Volume 11 • 2024 • Numéro 4

Cette troisième voie, que nous appelons «formation d’appoint» permettra à ces dentistes d’obtenir plus rapidement leur permis d’exercice et de fournir des soinsauxpatientsenconformité avec les normes canadiennes. «Tous les ans, environ 400 diplômés de ces pays avec lesquels le Canada a une entente de réciprocité sont admissibles à l’examen du BNED pour devenir dentiste ici, déclare le Dr Jim Yuan Lai, vice-doyen à l’éducation à l’Université de Toronto et président de l’Association des facultés dentaires du Canada (AFDC). L’enseignement de la médecine dentaire dans ces pays est jugé similaire à ce qui se fait au Canada ». Les dentistes formés à l’étranger dans un programme non agréé constituent la plus petite catégorie de nouveaux dentistes au Canada chaque année. «Environ 180 nouveaux dentistes de pays d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Asie et d’Afrique sont admissibles au processus de certification du BNED», souligne le Dr Lai. Les dentistes formés à l’étranger dans un programme non agréé ont actuellement deux façons d’obtenir une autorisation d’exercer au Canada. L’une des options consiste à suivre le processus d’équivalence du BNED, qui comprend une évaluation des connaissances fondamentales, une évaluation du jugement critique et l’examen dentaire national des compétences cliniques. Cet examen a lieu en personne à Ottawa et comporte deux parties : i) une composante sur les habiletés cliniques, qui évalue les compétences et les techniques cliniques pertinentes aux normes canadiennes actuelles; ii) une composante sur le jugement situationnel, qui évalue le discernement nécessaire pour résoudre des problèmes dans des situations liées au travail. «Les candidats viennent à Ottawa pour pratiquer diverses interventions sur des dentoformes afin de démontrer leurs habiletés psychomotrices et de montrer qu’ils possèdent certaines aptitudes, telles que le professionnalisme et la communication. Par exemple, la composante du jugement situationnel vérifie la capacité à obtenir un consentement éclairé», précise le Dr Lai. Si un candidat réussit le processus d’équivalence, il peut alors se soumettre au processus de certification. «En général, les candidats diplômés d’une faculté de médecine dentaire très semblable à une faculté du Canada réussissent le processus d’équivalence, confie le Dr Lai. Mais il faut du temps pour franchir les deux processus, souvent au moins deux ou trois ans ». La seconde option pour les dentistes formés à l’étranger consiste à faire une demande dans une faculté de médecine dentaire du Canada. «Prenons l’Université de Toronto. Nous avons le programme de placement avancé des dentistes de l’étranger, qui comprend six mois de formation avant d’entrer en troisième année du programme en quatre ans du doctorat en médecine dentaire, explique le Dr Lai. Nous recevons plus de 180 demandes pour 24 places. C’est très compétitif. Une fois que ces étudiants terminent le programme, ils sont admissibles au processus de certification du BNED, comme tous les autres diplômés des facultés de médecine dentaire du Canada ». Bien d’autres facultés au Canada proposent des programmes similaires. Évaluation des lacunes et programme de formation d’appoint Retourner à la faculté de médecine dentaire pendant deux ou trois ans exige un investissement important de la part d’étudiants formés à l’étranger, à la fois sur le plan financier et sur le plan temporel. «En tant que formateurs, nous avons constaté que les compétences des dentistes formés à l’étranger varient considérablement, avoue le Dr Lai. Certains ont tout intérêt à retourner à la faculté de médecine dentaire, mais d’autres sont déjà très compétents et il n’y a que de petites lacunes précises dans leurs compétences et leurs connaissances qu’il serait sans doute possible de combler plus efficacement ». L’AFDC a obtenu un financement d’Emploi et Développement social Canada pour concevoir une troisième option pour les étudiants formés à l’étranger. «Nous voulons créer un programme offrant une formation ciblée qui permettra aux dentistes d’acquérir les compétences et les connaissances qui leur manquent en moins de temps, huit mois ou moins, détaille le Dr Lai. Nous n’en sommes qu’au début de la conception de cette troisième voie, que nous appelons « la formation 26 | 2024 | Numéro 4 L’observatoire

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