Volume 8 • 2021 • Numéro 4
« Nous ne sommes pas des génies de la technologie, mais j’ai tout de suite pensé à notre camarade de classe Matt Preston qui, lui, l’est », confie Mme Jong. M. Preston a accepté de mettre ses talents au service de cette initiative. Pour faire la publicité de la projection, ils ont demandé à une autre camarade, Vivian An, de concevoir des annonces. « Si elle ne faisait pas déjà des études enmédecine dentaire, je pense qu’elle pourrait être conceptrice graphique professionnelle », déclare M. Thomas. Faits sur le noma Le noma, ou cancrum oris, est une infection polymicrobienne opportuniste entraînant une gangrène orofaciale et, en l’absence de traitement, la mort. Il est causé par une interaction complexe entre la malnutrition, la déshydratation, un système immunitaire affaibli et une hygiène buccodentaire déficiente. Cette maladie se retrouve surtout en Afrique subsaharienne chez les enfants de moins de 7 ans. Bien que le noma soit traitable par des antibiotiques, il laisse souvent les survivants avec le visagedéfiguré. En diminuant la pauvreté, en améliorant la nutrition et en assurant des soins de santé de base aux enfants, il est possible de prévenir cette maladie. Consultez le site des Médecins sans frontières pour en apprendre davantage sur le noma : www.msf.fr/ actualites/nigeria-le-parcours-de-mulikat-contre-le-noma Le groupe a organisé la projection pour janvier 2021 et a invité la coréalisatrice Claire Jeantet à répondre aux questions du public. Plus de 250 personnes y ont assisté, dont des membres de la communauté dentaire de l’Université de Toronto au Canada et à l’étranger. « Claire Jeantet a passé une heure à répondre aux questions. À cause des différences de fuseaux horaires, il était 1 h du matin pour elle, précise Mme Jong. Elle est restée debout très tard, mais elle était très contente de l’événement. » « J’estime qu’il est important pour nous, en Amérique du Nord, d’être exposés à ce qui se passe ailleurs dans le monde, de voir que les besoins en matière de soins buccodentaires sont différents », précise Mme An. Les étudiants disent que, même si la pandémie a annulé les programmes d’été qui les auraient amenés à voyager à l’étranger, le film a constitué une solution de rechange utile pour en apprendre davantage sur la santé buccodentaire en Afrique subsaharienne. « Le film était très bien parce qu’il a permis de sensibiliser beaucoup plus de personnes qu’un voyage ne l’aurait fait, même en temps normal », ajoute Mme An. « Le film a suscité des réactions extrêmement positives, précise M. Thomas. Après la diffusion, nous avons reçu tellement de textos de nos pairs disant qu’ils “n’avaient aucune idée que cette maladie existait” ou qu’ils “ont beaucoup appris et que l’histoire était touchante”. » « Nous étions en pleine pandémie, tout le monde était confiné et il y avait peu de choses que nous attendions avec intérêt, déclare Mme Jong. Non seulement il a été inspirant pour les autres de voir un documentaire aussi éducatif et révélateur, mais cet événement a été une occasion attendue avec impatience. » À l’avenir, le NAG espère établir des liens avec les étudiants en médecine dentaire partout au Canada pour les sensibiliser à cette maladie. « En tant qu’étudiants, nous pouvons beaucoup, mais je crois que nous pouvons encore plus sur le terrain professionnel, précise Mme Jong. Pour nous quatre, c’était comme semer une graine. » J’estime qu’il est important pour nous, en Amérique du Nord, d’être exposés à ce qui se passe ailleurs dans le monde, de voir que les besoins en matière de soins buccodentaires sont différents. Nombre estimé annuel 140 000 d’enfants atteints du noma 90% Taux de mortalité du noma non traité P oint de mire 33 Numéro 4 | 2021 |
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