Volume 10 • 2023 • Numéro 5

Le sondage de l’ADA a aussi montré que, parmi les facteurs liés à la rétention des effectifs, il y avait l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, un esprit d’entreprise positif et la possibilité d’aider les patients au quotidien. Inversement, les facteurs associés à l’attrition comprennent un esprit d’entreprise négatif, l’absence de possibilités de croissance, des avantages sociaux inadéquats et le sentiment de surcharge. Environ lamoitié des assistantes dentaires et des hygiénistes avaient reçu une augmentation de salaire de l’ordre de 1 à 3 % dans l’année précédente. La plupart profitaient aussi d’un régime d’assurance dentaire, de jours fériés payés, de vacances payées et d’un régime de retraite. Plus rares sont les personnes qui profitaient d’une assurance santé, de congés de maladie payés, de congés payés et d’occasions de perfectionnement professionnel. Les membres des équipes de soins buccodentaires ont déclaré que ces avantages comptaient tant pour le recrutement que la rétention. Difficultés courantes dans tout le secteur de la santé Au Canada, tout comme aux États-Unis, un nombre important d’assistantes dentaires prévoient de se retirer d’ici cinq ans. «Il faut prêter attention à ces tendances parce qu’elles indiquent ce que l’avenir réserve, précise Costa Papadopoulos. Mais la médecine dentaire n’est pas le seul domaine à être confronté à des changements du bassin de travailleurs. Il y a des pénuries de personnel partout en santé. Les niveaux d’épuisement, de stress et de dépression sont élevés chez les infirmières et les médecins, ce qui pousse certaines personnes à abandonner ces professions.» Un sondage récent auprès des médecins canadiens a révélé que 60 % d’entre eux jugeaient leur santé mentale pire qu’avant la pandémie, et que 80 % estimaient ne pas s’épanouir sur le plan professionnel. La moitié des médecins ont obtenu un résultat positif au dépistage de la dépression. «Il y a des problèmes dans tout le secteur de la santé qui existaient avant la pandémie, mais celle-ci les a exacerbés, remarque le conseiller principal de l’ADC. Ces problèmes ne disparaîtront pas de sitôt et les gouvernements doivent y voir.» Costa Papadopoulos note que les tendances du marché du travail en général montrent que les gens accordent plus que jamais de l’importance à la flexibilité. «Or, le secteur de la santé n’offre pas beaucoup de flexibilité, ni d’ailleurs de possibilités de travail à distance», observe-t-il. Quarante organismes de la santé, y compris l’Association médicale canadienne et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, ont demandé publiquement des mesures décisives pour contrer l’épuisement professionnel et la pénurie de personnel; déjà en 2021, ils avaient tiré la sonnette d’alarme. «En 2019, un sondage auprès des assistantes dentaires au Canada était arrivé à des constats très semblables, précise Costa Papadopoulos. Il avait fait ressortir que 36 % des cabinets avaient un poste d’assistante dentaire non pourvu et que 80 % des dentistes avaient du mal ou beaucoup de mal à les doter.» «Les facteurs incitatifs et dissuasifs sont aussi semblables, ajoute Costa Papadopoulos. Une rémunération insuffisante de même qu’un milieu de travail négatif font partie des principales raisons de quitter un emploi dans un cabinet dentaire au Canada. Une comparaison des deux enquêtes montre que le personnel dentaire aux États-Unis est plus susceptible de bénéficier d’avantages sociaux que celui du Canada.» «Pour les assistantes dentaires en particulier, il y a deux façons différentes d’envisager la rétention, estime Costa Papadopoulos. Il y a la rétention au sein d’un cabinet en particulier, mais il y a la rétention au sein de la profession qui importe sans doute encore davantage. Les gens changent de carrière et quittent le secteur dentaire à la recherche d’un travail qui offre plus de flexibilité, un bon équilibre de vie, la possibilité de travailler à distance et des occasions de perfectionnement, ce que l’assistance dentaire ne permet peut-être pas. » 36 % des cabinets ont un poste d’assistante dentaire non pourvu et que 80 % des dentistes ont dumal ou beaucoup de mal à les doter. 19 Numéro 5 | 2023 | Point de mire

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