Volume 11 • 2024 • Numéro 6

Lemagazine de l’Association dentaire canadienne 2024 • Volume 11 • Numéro 6 PM40064661 La valeur dumentorat Page 20

Responsable de la gouvernance et des communications Zelda Burt Chef de la rédaction Sean McNamara Rédacteurs-réviseurs Sierra Bellows Gabriel Fulcher Pauline Mérindol Associée aux publications et médias électroniques Michelle Bergeron Concepteur graphique Carlos Castro Publicité Toute demande concernant la publicité imprimée ou en ligne doit être adressée à : Peter Greenhough c/o Peter Greenhough Media Partners Inc. pgreenhough@pgmpi.ca 647-955-0060, ext. 101 Toute demande concernant les petites annonces doit être adressée à : John Reid jreid@pgmpi.ca 647-955-0060, ext. 102 Point de contact de Michelle Bergeron mbergeron@cda-adc.ca Pour plus d’information, appelez l’ADC (au Canada) au : 1-800-267-6354 Partout ailleurs : 613-523-1770 Courriel : publications@cda-adc.ca cda-adc.ca L’essentiel de l’ADC est publié par l’Association dentaire canadienne dans les deux langues officielles. Entente d’envoi de poste-publications no 40064661. Retour des envois non distribuables aux adresses canadiennes à : Association dentaire canadienne, 1815, promenade Alta Vista, Ottawa (Ontario) K1G 3Y6. Port payé à Ottawa (Ontario). Veuillez aviser l’ADC de tout changement d’adresse à : reception@cda-adc.ca ISSN 2292-7387 (version imprimée) ISSN 2292-7395 (version électronique) © Association dentaire canadienne 2024 Avis de non-responsabilité Les collaborateurs assument l’entière responsabilité de leurs opinions et des faits dont ils font état et ceux-ci n’expriment pas nécessairement les opinions de l’Association dentaire canadienne (ADC). La publication d’une annonce commerciale ne signifie pas nécessairement que l’ADC en appuie ou en endosse le contenu. L’équipe éditoriale se réserve le droit de corriger les textes soumis pour publication dans L’essentiel de l’ADC. De plus, l’ADC ne peut être tenue responsable des erreurs de texte ou de traduction. Le contenu commandité est créé par Peter Greenhough Media Partners Inc., en partenariat avec ses clients. L’équipe éditoriale de L’essentiel de l’ADC n’est en aucun cas impliquée dans sa création. Conseilda’ dministrationde l’ADC Président Dr Joel Antel Dr Stuart MacDonald Nouvelle-Écosse Énoncédemissionde l’ADC Fondée en 1902, l’ADC est une organisation constituée sans but lucratif et en vertu d’une loi fédérale, et dont les membres corporatifs sont les associations dentaires provinciales et territoriales (ADPT) du Canada. L’ADC représente plus de 21 000 praticiens d’un océan à l’autre et est une marque et une source d’information fiable pour et sur la profession dentaire concernant des questions nationales et internationales. est la publication imprimée officielle de l’ADC, offrant un dialogue entre l’association nationale et la communauté dentaire. Le magazine sert à informer les dentistes au sujet d’actualités, de nouvelles cliniques et d’enjeux pertinents à la profession. Dr Brian Baker Saskatchewan Président désigné Dr Bruce Ward Vice-président Dr Kirk Preston Dr Jerrold Diamond Alberta Dre Mélissa Gagnon-Grenier T.N.-O./Nunavut/Yukon Dr Raymon Grewal Colombie-Britannique Dre Lesli Hapak Ontario Dre Janice Stewart Île-du-Prince-Édouard Dr Marc Mollot Manitoba Dr Matthew Moore Nouveau-Brunswick Dr Jason Noel Terre-Neuve-et-Labrador 2024 • Volume 11 • Numéro 6 @CdnDentalAssoc canadian-dentalassociation CanadianDental Association cdndentalassoc cdaoasis 3 Numéro 6 | 2024 |

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Sommaire L’ADC sur le terrain 7 Une réflexion sur le service 9 Journées sur la Colline 13 Questions et réponses sur la fluoruration de l’eau L’observatoire 16 En bref Le saviez-vous 35 Les dents célèbres dans l’histoire de l’Occident Point de mire 18 Profils de dentistes du Corps dentaire royal canadien 20 La valeur du mentorat Petites annonces 36 Cabinets, postes vacants, divers, index des annonceurs Pratico-pratique 27 Connaître la loi : licenciement non motivé 30 Ne payez pas d’impôts inutiles : 6 conseils de minimisation fiscale pour les dentistes 33 L’art de prendre des décisions Le magazine de l’Association dentaire canadienne 2024 • Volume11 • Numéro 6 9 18 20 33 5 Numéro 6 | 2024 |

