spécialité, en partie à cause du temps nécessaire pour y arriver, mais aussi parce qu’elle a l’impression que la spécialisation est hors d’atteinte pour elle. Exercer dans des communautés des Premières Nations Après l’obtention de son diplôme en médecine dentaire, la Dre McKinstry commence à exercer dans des communautés rurales des Premières Nations pour la Direction générale de la santé des Premières Nations et des Inuits. Heureusement, la Dre McKinstry a des liens familiaux avec certaines de ces communautés. « J’ai commencé par assurer des services dentaires dans les communautés de Koostatak/Fisher River, Kinonjeoshtegon/ Jackhead et Hollow Water, explique la Dre McKinstry. Ma grand-mère paternelle biologique était de Fisher River, et la famille de mon grand-père était inscrite à l’origine comme membre de la communauté Peguis. Même si une partie de ma famille est encore inscrite là, mon père, moi et mes frères et sœurs sommes inscrits à la Première Nation Sagkeeng. La famille de ma mère vient de la région de Bad Throat/Manigotagan, du côté maternel et paternel. Malheureusement, on en sait peu sur les origines de sa famille paternelle biologique, se désole-t-elle. En plus des trois communautés d’origine, j’ai exercé dans d’autres communautés des Premières Nations au fil des ans, mais j’ai passé une bonne partie de ma carrière à Fisher River et Jackhead. Ce sont des communautés extraordinaires avec des gens fantastiques. » Durant les sixpremières années de sa carrière, laDreMcKinstry se rend tous les jours en voiture dans les communautés où elle assure des soins dentaires afin de pouvoir rentrer à la maison et de s’occuper de sa famille en soirée. Puis, les six dernières années, elle passe la semaine dans les communautés et ne rentre chez elle que la fin de semaine. Elle entend des histoires de gens qui ont des difficultés avec le système médical et le système de soins buccodentaires. «Bien entendu, je voulais arranger les choses, avoue-t-elle, de quelque manière que ce soit.» Études en médecine dentaire au Manitoba À l’Université du Manitoba, la Dre McKinstry est admise dans un programme offrant du soutien aux étudiants autochtones. «Ce programme a été ma bouée de sauvetage, admet-elle. Il m’a aidée à m’y retrouver dans le système universitaire qui m’était tout à fait étranger. » Au moment où sa fille entre en première année, la Dre McKinstry commence la médecine dentaire. «Ma fille me disait que nous étions dans la même situation parce que j’étais aussi en première année», se rappelle-t-elle. À l’université, la Dre McKinstry doit faire tous ses travaux en plus d’élever quatre enfants. «Je me sentais très privilégiée d’être là, se souvient-elle. J’avais parfois de la peine à croire que j’étais à l’université, et en médecine dentaire en plus, à cause de mon enfance et de mes antécédents.» Elle a peu de temps pour socialiser, mais ses camarades de classe sont très compréhensifs. Le Dr Charles Lekic, à l’époque directeur du programme de médecine dentaire pédiatrique à l’Université du Manitoba, est devenu le mentor de la Dre McKinstry. «Il était le conseiller de notre promotion et s’est occupé de nous tous durant ces quatre années, dit-elle. Je pense qu’il a essayé de convaincre chacun d’entre nous de devenir dentiste pédiatrique.» Elle envisage de devenir dentiste généraliste et répète qu’elle ne veut pas faire de La Dre Sheri McKinstry après avoir reçu sa Maîtrise en santé publique en 2017 J’explorais ce que cela signifiait pour moi d’être membre d’une Première Nation. Je voulais savoir pourquoi mon enfance avait été tellement différente de celle des autres Canadiens. 24 | 2023 | Numéro 1 Point de mire
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