Volume 11 • 2024 • Numéro 1

Lesdentistesontunavantageparce qu’avec nos fauteuils dentaires et notre éclairage, nous pouvons voir davantage de recoins de la cavité dentaire que la plupart des autres professionnels de la santé. Les dentistes ont la possibilité de parler duVPH à leurs patients et peuvent contribuer à prévenir et à dépister les cancers de l’oropharynx. «Comme le VPH se transmet par voie sexuelle, il peut être délicat au début pour les dentistes d’aborder le sujet, avoue la Dre Samim. Je les encourage à inclure l’activité sexuelle dans leur questionnaire d’anamnèse.» Les cancers buccaux s’accompagnent parfois de douleurs, mais pas toujours. «Il faut chercher des ulcères, des rougeurs, des changements dans les tissus, des tissus qui semblent différents de leur milieu environnant. Les tissus présentant des zones rouges ou blanches sont particulièrement préoccupants», souligne la Dre Samim. Des douleurs buccales ou articulaires, des maux de gorge, un changement de voix ou des difficultés à avaler sont autant de symptômes possibles d’un cancer de l’oropharynx. LaDre Samimajoute qu’il est très important de palper les ganglions lymphatiques lors de l’examen de la tête et du cou parce qu’un gonflement pourrait indiquer un cancer oropharyngé de stade avancé. «Si quelque chose vous semble inhabituel, adressez le patient à un pathologiste buccal et maxillofacial ou à un oto-rhino-laryngologiste qui pourra pratiquer une biopsie, conseille-t-elle. Ne tardez pas. Un dépistage précoce peut changer le cours des choses.» À ce jour, il n’a pas été démontré que la vaccination contre le VPH prévient les cancers oropharyngés, mais la Dre Samim encourage ses patients à se faire vacciner. Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis, l’utilisation d’un contraceptif mécanique, tels qu’un préservatif ou une digue dentaire, pendant les rapports sexuels oraux réduit le risque de développer un cancer de l’oropharynx. Avec leur profil d’âge bimodal, les cancers oropharyngés associés au VPH se manifestent le plus souvent chez les jeunes hommes et les hommes dans la soixantaine. Ces cancers sont plus courants chez les personnes de race blanche de statut socioéconomique élevé. «Mais il y a quelques années, on a aussi remarqué une augmentation de ces cancers chez les femmes entre 30 et 40 ans qui n’avaient pas de facteurs de risque. Alors, je crois qu’il est important d’inclure tout le monde dans le dépistage» estime la Dre Samim. Un examen clinique complet de la cavité buccale est essentiel pour le dépistage. «Les dentistes ont un avantage parce qu’avec nos fauteuils dentaires et notre éclairage, nous pouvons voir davantage de recoins de la cavité buccale que la plupart des autres professionnels de la santé», admet la Dre Samim. Regardez l’entretien [en anglais] avec la Dre Samim sur CDA Oasis : bit.ly/3SnU45e 23 Numéro 1 | 2024 | Point de mire

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