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Une réflexion sur le service Alors que l’année touche à sa fin, je réfléchis aux nombreuses manières dont nous, dentistes, nous impliquons dans nos communautés locales et au sein de notre profession. Chaque jour, nous aidons nos patients à mener une vie plus saine. Beaucoup d’entre nous servent également leur communauté en tant que bénévoles ou dans le cadre d’autres organisations ou services. Nous apportons notre soutien et notre amitié à nos collègues, dans des contextes formels et informels, dans des clubs d’étude ou même par de simples messages ou appels. Ce numéro de L’essentiel de l’ADC met en lumière le programme de mentorat que l’Association dentaire du Manitoba (ADM) et le Collège de médecine dentaire Dr.‑Gerald-Niznick de l’Université du Manitoba proposent aux étudiants en médecine dentaire depuis près de 30 ans (p. 20). Dans le cadre de ce programme, j’ai été bénévole en tant que mentor et conférencier d’honneur ici à Winnipeg. L’un des étudiants mentorés avec lequel j’ai été jumelé participait au programme international de deux ans pour l’obtention d’un diplôme de dentiste et, une fois le programme terminé, nous sommes restés amis. Ce dentiste a vu dans le programme de mentorat un moyen d’en apprendre davantage sur la profession, mais aussi une occasion de découvrir la culture canadienne. Nous avons discuté de la manière de communiquer efficacement avec les gens pour qu’ils se sentent non seulement compris, mais aussi appréciés. Depuis, il est devenu un prosthodontiste prospère. J’ai vraiment apprécié le temps que j’ai passé en tant que mentor; cela m’a fait du bien de participer à quelque chose qui a montré sa valeur et qui fonctionne vraiment. Le mentorat aide les nouveaux dentistes à éprouver une plus grande satisfaction dans la profession qu’ils ont choisie et les aide à s’orienter au début de leur carrière. Lors de mes études en médecine dentaire, j’ai visité le cabinet dentaire d’un mentor dans le cadre d’un programme de la fraternité Alpha Omega et j’ai fini par travailler dans ce cabinet une fois mon diplôme obtenu. J’ai également eu la chance d’avoir de nombreux professeurs et collègues qui, même si nous n’avions pas de relations formelles de mentorat, m’ont guidé et encouragé à relever les défis qu’une carrière débutante représente. L’une des meilleures présentations que j’ai entendues dans le cadre du programme de mentorat de l’Université du Manitoba était celle d’un dentiste qui parlait de l’importance de s’impliquer. Le sujet principal de celle-ci mettait l’accent sur la façon de contribuer en tant que membre d’une communauté et de construire des relations significatives. J’ai dû entendre ce message au bon moment dans ma vie, car il m’a incité à rejoindre le Rotary Club de ma ville il y a plus de 25 ans. J’imagine que certains des étudiants qui ont assisté à cette conférence s’en souviendront peut-être 10 ou 20 ans plus tard dans leur propre carrière et trouveront qu’elle serait tout aussi pertinente aujourd’hui qu’elle l’était à l’époque. Le mentorat, ce n’est pas seulement aider les nouveaux dentistes à réussir, mais aussi leur transmettre la culture et les valeurs partagées au sein de notre profession. Pour les dentistes comme moi, c’est l’occasion de partager des connaissances durement acquises au cours de nombreuses années d’expérience, mais cela me donne aussi le temps de réfléchir à ce qui compte vraiment. Quelles valeurs souhaiterais-je partager avec les dentistes de demain? Je crois que la culture de l’enseignement dentaire et de la médecine dentaire elle-même évolue dans une direction positive; elle demande le meilleur de chacun d’entre nous. À l’approche de la saison des fêtes et de la nouvelle année, je réfléchis aux choses pour lesquelles j’éprouve de la reconnaissance : ma famille, ma communauté et l’amour de la musique que je partage avec mes proches et mes amis. J’apprécie également mes patients, mon personnel et notre profession pour la façon dont ils ont façonné ma vie au service des autres. Je suis reconnaissant envers la communauté des dentistes à travers tout le Canada qui rendent cette profession si significative et gratifiante. Mot du président Dr Joel Antel president@cda-adc.ca Numéro 6 | 2024 | L’ADC sur le terrain 7

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Journées sur la Colline de 2024 En octobre, l’ADC a tenu sa campagne annuelle de sensibilisation, les Journées sur la Colline. Sur deux jours, le Groupe de travail sur les activités de défense des intérêts de la profession et le personnel de l’ADC ont tenu plus de 20 réunions avec des députés et des personnes de haut rang sur la Colline du Parlement pour discuter des changements qui amélioreraient la santé buccodentaire de la population canadienne. Ci-dessous figurent les principales recommandations formulées par la délégation de l’ADC : z Le gouvernement fédéral doit prendre des mesures concrètes, avec l’entrée en vigueur du Régime canadien de soins dentaires (RCSD), pour empêcher les employeurs de mettre fin à la couverture d’assurance de leurs employés, par exemple par la mise en place de crédits d’impôt, tout particulièrement pour les petites entreprises. Le gouvernement pourrait aussi modifier les exigences d’admissibilité, de façon à ce qu’aucun employé ne soit admissible au RCSD si son employeur offre une couverture à qui que ce soit, y compris aux employés les mieux rémunérés. z Le gouvernement fédéral doit soutenir le secteur des soins buccodentaires en s’attaquant aux défis critiques associés à la main-d’œuvre. z Le gouvernement fédéral doit prioriser et promouvoir la stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation, notamment en restreignant la publicité d’aliments et de boissons destinée aux enfants. (De gauche à droite) : le Dr Kirk Preston, vice-président de l’ADC, le Dr Joel Antel, président de l’ADC, la Dre Lesli Hapak, membre du conseil d’administration et du groupe de travail sur la défense des intérêts de l’ADC, l’honorable Mark Holland, ministre de la Santé, et le Dr Stuart MacDonald, membre du conseil d’administration et du groupe de travail sur la défense des intérêts de l’ADC. (De gauche à droite) : Dr JasonNoel, membre du conseil d’administration et du groupe de travail de l’ADC, Laila Goodridge, députée du Parti conservateur, la Dre Hapak, le DrMacDonald et le Dr BruceWard, président élu de l’ADC. 9 Numéro 6 | 2024 |

