Lutter pour l’avenir de la médecine dentaire auCanada En décembre, j’ai assisté à l’annonce du lancement du Régime canadien de soins dentaires (RCSD) à Ottawa. À cette occasion, le ministre de la Santé, Mark Holland, s’est engagé à ce que le RCSD soit juste pour les dentistes. J’ai apprécié ses paroles, mais je veux les retrouver dans les détails du programme lorsqu’ils seront publiés. L’ADC était là pour représenter la profession et rappeler au gouvernement fédéral que cette initiative n’est possible que si les dentistes peuvent raisonnablement fournir des soins aux patients admissibles. De nombreux médias m’ont interrogée ce jour-là et les semaines suivantes, et à chaque fois, j’ai souligné nos graves préoccupations quant à la faisabilité du programme. En janvier, le ministre Holland a organisé une réunion de suivi dans mon cabinet de Halifax. Nous espérions qu’une discussion en personne permettrait d’éclairer les questions sans réponse qu’avaient l’ADC et les associations dentaires provinciales et territoriales (ADPT) réunies. Lors d’un échange franc, j’ai expliqué ce dont les dentistes avaient besoin pour assurer des soins optimaux pour tous les Canadiens, mais aussi les craintes qui pourraient les empêcher de participer au RCSD. Je lui ai dit que tous les dentistes de ma connaissance veulent soigner les patients n’ayant pas accès aux soins, MAIS pas si cela met en péril la pérennité de la dentisterie au Canada. J’ai assuré au ministre que les dentistes souhaitaient la réussite du RCSD et depuis l’annonce de décembre 2023, le gouvernement fédéral a consulté l’ADC. Mais le programme a été élaboré sans tenir compte de bon nombre de nos recommandations. Pour s’assurer qu’il aidera ceux qui en ont le plus besoin, la conception finale du programme doit prendre en compte les conseils de l’ADC et des ADPT. En tant que présidente de l’ADC et dentiste en exercice, je sais qu’il est essentiel que le RCSD protège le choix du patient et respecte sa relation avec le dentiste, mais le RCSD doit offrir des conditions équitables et des procédures raisonnables. La charge administrative liée à la participation doit être facile à gérer. Au cours de l’année écoulée, l’ADC, les ADPT et d’autres dentistes concernés ont lutté pour l’avenir de la dentisterie au Canada. Et ces efforts concernent les dentistes en exercice, mais aussi les nouveaux praticiens, comme mon fils, qui commencent leur carrière avec une dette d’études plus importante que jamais. Dans le cadre d’un système de santé buccodentaire solide, nous travaillons aussi à protéger les deux tiers des Canadiens qui reçoivent actuellement d’excellents soins et à aider les patients ayant besoin d’accéder à un traitement. Les choses évoluent rapidement et il y a encore beaucoup d’inconnues sur le RCSD et son fonctionnement, pour les patients et les dentistes. Bientôt, les dentistes seront invités par la Sun Life, au nom du gouvernement fédéral, à participer au programme. Basée sur les informations publiques limitées sur le RCSD, une enquête a été menée auprès d’un échantillon de dentistes dans tout le Canada, à l’exclusion du Québec. Près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré qu’elles avaient besoin de plus de détails pour prendre une décision éclairée quant à leur participation. Ces dentistes ont dit clairement qu’ils avaient besoin d’une connexion transparente aux guides de tarifs suggérés existants, à la fois en termes de procédures et de tarifs habituels. Permettez-moi de vous donner le même conseil que celui que je donnerai à mon fils et à mes collègues au sujet du RCSD. Renseignez-vous le plus possible sur le programme et encouragez vos collègues dentistes à se tenir informés. Prenez le temps de bien réfléchir à la manière dont la participation au programme affectera vos patients et votre pratique, cette année, mais aussi et surtout à l’avenir. Il n’y a jamais eu de moment plus crucial pour s’informer et s’impliquer. Mot de la présidente Dre Heather Carr president@cda-adc.ca 7 Numéro 1 | 2024 | L’ADC sur le terrain
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