaire, un évêque devait autoriser l’arrachage d’une de ses propres dents pour prouver qu’il n’y avait pas de danger à le faire. GeorgeWashington (1732-1799) | Fausses dents d’un père fondateur Élisabeth Ire (1533-1603) | Une dent trop sucrée Napoléon Bonaparte (1769-1821) | Précisionmilitaire Napoléon Bonaparte prenait soin de son hygiène buccodentaire et ses dents étaient réputées fortes et blanches. L’un de ses valets écrit dans ses mémoires que «pour ses dents, il utilisait un cure-dents en buis et une brosse trempée dans un opiacé». Lorsque Napoléon voyageait, il emportait un nécessaire : une boîte destinée à contenir ses instruments d’hygiène dentaire. Cet étuit renfermait au moins une brosse à dents dotée d’un manche en métal doré ou en or, à l’extrémité duquel pouvait être fixée une tête en bois montée de poils de porc. En 2005, des dents extraites de la bouche de Napoléon pendant son exil sur l’île de Sainte-Hélène ont atteint plus de 11000 livres sterling lors d’une vente aux enchères en Angleterre. La canine était accompagnée de documents permettant de remonter jusqu’au Dr Barry O’Meara, le médecin qui l’aurait extraite en 1817. 35 Numéro 6 | 2024 |
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