La délégation a notamment rencontré le cabinet du premier ministre, de la ministre des Finances, du ministre de la Santé et du chef de l’opposition ainsi que le bureau du Conseil privé. Cette année, l’ADC a également installé un stand dans le hall de l’édifice Wellington, où ont lieu de nombreuses réunions de comités, afin de pouvoir échanger avec un nombre accru de députés et de membres de leur personnel. «Nos Journées sur la Colline ont connu un franc succès et ont porté bien des fruits. Nous avons veillé à ce que les dentistes du Canada soient représentés et à parler de leurs préoccupations aux grands stratèges politiques fédéraux, déclare Lucas Veiga, responsable des relations gouvernementales et des politiques de l’ADC. Cette année, pour la première fois, nous avons mis en place un présentoir dans l’un des édifices les plus fréquentés du Parlement, ce qui nous a permis d’étendre notre portée auprès des députés et nos échanges avec eux au-delà des réunions traditionnelles. Pour moi, le moment fort a été la réunion dans le bureau du premier ministre avec l’une des principales conseillères de M. Trudeau. Nous avons même dû verrouiller nos téléphones dans une boîte avant d’entrer dans la salle de réunion.» «La campagne nous a offert une occasion fantastique de nouer et de consolider des relations avec d’importants décideurs, indique Taylor Provak, stratège pour les relations gouvernementales de l’ADC. Lors de réunions de haut niveau, Nos Journées sur la Colline ont connuun franc succèset ont porté bien des fruits. Nous avons veillé à ce que les dentistes du Canada soient représentés et à parler de leurs préoccupations aux grands stratèges politiques fédéraux. nous avons soulevé des enjeux urgents qui touchent la médecine dentaire, notamment la pénurie de ressources humaines et le problème croissant d’employeurs qui cessent de parrainer l’assurance dentaire de leur personnel. Cette campagne nous a permis d’informer les parlementaires des défis qui touchent notre profession et de défendre directement les intérêts des dentistes. Nous nous réjouissons d’avoir pu exercer une influence importante et de continuer à agir comme porte-parole de la profession dentaire au pays.» «Nous avons tenu de nombreuses réunions avec des ministres, des députés et du personnel de haut rang de l’ensemble de l’échiquier politique. C’était épuisant, mais je sais que c’était du temps bien investi, assure le Dr Joel Antel, président de l’ADC. Cette campagne est une occasion importante d’échanger de l’information sur les nombreuses questions qui touchent notre profession.» (De gauche à droite) : Lucas Veiga, responsable des relations gouvernementales et des affaires politiques de l’ADC, le Dr Aaron Burry, directeur général de l’ADC, le Dr Kirk Preston, vice-président de l’ADC, le Dr Joel Antel, président de l’ADC, et l’honorable Jean-Yves Duclos, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement. 10 L’ADC sur le terrain | 2024 | Numéro 6

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Questions et réponses sur la fluoruration de l’eau potable des collectivités Le Dr Aaron Burry, directeur général de l’ADC, dentiste généraliste et spécialiste de la santé publique dentaire, a répondu en octobre 2024 à des questions sur les récents éléments concernant la fluoruration de l’eau potable des collectivités (FEPC). Q Pourquoi la fluoruration de l’eau potable des collectivités fait-elle la une de l’actualité? Dr Aaron Burry (AB) : La fluoruration de l’eau fait l’objet d’un débat depuis des décennies, mais trois événements récents l’ont portée plus fortement à la connaissance du public : une affaire judiciaire américaine en septembre que nous examinerons plus en détail, Robert F. Kennedy Jr. qui a déclaré que si Donald Trump était élu président des États-Unis en novembre, il mettrait fin à la FEPC, et enfin une étude Cochrane qui a été mise à jour en octobre indiquant que la FEPC est moins bénéfique pour la santé buccodentaire qu’elle ne l’était auparavant. Les meilleures données scientifiques actuelles indiquent que la FEPC est sûre et efficace. La récente couverture médiatique a simplement attiré l’attention du public sur la question de la FEPC. Des arguments juridiques et politiques ont remis la question de la fluoruration sur le devant de la scène. Q Pouvez-vous nous en dire plus sur la procédure judiciaire américaine? AB : En septembre 2024, en Californie, un juge fédéral américain a statué que l’Agence de protection de l’environnement (EPA) devait répondre à la pétition d’un groupe de citoyens concernant l’innocuité du fluorure dans l’eau potable. Depuis 2016, un changement dans la législation américaine fait que, des groupes de citoyens américains peuvent demander à l’EPA de prendre des mesures et de répondre à tout risque qu’ils estiment exister. La décision rendue en septembre fait suite à une affaire ayant débuté en 2017 et qui demandait au tribunal si les données fournies par un certain groupe de citoyens étaient suffisantes pour justifier une réponse de l’EPA à la pétition qu’ils avaient présentée. Des études avec des résultats contradictoires sont à labasede cette pétition : unensemble d’études font état d’une association potentielle entre même de faibles niveaux de fluorure et une diminution du QI chez les enfants, tandis qu’un plus grand nombre d’études différentes ne montrent pas une telle association. La littérature scientifique indique que des niveaux de fluoruration supérieurs à 1,5 mg/L sont systématiquement associés à des niveaux de QI inférieurs chez les enfants. Dr Aaron Burry Les meilleures preuves scientifiques actuellement disponibles indiquent que la fluoruration de l’eau potable des collectivités est sûre et efficace. 13 L’ADC sur le terrain Numéro 6 | 2024 |

