le savoir-faire nécessaires pour maintenir la chaîne de froid», explique le Dr Darichuk. La chaîne de froid réunit un ensemble de règles et de procédures pour garantir le transport et le stockage adéquats des vaccins à conserver à basse température pour maintenir leur efficacité. Le Dr Darichuk croit qu’il est opportun que les dentistes administrent le vaccin contre le VPH non seulement parce que cette infection peut avoir des conséquences sur la bouche, la tête et le cou, mais aussi parce que le profil démographique des personnes les plus susceptibles de bénéficier de ce vaccin fait partie de la patientèle des dentistes. «Nous voulons que les personnes soient vaccinées avant d’entrer en contact avec leVPH, insiste le Dr Darichuk. Il est logique de vacciner les jeunes et les adolescents.» À quelles autres maladies pourrait s’étendre la vaccination en cabinet dentaire? «Au zona, parce qu’il est possible de contracter un zona du nerf trijumeau, lance le Dr Darichuk. On espère qu’il y aura un vaccin contre l’herpès simplex dans les années à venir. Si une maladie a des manifestations buccales, si l’infection se produit dans la bouche ou si elle est transmise par la salive, la prévention relève de notre compétence.» Chaqueprovince et territoire régit le champd’exercicede laprofession dentaire et la réglementation à laquelle elle est soumise. «En Alberta, nous avons une double autorisation : nous pouvons administrer un vaccin en particulier, mais nous pouvons aussi plus largement administrer des médicaments par voie sous-cutanée», rappelle le Dr Darichuk. Il espère que les autres provinces et territoires choisiront de suivre l’exemple de l’Alberta. «Comme dentistes, nous avons les compétences et les connaissances pour effectuer ces procédures, ce qui fait que les patients peuvent accéder facilement à des soins qui les aident à avoir une bonne santé. » Le Dr Darichuk croit que les équipes dentaires peuvent commencer par faire de la sensibilisation contre le VPH. «Installer des affiches sur le VPH dans votre cabinet, distribuer des dépliants sur les avantages du vaccin, en discuter avec les patients, tout cela est important», fait-il valoir. Selon lui, pour les dentistes de l’Alberta qui ont le droit d’administrer le vaccin, le fait de dire aux patients qu’ils peuvent se faire vacciner chez leur dentiste équivaut à leur présenter n’importe quel nouveau service. « Il suffit alors de dégager l’épaule et de préparer le bras, de vérifier rapidement les antécédents, puis le patient est prêt à recevoir son vaccin», dit-il simplement. Comme dentistes, nous avons les compétences et les connaissances pour effectuer ces procédures, ce qui fait que les patients peuvent accéder facilement à des soins qui les aident à avoir une bonne santé. Le virus du papillome humain (VPH) comprend une famille de virus transmis par contact direct de la peau et associés à plusieurs différentes maladies, y compris les verrues sur les pieds, les mains, les organes génitaux ou la cavité buccale. Le VPH est l’infection transmissible sexuellement la plus courante au Canada et dans le monde.Selon les estimations,75% des Canadiens et Canadiennes seront infectés par le VPH au cours de leur vie, mais un système immunitaire en santé réussira à combattre la plupart de ces infections. Un petit nombre de souches du VPH sont associées aux cancers du col de l’utérus, du canal anal, de la gorge ou de la bouche. Au Canada, trois vaccins sont offerts pour prévenir les infections à VPH, y compris celles causées par les souches à l’origine de 70 % des cancers anogénitaux et de 90 % des verrues anogénitales, selon Santé Canada. De pair avec la vaccination, le test Pap – un examen diagnostic servant à dépister le cancer du col de l’utérus – a considérablement réduit l’incidence de ce type de cancer associé au VPH dans les 30 dernières années. «En 2015, les cancers oropharyngés associés au VPH sont devenus les cancers associés au VPH les plus courants, explique le Dr Darichuk. Et, plus globalement, le nombre de cancers de la tête et du cou associés au VPH dépasse celui des cancers du col de l’utérus, et ce taux augmente chaque année. Il s’agit d’une épidémie silencieuse en pleine croissance.» Le saviez-vous ? Regardez l’entretien en entier avec le Dr Darichuk au sujet de la vaccination contre le VPH [en anglais] sur CDA Oasis à : bit.ly/42qDRyt 38 | 2023 | Numéro 3 Pratico-pratique
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