Volume 11 • 2024 • Numéro 4

Pour les patients qui ont une grande phobie du dentiste et qui ont récemment consommé un cannabinoïde,jenerecommanderais pas d’administrer un sédatif oral qui pourrait avoir un effet synergique. Regardez l’entretien avec le Dr Donaldson [en anglais] sur les cannabinoïdes et les soins dentaires dans CDA Oasis : bit.ly/3YAbjUL l’oxyde nitreux, il faut tenir compte d’un autre facteur s’il s’agit de jeunes consommateurs réguliers de cannabis. «La bronchopneumopathie chronique obstructive, ou la BPCO, est une contre-indication majeure à la sédation par inhalation de protoxyde d’azote et d’oxygène, rappelle le Dr Donaldson. D’habitude, les patients atteints de BPCO sont plus âgés, mais comme de plus en plus de jeunes fument régulièrement des cannabinoïdes depuis la légalisation, la BPCO est devenue une affection plus courante chez cette génération ». Il peut arriver qu’un patient se présente à son rendez-vous tout juste après avoir consommé du cannabis. «Certains patients ayant très peur peuvent croire que cela calmera leur anxiété, affirme le Dr Donaldson. Même si je ne recommande pas de traiter un consommateur actif en dehors d’une urgence dentaire, vous pourriez limiter la quantité d’épinéphrine à laquelle vous exposez le patient en raison des effets cardiovasculaires que la marijuana peut causer.» Les cannabinoïdes peuvent aussi avoir des effets sédatifs. «Pour les patients qui ont une grande phobie du dentiste et qui ont récemment consommé un cannabinoïde, je ne recommanderais pas d’administrer un sédatif oral qui pourrait avoir un effet synergique, prévient-il. Cela pourrait provoquer un niveau de sédation plus profond que prévu, rendant la situation imprévisible ». Le Dr Donaldson estime qu’il est assez évident de savoir si un patient a récemment fumé du cannabis à cause de l’odeur, mais avec l’utilisation croissante de produits comestibles au cannabis et d’autres moyens de consommation plus difficilement détectables extérieurement, il est utile d’avoir une discussion franche et ouverte avec les patients sur le sujet. «Si un patient n’est pas très sincère, je suggère de dire quelque chose comme “Je veux m’assurer que tout se passe bien aujourd’hui. Je veux vous donner ce sourire dont on a toujours parlé, mais je ne pourrai pas le faire en toute sécurité si je ne sais pas quels drogues, produits chimiques et médicaments peuvent se trouver dans votre organisme. Il n’est pas question de vous juger. Je ne vais pas divulguer cette information à quiconque. Je veux juste m’assurer qu’on va vous fournir des soins dentaires sûrs aujourd’hui”», donne comme exemple le Dr Donaldson. Selon lui, il peut être utile d’aborder le sujet sous l’angle de la sûreté pour aider la personne à s’ouvrir sur un sujet qui pourrait être sensible. 34 | 2024 | Numéro 4 Point de mire

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