Dans bon nombre de ces études, l’eau consommée était plusieurs fois supérieure à 1,5 mg/L. De plus, de nombreux sujets de ces études boivent une eau qui serait considérée comme dangereuse, selon les normes nord-américaines, non seulement en raison de niveaux inacceptablement élevés de fluorure, mais aussi en raison d’autres contaminants associés à des impacts négatifs sur le développement neurologique. Pour dissiper la confusion liée au niveau actuel de la FEPC (habituellement 0,7 mg/L), nous avons besoin de nouvelles études conçues de manière à contrôler les biais et basées sur des mesures fiables des fonctions neurologiques. Ce qui est notable, c’est que le tribunal n’a pas émis d’opinion sur les mérites relatifs des données scientifiques présentées, mais a plutôt estimé que puisque l’exposition potentielle au fluorure dans l’eau est fréquente, continue et durable, la FEPC devrait prendre d’autres mesures en vertu de la législation de 2016. Le tribunal a clairement indiqué que la décision ne signifiait pas que l’EPA n’était pas sûre, mais qu’il y avait des arguments des deux côtés du débat. Et cette décision n’a pas d’incidence sur les pratiques de FEPC aux ÉtatsUnis et au Canada. QPourriez-vous nous parler de l’étudeCochranemise à jour concernant la fluoruration de l’eau pour la prévention des caries dentaires qui a été publiée en octobre 2024? AB : Les études Cochrane sont les références des conseils fondés sur des données probantes, émanant d’une organisation très réputée. La mise à jour d’une étude Cochrane existante, publiée en octobre, indique que les niveaux de maladies dentaires aux États-Unis, au Canada ainsi que dans d’autres pays à revenu élevé ont considérablement diminué depuis l’avènement de la FEPC il y a une soixantaine d’années. Elle suggère cependant que l’efficacité relative de la FEPC est moins évidente que par le passé. Entre les années 1950 et 1970, lorsque la FEPC a été instaurée en tant que mesure de santé publique, un énorme avantage en matière de santé buccodentaire a été constaté. De nombreux rapports faisaient état d’une diminution de plus de 50 % des caries dentaires des enfants grâce aux effets combinés du fluorure dans l’eau et dans les dentifrices. Mais une des faiblesses de l’étude Cochrane mise à jour est qu’elle se limite à des études portant sur les enfants. Il n’est pas surprenant de constater que les effets bénéfiques sur la carie dentaire infantile sont moindres, étant donné le nombre croissant d’enfants qui ne connaissent jamais la carie dentaire dans les pays à revenu élevé. Le bénéfice à long terme, tout au long de la vie, de la consommation d’eau fluorée chez les adultes n’a pas été étudié dans la mêmemesure. L’accent a étémis sur les enfants, car il existait une croyance selon laquelle le fluorure était incorporé dans les dents au cours de leur développement, ce qui rendait l’émail plus résistant aux caries. Nous savons aujourd’hui que cela ne représente qu’une partie mineure de la protection conférée par le flurorure, et que l’exposition continue à des niveaux de traces de flurorure fournit le principal bénéfice anti-caries dans de nombreuses populations. Lorsque le niveau moyen de carie est très bas, comme c’est le cas aujourd’hui, le bénéfice global de la fluoruration de l’eau potable est moins évident. Comme pour toutes les mesures de santé publique, lorsque le risque diminue, le soutien public diminue également, et les gens sont plus susceptibles de se concentrer sur un risque individuel potentiel, même s’il est négligeable, plutôt que sur les avantages plus larges pour les autres. Au Canada et aux États-Unis, il existe des groupes antifluoruration qui pensent que, puisque les caries dentaires sont peu nombreuses, il n’y a aucune raison d’avoir de l’eau fluorurée. Il s’agit là d’un terrain fertile pour le débat politique, en particulier lorsque les avantages sont moins absolus qu’ils ne l’étaient autrefois. QComment l’ADC a-t-elle réagi à la récente augmentation de la couverture médiatique sur le fluorure? AB : L’ADC a travaillé directement avec son nouveau comité sur la défense des intérêts et les politiques, qui examine les informations scientifiques relatives à la santé buccodentaire, notamment en ce qui concerne la fluoruration. Sur un tel sujet, l’ADC consulte également son réseau d’experts externes, en particulier lorsque le champ d’application n’est pas uniquement celui de la médecine dentaire ou de la santé publique dentaire. Cette consultation se fait de manière permanente. Si de nouvelles informations ou données nécessitent une modification des positions officielles de l’ADC sur une question scientifique, celles-ci sont révisées en conséquence et diffusées pour examen. Dans le cas présent, il n’y a pas de nouvelles données scientifiques qui justifieraient une mise à jour. Comme pour toutes les mesures de santé publique, lorsque le risque diminue, le soutien public diminue également, et les gens sont plus susceptibles de se concentrer sur un risque individuel potentiel. 14 L’ADC sur le terrain | 2024 | Numéro 6

