Quand j’ai eu mes enfants, je suis allée travailler au Collège de médecine dentaire de l’Université du Manitoba, où j’ai étudié pour obtenir mon certificat en ressources humaines. J’ai commencé dans les salles de traitement puis j’ai fait du travail administratif dans bon nombre de services et j’ai fini ma carrière comme adjointe au programme d’études supérieures en prosthodontie à cette université. Je suis investie dans des associations professionnelles d’assistance dentaire au niveau provincial et national depuis bien des années avec comme objectif de préconiser des milieux de travail sains pour mes collègues – des milieux qui favorisent la santé physique et psychologique de toute l’équipe. stressantes. Ces facteurs font partie des raisons qui poussent les assistantes dentaires à abandonner la profession, en plus de la rémunération et des avantages sociaux non concurrentiels. L’ACAD reconnaît qu’il existe aussi des limites de capacité pour la formation et, malheureusement, certains problèmes dans le système sur lesquels nous comptons travailler avec l’ADC dans le cadre d’un nouveau projet. Dans nos efforts pour planifier un avenir brillant, je crois qu’il est important de nous pencher sur certains des facteurs qui, dans le passé, ont mis prématurément fin à des carrières en assistance dentaire : le stress, des milieux de travail difficiles et le caractère non concurrentiel des salaires et des avantages sociaux. Peut-être qu’il faudrait non seulement chercher à attirer des personnes dans la profession, mais aussi donner aux assistantes dentaires des raisons d’y rester plus longtemps et nous occuper des problèmes d’environnement de travail. Q Attardons-nous un peu aux raisons pour lesquelles les assistantes dentaires abandonnent la profession avant l’âge habituel de la retraite. HB: L’ACAD a effectué un sondage sur les conditions de travail auprès des assistantes dentaires en mars 2019. Cette enquête a notamment montré que le roulement des assistantes dentaires et le départ de la profession sont causés par de nombreux facteurs. En réaction aux résultats du sondage, nous avons collaboré avec l’ADC et l’Association canadienne des hygiénistes dentaires (ACHD) à la mise en place d’un groupe de travail baptisé Les clés d’un milieu de travail sain qui nous a permis d’élaborer des ressources pour les fournisseurs de soins buccodentaires. Ces ressources se trouvent en ligne (oasisdiscussions.ca/ healthy-workplace-matters/ [en anglais]). Notre sondage sur l’état de santé mentale des assistantes dentaires mené cette année a montré que près de 47 % des répondantes avaient vécu une forme d’intimidation ou de harcèlement de la part d’un dentiste, d’un collègue ou d’un patient à un moment dans leur carrière. Aussi, 18 % des assistantes dentaires ont déclaré avoir été victimes de discrimination au travail et 27 % ont indiqué se sentir inutiles dans leur travail la plupart de temps. Le sondage a aussi fait ressortir que la plupart des cabinets dentaires ne fournissent pas de ressources en santé mentale ou en gestion du stress à leur personnel. Ces résultats reflètent qu’il y a moyen d’améliorer les milieux de travail au profit de toute l’équipe dentaire. La hausse des taux de rémunération constitue un autre facteur qui pourrait contribuer à améliorer la rétention. Par exemple, j’ai parlé récemment avec une assistante dentaire Q Ces dernières années, le nombre de personnes qui choisissent l’assistance dentaire comme profession semble diminuer. Quels facteurs pourraient expliquer ce changement ? HB: Le milieu de la santé buccodentaire n’est pas le seul dans cette situation. Il est stressant de travailler dans la santé en général, surtout depuis l’arrivée de la COVID-19, et certaines personnes ont carrément abandonné le secteur en conséquence. Mon mari a rendez-vous avec une aide à domicile quatre fois par jour. C’est fou le nombre de rendez-vous qui sont annulés par manque de personnel. On entend dans les nouvelles des urgences qui sont fermées parce qu’il manque d’infirmières ou de médecins. C’est tout le secteur de la santé qui éprouve des difficultés de dotation en personnel et il faut qu’on travaille de pair pour trouver une solution à l’échelle des professions de la santé. Lors de mes conversations avec des personnes représentant les programmes de formation en assistance dentaire, j’ai appris qu’il y avait des listes d’attente pour entrer dans leur programme. Il y a encore des gens qui choisissent la profession, mais les exigences des cabinets dentaires d’aujourd’hui sont complexes et souvent très Le milieu de la santé buccodentaire n’est pas le seul dans cette situation. Il est stressant de travailler dans la santé en général, surtout depuis l’arrivée de la COVID-19, et certaines personnes ont carrément abandonné le secteur en conséquence. 18 | 2022 | Numéro 6 Point de mire
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