Volume 11 • 2024 • Numéro 4

Des malentendus persistent sur le RCSD Le gouvernement fédéral a lancé son Régime canadien de soins dentaires (RCSD) en mai. Ce programme représente une précieuse opportunité d’améliorer la santé buccodentaire des Canadiens non assurés. Les dentistes militent depuis longtemps pour que la santé buccodentaire soit considérée au rang des soins de santé primaires essentiels, et ont mis leur expertise à profit afin de déterminer comment le RCSD peut répondre au mieux aux besoins de la population vivant au Canada. Mais du travail reste encore à faire. Le gouvernement doit clarifier ses communications publiques au sujet du RCSD sans tarder. Des malentendus persistent sur le programme. Dans un sondage mené au mois de mai par l’Association dentaire canadienne (ADC) et par les associations dentaires provinciales et territoriales (ADPT) nous avons appris que plus de la moitié (61 %) des personnes âgées n’avaient pas connaissance des quotes-parts du RCSD existant selon leur revenu familial. Cette différence est encore plus élevée chez la population générale (74 %). De plus, 59 % des aînés et 69 % de la population générale n’avaient pas entendu parler des éventuels frais additionnels associés au programme. C’est problématique. Les conclusions du sondage nous font craindre que les idées fausses qui circulent au sujet du RCSD ajoutent une pression supplémentaire lors des visites au cabinet dentaire et nuisent à l’accès aux soins. À moins que le gouvernement ne fournisse des efforts concertés pour communiquer clairement les paramètres et les restrictions de son programme, plusieurs Canadiens peineront à recevoir des soins. Chaque dentiste indépendant peut décider d’adhérer ou non au RCSD. Vous savez mieux que quiconque ce qui est préférable pour vos patients, vos équipes et votre pratique. Les cabinets dentaires à travers le pays portent le fardeau d’avoir des conversations difficiles avec leurs patients pour clarifier les malentendus et les limites de ce que le RCSD a à offrir. Les sondages auprès des dentistes révèlent également que les employés des cliniques dentaires passent en moyenne 50 minutes par jour à expliquer les modalités du programme à leurs patients. En réponse à la confusion persistante, l’ADC et les ADPT ont lancé une initiative de sensibilisation intitulée À savoir avant de participer, afin d’encourager les Canadiens admissibles au RCSD à mieux s’informer. Selon ce que nous avons entendu sur le terrain et ce que nous savons de la profession, voici ce qu’il faut savoir avant de se prévaloir de traitements couverts par le RCSD : Pour de nombreux patients, les traitements couverts par le RCSD ne seront pas gratuits. Nombreux sont ceux qui croient que le RCSD couvrira le coût total de leurs traitements. Ce n’est pas le cas. Dans plusieurs cas, la couverture prévue par le RCSD est inférieure au coût réel du traitement. Les patients seront donc responsables de débourser la différence. Les patients couverts par le RCSD ne peuvent pas se faire traiter par n’importe quel dentiste. Jusqu’au 8 juillet, les patients ne pouvaient consulter qu’un dentiste officiellement inscrit au programme. Depuis cette date, les patients peuvent consulter un professionnel qui participe au RCSD sur une base de «réclamation par réclamation». Or, cette voie alternative exige tout de même que les dentistes acceptent les modalités du RCSD, ce que tous n’accepteront pas nécessairement. Le RCSD ne couvrira pas tous les traitements. Le RCSD offre, pour l’instant, une couverture et des options de traitement limitées. Certaines options de traitement comme la sédation, communément requise par les enfants, les aînés et les personnes handicapées, devront faire l’objet d’une préapprobation du gouvernement. Nous ne savons toujours pas combien de temps nos patients devront attendre pour savoir s’ils ont droit aux traitements que nous jugeons pertinents. Malgré ces inquiétudes persistantes concernant le RCSD, nous réitérons notre engagement à travailler en étroite collaboration avec le gouvernement fédéral afin d’atteindre notre objectif commun : améliorer l’accès aux soins buccodentaires pour les Canadiens non assurés. Mot du président Dr Joel Antel president@cda-adc.ca 7 Numéro 4 | 2024 | L’ADC sur le terrain

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