Il est bon de rappeler que la FEPC n’est qu’un des nombreux facteurs intervenant dans la prévention des maladies buccodentaires. La consommation de sucre a augmenté à un rythme alarmant au cours des 25 dernières années, ce qui a entraîné une augmentation des caries dentaires. Les dentistes le constatent cliniquement et les données scientifiques sont claires. Lorsque le sucre atteint un certain niveau dans l’alimentation quotidienne, la fluoruration ne suffit plus à lutter contre les caries. À l’ADC, nous plaidons pour une meilleure alimentation, pour la limitation de la publicité pour les aliments malsains destinée aux enfants et pour que l’eau devienne la boisson de choix. QQue diriez-vous aux dentistes dont les patients viennent au cabinet avec des questions ou des inquiétudes en raison d’informations erronées sur le fluorure? AB : Le Canada et la profession dentaire ont fait un excellent travail pour lutter contre l’effet indésirable le plus courant de la fluoruration : la fluorose dentaire, la plupart des cas étant légers ou très légers. Pour un dentiste, il est très important de bien comprendre les circonstances spécifiques à sa propre communauté. En plus de discuter de l’utilisation du dentifrice avec les familles de jeunes enfants, il est important de savoir si les patients de votre communauté dépendent de puits privés et de sources d’eau collectives non surveillées. Si c’est le cas, vous devez leur conseiller de faire analyser leur eau. Les experts locaux devraient être en mesure de donner des conseils sur la fréquence à laquelle cette analyse est nécessaire, mais la plupart des puits resteront stables pendant plusieurs années. Il existe des communautés au Canada où les niveaux de fluoruration d’origine naturelle dépassent de loin la valeur optimale de 0,7 mg/L et approchent la concentration quotidienne de 1,5 mg/L à ne pas dépasser. D’autres minéraux et métaux naturellement présents dans l’eau de puits sont associés à une teneur élevée en fluorure et peuvent entraîner des répercussions importantes sur la santé, c’est pourquoi il est important de procéder à des analyses approfondies. Pour d’autres collectivités, il n’y a pas de fluorure d’origine naturelle et l’utilisation de produits d’hygiène buccodentaire contenant du fluorure est encore plus importante. Dans la plupart des grandes villes du Canada, la fluoruration dans l’approvisionnement local en eau est contrôlée de manière précise et systématique afin d’en optimiser les avantages tout en minimisant les risques. Ressources complémentaires : Position de l’ADC sur la fluoruration de l’eau : bit.ly/3CDYqQg Déclarationpublique sur la fluorationde l’eaupotable : bit.ly/3ZaMZqO Base des revues systématiquesCochrane : La fluorurationde l’eaupour prévenir les caries dentaires : bit.ly/3Obndhi Santé Canada : Fluorure et santé buccodentaire : bit.ly/4fyLVEw 15 L’ADC sur le terrain Numéro 6 | 2024 |

EN BREF La colonelleGenevièveBussière,Dentiste en chef duCDRC La Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens (RAM) s’est déroulée du 18 au 24 novembre. Il s’agit d’unecampagnemondialevisant àaméliorer la sensibilisation et la compréhension de la résistance aux antimicrobiens et à encourager les meilleures pratiques au sein du public. L’ADC et Choisir avec soin Canada ont collaboré lors de lors à la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antimicrobiens afin de promouvoir l’utilisation responsable des antibiotiques en médecine dentaire. «Les mesures coordonnées de Choisir avec soin et de l’ADC pour mieux faire connaître la RAM témoignent de la gravité de cet enjeu de santé planétaire, a déclaré le Dr Joel Antel, président de l’ADC dans un communiqué de presse commun. « La RAM constitue une menace grandissante pour la santé publique, et en tant que prestataires de soins dentaires, nous jouons un rôle essentiel pour réduire ce phénomène et mettre un frein à l’émergence des infections pharmacorésistantes. » L’ADC et Choisir avec soin Canada unissent leurs efforts pour la Semaine mondiale de sensibilisation à la RAM Nouvelle dentiste en chef au CDRC Lors d’une cérémonie tenue le 4 octobre 2024, la colonelle Geneviève Bussière a été officiellement nommée première femme dentiste en chef du Corps dentaire royal canadien (CDRC), succédant au brigadier-général Jean-Pierre Picard qui occupait ce poste depuis juin 2018. La Col Bussière a obtenu son doctorat en médecine dentaire à l’Université de Montréal en 1997, pour ensuite effectuer une résidence multidisciplinaire d’un an en médecine dentaire générale à l’Université Laval en 1998, et exercer en pratique privée. Elle a travaillé comme clinicienne à l’Université de Montréal au département de prosthodontie fixe du premier cycle, avant de s’enrôler dans les Forces armées canadiennes (FAC) en 1999. En 2008, la Col Bussière a suivi un programme d’études supérieures de deux ans avec l’armée américaine (Advanced Education in General Dentistry 2-Year) à Fort Hood, au Texas, et a ensuite reçu l’agrément de l’American Board of General Dentistry (ABGD) en 2009. Tout au long de ses affectations au sein des FAC, compte tenu des déploiements et des divers niveaux de postes cliniques et de commandement qu’elle a occupés, jusqu’à celui de commandante d’unité dentaire, et des activités stratégiques qu’elle a menées en tant que directrice des services dentaires depuis 2022, la Col Bussière a continué de jouer un rôle clinique assidu. Elle a assuré de nombreux services cliniques et aussi livré des de conférences au Canada et à l’étranger. De 2013 à 2017, elle a été consultante en odontologie médico-légale pour le CDRC et, de 2017 à 2021, cheffe principale de la pratique clinique pour le CDRC. En juillet 2021, la Col Bussière a terminé deux mandats de trois ans en tant que directrice/examinatrice de l’ABGD, où elle a occupé divers rôles de direction, notamment celui de présidente de l’ABGD entre 2019 et 2020. LaCol Bussièreest diplôméeduProgrammedecommandement et d’état-major interarmées des FAC, lauréate de l’Ordre du mérite militaire et membre du Collège international des dentistes, qui reconnaît les dentistes pour leurs «réalisations professionnelles, leurs services émérites et leur dévouement au progrès continu de la dentisterie pour le bénéfice de l’humanité». Le 20 novembre, avec le soutien de l’ADC, Choisir avec soin a organisé un webinaire sur la prise en charge des douleurs dentaires et l’usage raisonné des antiobiotiques en milieu communautaire. Sur le site Oasis de l’ADC, la Dre Susan Sutherland, co-responsable de la dentisterie pour Choisir avec soin, a parlé de la RAM et a présenté une nouvelle ressource proposée par Choisir avec soin pour les dentistes, Taking the Bite Out of Tooth Pain. Cette trousse d’outils contient des conseils pratiques et des ressources pour les professionnels de la santé dentaire, notamment une foire aux questions, une affiche éducative et des informations pour les patients sur la manière de soulager les maux de dents sans recourir aux antibiotiques. Voir : bit.ly/40Vdymm 16 | 2024 | Numéro 6

