Anticoagulants La warfarine (vendue sous divers noms de marque, y compris Coumadin) est un anticoagulant buccal qui agit en prévenant la formation de facteurs de coagulation dépendants de la vitamine K. Les patients traités par la warfarine sont régulièrement soumis à des analyses sanguines pour vérifier si leur rapport international normalisé (RIN) se situe dans la fourchette thérapeutique. Les dentistes doivent demander aux patients les résultats de leur dernier RIN avant de leur prodiguer tout traitement dentaire effractif. Une déclaration sur l’exercice clinique de l’Académie américaine de médecine buccodentaire (AAMB) de 2016 indique qu’«un traitement modérément effractif (comme l’extraction simple d’une dent) est sûr avec un RIN allant jusqu’à 3,5, voire jusqu’à 4,0 selon certains spécialistes». L’AAMB recommande de vérifier le RIN dans les 24 heures avant un traitement hautement effractif. Il y a moins d’ordonnances de warfarine depuis l’arrivée des anticoagulants oraux d’action directe (AOD). Ces médicaments inhibent directement des protéines précises de la coagulation sanguine. Par rapport à la warfarine, ils sont plus sûrs, plus efficaces, provoquent moins d’hémorragies graves et ne nécessitent pas de restrictions alimentaires ni d’analyses sanguines fréquentes pour vérifier le RIN. Il y a quatre AOD courants sur le marché au Canada : • apixaban (vendu sous le nom de marque Eliquis) • edoxaban (Liixiana) • rivaroxaban (Xarelto) • dabigatran (Pradaxa) Antiplaquettaires Les antiplaquettaires et les anticoagulants agissent différemment sur la coagulation. Les antiplaquettaires empêchent les plaquettes de s’agréger et de former un caillot sanguin. Selon la Fondation des maladies du cœur, la plupart des personnes ayant subi un accident cardiaque prennent un antiplaquettaire. Les antiplaquettaires comprennent : • l’AAS, c’est-à-dire l’acide acétylsalicylique (vendu sous le nom d’Aspirin, Asaphen, Entrophen, Novasen) • le clopidrogel (Plavix) • le prasugrel (Effient) • le ticagrelor (Brilinta) Quels changements faut-il apporter avant de pratiquer une intervention effractive sur un patient anticoagulé? Il est recommandé que le patient continue de prendre de l’Aspirin à faible dose même s’il doit subir une intervention dentaire effractive. Si le patient prend un anticoagulant autre que de l’Aspirin à faible dose, les mesures suivantes sont recommandées : • demander l’avis d’un médecin si vous craignez un saignement abondant difficile à maîtriser, • planifier l’intervention de sorte qu’elle n’ait pas lieu peu de temps après la prise du médicament, • prendre en charge l’événement hémorragique. Consultation d’un médecin Il faut envisager la consultation d’un médecin si vous craignez de ne pas arriver à prendre en charge un événement hémorragique. Les interventions comportant un fort risque hémorragique comprennent l’extraction de plus de trois dents, une extraction chirurgicale, une chirurgie parodontale et une ostéoplastie. Les interventions présentant un faible risque comprennent le détartrage, l’extraction simple de trois dents ou moins et la pose d’un seul implant. Interruption d’une anticoagulothérapie Il peut arriver qu’un médecin conseille de suspendre temporairement une anticoagulothérapie si le patient présente un risque hémorragique. Cependant, l’interruption d’un tel traitement est peu souvent recommandée parce que : • le risque d’une crise cardiaque ou d’un AVC est supérieur au risque d’un saignement qui serait impossible à maîtriser, • il est plus facile de prendre en charge un événement hémorragique qu’une crise cardiaque ou un AVC. Les dentistes devraient consulter le médecin d’un patient avant de modifier son régime médicamenteux. Il faut envisager la consultation d’un médecin si vous craignez de ne pas arriver à prendre en charge un événement hémorragique. Les interventions comportant un fort risque hémorragique comprennent l’extraction de plus de trois dents, une extraction chirurgicale, une chirurgie parodontale et une ostéoplastie. 36 | 2024 | Numéro 4 Pratico-pratique
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