Diverssignesetsymptômespeuventmener le clinicien à envisager un autre diagnostic. Ils comprennent une douleur intense, des anomalies auditives ou vestibulaires (autres que l’hyperacousie), une autre atteinte générale, des antécédents de cancer, une piqûre d’insecte antérieure et une éruption cutanée dans ou autour de l'oreille. Étiologie L’étiologie exacte de la PB reste inconnue et le diagnostic se pose par exclusion. En conséquence, il faut rejeter toutes les autres étiologies possibles d’une paralysie et d’une parésie faciales avant de diagnostiquer une PB. À l’heure actuelle, il y a de nombreuses théories sur la cause de la PB. Une compression du nerf facial attribuable à une inflammation ou à un œdème le long de l’étroit trajet intraosseux de ce nerf pourrait être en cause. Une infection virale constituerait aussi un autre facteur étiologique. Diverses études ont montré la présence de l’ADN du virus HSV-1 dans le liquide endoneural du nerf facial et ont souligné la capacité de ce virus à provoquer une paralysie faciale chez des modèles animaux. Il est aujourd’hui communément admis qu’une inflammation du nerf facial dans son étroit canal provoquée par le virus HSV-1 est le mécanisme responsable de la majorité des cas de PB. De surcroît, une ischémie aiguë attribuable à un vasospasme, ainsi qu’une démyélinisation du nerf facial induite par une inflammation sont aussi des facteurs étiologiques qui ont été avancés. piqûre d’insecte antérieure et une éruption cutanée dans l’oreille ou autour de celle-ci. Il a été montré que le taux d’erreur de diagnostic de la PB se situe environ à 10,8 %. Traitement Bien que la plupart des cas (85%) de PB régressent spontanément dans les trois semaines, il est important d’éviter les complications et de minimiser le risque de guérison incomplète. Environ 70 % des personnes atteintes récupèrent complètement dans les six à neuf mois. Les effets ophtalmiques indésirables, tels que la fermeture incomplète de l’œil et le clignement peu fréquent, sont courants, ce qui peut entraîner une kératite, une infection, un ulcère de la cornée et la cécité en l’absence de traitement. Il faut absolument que les patients utilisent régulièrement des gouttes ophtalmiques pendant la journée et des pommades la nuit, et qu’ils portent des protections oculaires. La prise en charge de la PB comprend l’utilisation de corticoïdes – en raison de leurs propriétés anti-inflammatoires – dans les 72 heures suivant l’apparition de symptômes. Les guides de pratique recommandent une dose de 50 mg de prednisolone pendant 10 jours ou une dose de 60 mg de prednisone pendant 5jourssuivied’unedosedégressivependant5jours. Untraitement antiviral, en raison de l’étiologie virale possible de l’affection, constitue aussi une autre intervention pharmacologique utilisée. Bien qu’aucun avantage supplémentaire n’ait été observé à l’ajout d’un corticoïde et d’un antiviral, l’association de ces deux agents pourrait éventuellement diminuer les complications telles que les larmes de crocodile et les syncinésies. À l’heure actuelle, les antiviraux acyclovir (400 mg cinq fois par jour pendant cinq jours) et valacyclovir (1000 mg par jour pendant cinq jours) sont indiqués si la paralysie faciale est attribuable à un zona auriculaire, ce qui indique un syndrome de RamsayHunt. La décompression chirurgicale a également été suggérée comme traitement et est indiquée si la prise en charge habituelle ne donne pas de résultats. Incidences pour les soins dentaires L’apparition d’une PB après une intervention dentaire peut être soudaine ou progressive. Une PB soudaine régresse rapidement et est associée à des complications liées à une anesthésie locale, à la formation d’hématomes ou à un traumatisme causé par une intervention. Des agents vasoconstricteurs contenus dans des anesthésiques locaux et leurs éventuelles propriétés neurotoxiques ont été associés à la PB. Les données actuelles suggèrent que la procaïne et la tétracaïne sont plus nocives que la bupivacaïne et la lidocaïne. De surcroît, un jet d’air dans l’alvéole d’extraction d’une dent peut causer une lésion dans les espaces fasciaux, y compris un étirement ou une inflammation du nerf Prise en charge Diagnostic Pour diagnostiquer une PB, il faut dresser un bilan clinique et le portrait détaillé des antécédents médicaux. Une tomographie, une IRM, un bilan sérologique, une électroneurographie et une électromyographie servent aussi à établir le diagnostic. L’anamnèse doit inclure de l’information sur l’apparition de la paralysie faciale, puisqu’une paralysie faciale progressive et lente est signe d’une étiologie néoplasique ou infectieuse. Il faut aussi exclure d’autres pathologies, notamment des anomalies neurologiques, otologiques, traumatiques, inflammatoires et congénitales. Divers signes et symptômes peuvent mener le clinicien à envisager un autre diagnostic. Ces signes et symptômes comprennent notamment une douleur intense, des anomalies auditives ou vestibulaires (autres que l’hyperacousie), une autre atteinte générale, des antécédents de cancer, une 33 Numéro 6 | 2022 | Pratico-pratique
RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=