Le 1er novembre 2024, grâce au lancement de l’autorisation préalable, les patients admissibles au Régime canadien de soins dentaires (RCSD) ont maintenant accès à un grand nombre de traitements essentiels ont notamment les prothèses partielles, les couronnes et des niveaux plus élevés de sédation. Même avec la mise en place de l’autorisation préalable, la décision finale d’accorder la couverture revient à la Sun Life ou à Santé Canada, ou aux deux. Avant le lancement de l’autorisationpréalableau1er novembre, 74 % des dentistes interrogés par l’ADC ont indiqué qu’ils soumettraient les demandes d’autorisation préalable retardées depuis le lancement du RCSD en mai. Pour les patients, ce processus d’autorisation préalable peut nécessiter des périodes d’attente supplémentaires. L’ADC recommande aux patients de discuter à l’avance des options de traitement possibles avec leur dentiste. Un nouvel outil de recherche du RCSDa également été lancé en novembre. Il est accessible à tous les dentistes participants, Processus d’autorisation préalable du RCSD que ce soit dans le cadre de la procédure de remboursement demande par demande ou en cas d’inscription. Cet outil permet aux dentistes de vérifier la date de début de la couverture d’un patient du RCSD, le niveau de la quote-part et les services couverts. Les dentistes doivent avoir un compte Sun Life Direct pour accéder à ce nouvel outil. Voir : cda-adc.ca/fr/oral_health/cdcp 17 Numéro 6 | 2024 | 41st International Dental Show inclusive IDSconnect english.ids-cologne.de Koelnmesse Inc. · 8770 West Bryn Mawr Ave., Suite 1300 · Chicago · IL 60631 Tel. +1 773 326 9920 · info@koelnmesse.us BUY TICKETS! MARCH 25-29, 2025 COLOGNE, GERMANY LEADING DENTAL BUSINESS SUMMIT

Profils de dentistes du Corps dentaire royal canadien L’ADC a discuté avec certains dentistes actuels et anciens du CDRC. «Mes deux missions en Afghanistan, en 2009 et 2011, ont été marquantes dans ma carrière. J’ai pu vivre des choses que la plupart des gens ne vivront jamais», confie la Dre Antonella Trache, qui a servi pendant 21 ans et qui a quitté les Forces au rang de major. «Durant notre déploiement, mon assistante dentaire certifiée, la sergente Angela Brownell, et moi avons fait toute une série de traitements, notamment des restaurations directes, des traitements de canal, des extractions dentaires et des réparations de prothèses de base, pour aider à maintenir le bien-être et l’état de disponibilité opérationnelle des militaires de l’OTAN », raconte le Dr Jesse Barker, major envoyé en Irak en 2021. «En tant que dentiste du CDRC, j’ai la chance de pouvoir travailler étroitement avec d’autres spécialistes, tant des dentistes que des médecins, pour assurer un cadre de soins Depuis 1915, le Corps dentaire royal canadien (CDRC) a joué un rôle pivot dans les deux guerres mondiales, ainsi que lors de la guerre de Corée, celle d’Afghanistan et diverses missions de maintien de la paix et d’aide humanitaire dans le monde. Les dentistes du CDRC ont assuré des soins buccodentaires au personnel militaire canadien, tant au pays qu’à l’étranger. en partenariat avec les patients », explique le Dr Danial Shirvani, capitaine qui a servi à Ottawa, y compris au Centre des services de santé des Forces canadiennes. « Le service militaire est un moyen exceptionnel de donner en retour à sa collectivité et de montrer sa reconnaissance et son respect envers les sacrifices de nos soldats, qui ont garanti les libertés actuelles du Canada », fait observer le Dr Lancelot Brown, qui a quitté les Forces au rang de capitaine et qui est maintenant chirurgien dentiste à Toronto. Ces dernières années, le CDRC a aidé notre personnel militaire en assurant des soins en période de catastrophes naturelles et d’autres crises au Canada, et en jouant un rôle clé dans l’Enquête canadienne sur les mesures de santé de Santé Canada. L’ADC salue les contributions des dentistes militaires à la Sanitas in ore, la devise du CDRC, en temps de guerre comme en temps de paix. 18 | 2024 | Numéro 6

La Dre AntonellaTrache (maj) a servi comme chirurgienne en traumatologie buccale et maxillo-faciale dans les Forces armées canadiennes au cours de deux missions en Afghanistan. « Nous ne refusions personne qui se présentait à l’hôpital dans la région de Kandahar, ce qui fait que nous avons traité du personnel militaire canadien, américain, européen et afghan, mais aussi un grand nombre de civils afghans. » La Dre Trache a quitté les Forces canadiennes en 2013, après 21 ans de service. Elle enseigne aujourd’hui à l’École de médecine dentaire de l’Université de l’Alberta en tant que responsable de la chirurgie buccale et maxillo-faciale. Le Dr Danial Shirvani (capt), a servi à divers endroits à Ottawa, notamment au service dentaire de l’Hôpital Montfort et du quartier général de la Défense nationale, et plus récemment, à titre d’officier d’état-major au Centre des services de santé des Forces canadiennes, où il travaillait directement pour le dentiste en chef des Forces armées canadiennes (FAC). « Le plus grand privilège de servir dans les FAC, surtout en tant qu’immigrant, c’est d’honorer les personnes qui nous ont précédés et qui ont fait le sacrifice ultime pour qu’aujourd’hui nous puissions profiter de la paix et de libertés. » Le Dr Lancelot Brown (capt) a dispensé des soins dentaires généraux aux troupes de la BFC Chatham, au NouveauBrunswick, a été déployé dans un cabinet dentaire mobile à la BFC Gagetown, au Nouveau-Brunswick, pour soigner les troupes de l’Artillerie antiaérienne, et a servi comme officier responsable du cabinet dentaire du Collège militaire royal à la BFC Kingston, en Ontario. « En 1986, pendant l’entraînement à la BFC Gagetown, j’ai eu le privilège de passer une journée sur le champ de tir d’artillerie à manœuvrer un obusier M105 Howitzer remorqué ainsi qu’un obusier mobile M109 Howitzer. Cette expérience m’a donné une perspective unique sur la vie quotidienne des militaires que je soigne. » Le Dr Jesse Barker (maj) et Angela Brownell (sgt), assistante dentaire certifiée, ont été envoyés en 2021 à la base aérienne d’Erbil en Irak. Installé dans un conteneur d’expédition converti, leur cabinet était entièrement équipé et conçu pour assurer des soins dentaires généraux, ce qui comprend des obturations, des radiographies et la stérilisation. Durant leur mission, le duo a fourni des soins buccodentaires pour aider à maintenir le bien-être et l’état de disponibilité opérationnelle des militaires de l’OTAN. Dre Antonella Trache (Maj) Dr Danial Shirvani (Capt) Dr Lancelot Brown (Capt) Dr Jesse Barker (Maj) 19 Numéro 6 | 2024 | Point de mire

La valeur du mentorat Un programme auManitoba noue des relations de mentorat depuis près de 30 ans Depuis sa création en 1996, le programme de mentorat de l’Association dentaire du Manitoba (ADM) et du Collège de médecine dentaire Dr.-Gerald-Niznick de l’Université du Manitoba a guidé quelque 900 étudiants. Chaque étudiant est jumelé à un dentiste en exercice pendant les quatre années de sa formation en médecine dentaire. Ce programme permet l’établissement de relations de mentorat par le biais d’événements structurés formels – tels des séminaires, des ateliers, des occasions de formation continue, des tables rondes et des événements spéciaux – et d’activités informelles convenues entre les mentors et leur protégé. Épinglettes de l’Association dentaire duManitoba 20 | 2024 | Numéro 6

Programme de mentorat La Dre Huma Sharief et le Dr Craig Fedorowich, coprésidents du programme de 2019 à cette année, ont reçu la Distinction pour le progrès du mentorat remise par l’ADC pour les efforts inlassables qu’ils ont déployés afin de développer le programme, qui favorise la création d’un sentiment de communauté et d’un réseau de relations de soutien au moment où les étudiants se préparent à entrer dans la profession. «Le succès du programme est attribuable à la collaboration entre l’ADM et l’Université, souligne le Dr Fedorowich. Les administrateurs et le corps professoral de l’école ont apporté une contribution inestimable. » Bien souvent, la relation entre un mentor et un mentoré évolue en une amitié solide, et le programme fournit un complément important à la formation dentaire. Les mentors ajoutent à la formation des étudiants en médecine dentaire en leur offrant des conseils personnalisés. Les étudiants découvrent le monde associatif dentaire et le leadership professionnel, ce qui les aide à voir les possibilités qui s’offrent à eux pour bâtir des communautés saines. À la fin du programme a lieu un souper au cours duquel les mentors accueillent les nouveaux diplômés dans la profession. «Nos événements officiels se déroulent au Manitoba Club ou au St. Charles Country Club, précise la Dre Sharief. Les étudiants et nos dentistes attendent avec impatience de s’endimancher et de se voir avec autre chose que leur tenue de travail! » «Au départ, le programme de mentorat s’adressait seulement aux élèves de quatrième année, pour les aider à faire la transition vers le marché du travail, explique le Dr Fedorowich. Nous voulions nous assurer que les nouveaux dentistes avaient le soutien nécessaire pour se préparer à entrer dans la profession.» En 2006, le programme a été élargi pour inclure les étudiants de troisième année, puis en 2011, les étudiants des quatre années. Le premier événement officiel du programme accueille les étudiants de première année et les étudiants étrangers qui découvrent la médecine dentaire au Canada. Ensuite, il y a une séance inspirée de la formule des rencontres express, où les étudiants rencontrent un certain nombre de mentors potentiels pendant quelques minutes pour échanger et déterminer s’ils ont des affinités. Quelque 85 mentors participent au programme, ce qui comprend des dentistes travaillant en milieu rural et urbain, des généralistes et des spécialistes, ainsi que des dentistes de divers âges et appartenances ethniques. Les mentors signent un contrat pour formaliser leur engagement envers la mission du programme. En somme, les mentorés et les mentors choisissent la personne avec laquelle ils souhaitent être jumelés. Les étudiants découvrent le monde associatif dentaire et le leadership professionnel, ce qui les aide à voir les possibilités qui s’offrent à eux pour bâtir des communautés saines. Dr Craig Fedorowich (au centre) et deux étudiants enmédecine dentaire de l’Université duManitoba participant à un événement du programme de mentorat. 21 Numéro 6 | 2024 |

