Volume 8 • 2021 • Numéro 4

Nous prenons des mesures pour prévenir la transmission de maladies dans lesespacesconfinésetdesdonnées solides et dignes de confiancemontrent que ces mesures fonctionnent – non seulement contre la COVID-19, mais aussi d’autres maladies respiratoires. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. l’établissement de priorités claires sur le plan de la vaccination et le rôle de la médecine dentaire dans la lutte contre les pandémies afin de préparer notre profession à l’avenir. Q Quel sera l’effet sur la médecine dentaire dans la prochaine année? AB : Durant la pandémie, de nombreuses recherches ont été menées sur le mécanisme de transmission des virus respiratoires. La science a avancé à pas de géants et nos connaissances – particulièrement notre compréhension du rôle des aérosols en médecine dentaire et dans les maladies respiratoires – ont beaucoup progressé en 18 mois. Des concepts comme le port du masque à l’intérieur, qui nous étaient somme toute étrangers, sont susceptibles de faire partie de notre vie courante dans un avenir proche. Pour les dentistes, nos efforts de prévention de la propagation sont compliqués par le fait que nous travaillons à l’intérieur, dans des espaces assez restreints, en proximité étroite avec nos patients. De nouvelles données scientifiques démontrent que les aérosols se propagent par la respiration régulière, ce qui doit être pris en compte en milieu dentaire et d’autres espaces intérieurs. Heureusement, nous prenons des mesures pour prévenir la transmission de maladies dans ces espaces confinés et des données solides et dignes de confiance montrent que ces mesures fonctionnent – non seulement contre la COVID-19, mais aussi d’autres maladies respiratoires. Par exemple, le taux de grippe et de toutes les autres maladies respiratoires classiques a été pratiquement nul dans les hôpitaux, les écoles et les garderies depuis qu’il y a des protocoles de lutte contre la COVID-19. Nous comprenons les avantages et la nécessité d’isoler les patients les uns des autres. Des salles de traitement fermées, où il n’y a qu’un seul patient, ont montré leur efficacité. Je crois que la COVID-19 a changé les attentes des patients et ce qui leur donne un sentiment de protection. Les protocoles en place dans nos cabinets non seulement fonctionnent aujourd’hui, mais ils nous donnent une longueur d’avance sur l’apparition de la prochaine maladie infectieuse ou même sur la prochaine saison de grippe! Q À quoi peuvent s’attendre les dentistes dans la prochaine phase de la pandémie? AB : En un mot, de la clarté. