Volume 11 • 2024 • Numéro 5

norme, l’examen des avantages et des risques pourra mener à des avis professionnels divergents. Les dentistes ne peuvent pas demander à un patient d’arrêter un antirésorptif. Comment diminuer le risque d’ONMM si une chirurgie dentoalvéolaire est inévitable? Les mesures suivantes peuvent diminuer le risque d’ONMM chez un patient sous antirésorptif qui nécessite une chirurgie dentoalvéolaire : • extraire la dent de manière aussi atraumatique que possible et procéder à une fermeture primaire de la plaie • extraire une dent à la fois et s’assurer de la guérison complète après deux mois avant d’extraire une autre dent • donner un rendez-vous de suivi deux mois après la chirurgie dentoalvéolaire pour s’assurer de la guérison • prescrire un bain de bouche à la chlorhexidine; le patient doit se rincer la bouche avec 15 ml de chlorhexidine à 0,12 % pendant 30 secondes avant et après l’extraction, puis deux fois par jour pendant deux mois • prescrire une antibioprophylaxie (tel que l’amoxicilline 500 mg trois fois par jour) pendant 14 jours, à commencer 1-2 jours avant l’opération. Comment traiter l’ONMM? Il est toujours possible de procéder à une résection des lésions, peu importe le stade de l’atteinte. Toutefois, une prise en charge non chirurgicale est aussi possible à tous les stades de l’ONMM. Un traitement conservateur comprend : • un suivi régulier, y compris la prise de radiographies • une attention particulière à l’hygiène buccodentaire • la prescription de chlorhexidine • le soulagement de la douleur • la prescription d’un antibiotique si l’ONMM atteint le stade 2 (symptomatique avec douleur et/ou inflammation). Il faut adresser un patient à un chirurgien buccal et maxillofacial si les soins conservateurs de l’ONMM ne donnent pas les résultats escomptés ou si la maladie progresse. Il n’y a pas assez de données en faveur d’un traitement d’appoint contre l’ONMM, que ce soit l’oxygène hyperbare, l’ozonothérapie, la vitamine E ou la pentoxifylline. Il peut arriver que l’ONMM se résorbe spontanément. Principaux points à retenir : Le risque d’ONMM chez un patient sous bisphosphonate par voie orale est extrêmement faible. Un dentiste peut procéder à une extraction, mais devrait aviser le patient du faible risque. Si un patient est traité par un antirésorptif injectable, essayez d’éviter de l’opérer. Si une extraction s’impose, envisagez de l’adresser à un chirurgien buccal et maxillofacial ou prenez des mesures pour réduire les risques. Pour tout complément d’information, reportez-vous à la note d’information de l’Association américaine de chirurgie buccale et maxillofaciale sur l’ONMM, qui se trouve à www.aaoms.org/docs/govt_affairs/advocacy_white_papers/ mronj_position_paper.pdf Références 1. Colella A, Yu E, Sambrook P, Hughes T, Goss A. What is the Risk of Developing Osteonecrosis Following Dental Extractions for Patients on Denosumab for Osteoporosis? J Oral Maxillofac Surg. 2023 Feb;81(2):232-37. 2. Ruggiero SL, Dodson TB, Fantasia J, Goodday R, Aghaloo T, Mehrotra B, O’Ryan F and American Association of Oral andMaxillofacial Surgeons. American Association of Oral andMaxillofacial Surgeons Position Paper onMedication-RelatedOsteonecrosis of the Jaw--2022 Update. J Oral Maxillofac Surg 2022. 3. Ottesen C, Schiodt M, Gotfredsen K. Efficacy of a High-Dose Antiresorptive Drug Holiday to Reduce the Risk of Medication-Telated Osteonecrosis of the Jaw (MRONJ): A Systematic Review. Heliyon 2020 Apr 27;6(4):e03795. Regardez la Dre Mohanta et le Dr Ramez Salti discuter [en anglais] d’antirésorptifs sur CDA Oasis à : bit.ly/4e6uDxs 40 | 2024 | Numéro 5 Pratico-pratique

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