«Nous organisons trois conférences par année, ajoute la Dre Sharief. Elles permettent d’aborder des aspects importants de la profession de dentiste qui ne sont pas forcément traités dans les cours. Il peut s’agir, par exemple, de voir comment s’assurer d’utiliser les médias sociaux de manière responsable en tant que dentiste. » «Nous discutons de dilemmes du monde réel, insiste le Dr Fedorowich. Les étudiants trouvent utile d’entendre parler de choses qui n’ont pas été prévues et comment résoudre les problèmes qui surviennent. Ils aiment bien une dose de réalité, surtout lorsqu’ils en sont encore au stade de fraiser des dents en plastique! » La Dre Sharief est d’avis que quand les diplômés qui ont été mentorés reviennent en tant que mentors bénévoles, le programme prouve toute son efficacité. «C’est un cycle de changement positif qui se construit de lui-même», constate-t-elle. Toute l’importance du mentorat «La vie en médecine dentaire est compliquée, avoue le Dr Fedorowich. Et elle s’est encore compliquée depuis que j’ai commencé ma carrière. Les étudiants ont de plus en plus plus d’activités scolaires, mais ils n’ont toujours que quatre ans pour terminer leurs études. Les dentistes doivent concilier les attentes des patients, des médias sociaux et des employeurs. Je pense que nous sommes une profession de perfectionnistes, mais nous sommes humains et nous avons parfois besoin d’aide, ce qui peut être difficile lorsque nous attendons la perfection de nous-mêmes. Une relation de mentorat crée un espace pour parler de situations compliquées avec un confident.» «Les étudiants sont confrontés au défi technique de parfaire leurs compétences cliniques, mais ils doivent aussi apprendre à travailler avec les autres, fait observer la Dre Sharief. Comment s’adresser aux patients? Comment dire à quelqu’un qu’un traitement n’a pas été comme prévu? Je pense que le mentorat est de plus en plus important, parce que les étudiants doivent supporter une dette d’études largement supérieure. Les mentors servent de filet de sécurité. Ils ont suivi un parcours similaire et peuvent donc fournir des conseils francs et honnêtes.» Quand le Dr Fedorowich a fait son entrée dans la profession, il n’a pas pu compter sur une relation de mentorat formelle. Les étudiants sont confrontés au défi technique de parfaire leurs compétences cliniques, mais ilsdoivent aussi apprendre à travailler avec les autres. DreHumaSharief aupupitre s’adressant àungrouped’étudiants endeuxièmeannéedemédecinedentaireet àdesmentors. 22 | 2024 | Numéro 6

Un mentor n’arrive pas toujours dans notre vie de manière formelle. Il y a des personnes qui transmettent leurs connaissances et leur expérience de vie, et nous nous rendons compte seulement après coup qu’elles ont su nous guider. «Mais j’ai eu des professeurs extraordinaires en médecine dentaire avec lesquels j’ai continué à échanger après avoir obtenu mon diplôme. J’avais aussi un ami qui était un dentiste merveilleusement généreux et qui venait de prendre sa retraite, se souvient-il. Le Dr Bob Glenn pratiquait l’agriculture pendant la période estivale et passait du temps à la faculté de médecine dentaire pendant la période hivernale. J’ai eu le luxe de pouvoir profiter de son oreille, et il avait la sagesse de savoir écouter. Aujourd’hui, je me rends compte que j’ai eu plusieurs excellents mentors, même s’ils n’en avaient pas le titre officiel.» « Je crois qu’un mentor n’arrive pas toujours dans notre vie de manière formelle, souligne la Dre Sharief. Il y a des personnes qui transmettent leurs connaissances et leur expérience de vie, et nous nous rendons compte seulement après coup qu’elles ont su nous guider. » La Dre Sharief a obtenu son diplôme de dentiste au Zimbabwe avant d’être acceptée dans un programme de qualification à l’Université du Manitoba. «Toutes les personnes que j’ai rencontrées à l’Université du Manitoba m’ont prise sous leur aile et m’ont aidée à m’en sortir durant ces années d’études, confie-t-elle. J’ai été jumelée à un mentor, le Dr Chris Kiazyk, qui était dentiste en milieu rural et qui m’a invitée à visiter son cabinet pour voir comment il fonctionnait. Je n’oublierai jamais la visite de sa maison familiale et le sentiment d’appartenance que j’y ai ressenti. Le mentorat a changé ma vie. » Agir comme mentor « J’aime beaucoup passer du temps en compagnie d’étudiants en médecine dentaire, que ce soit en tant que formateur ou que mentor, admet le Dr Fedorowich. C’est énergisant et j’ai l’impression d’en retirer autant que j’en donne. » « Le soutien et les encouragements que j’ai reçus de mon propre mentor ont changé ma vie et m’ont incitée à devenir mentore à mon tour, explique la Dre Sharief. J’aime particulièrement travailler avec des étudiants étrangers. J’ai dressé une liste de ce dont j’avais eu besoin pour réussir à m’intégrer dans une nouvelle culture, et je veux partager ces connaissances. » La Dre Sharief estime que les dentistes sont de nature à donner plus qu’à prendre. Ils offrent des soins aux patients, donnent en retour à la profession et renforcent leur Dr MurrayWhite s’adressant aux étudiants enmédecine dentaire et aux mentors présents. 23 Numéro 6 | 2024 |

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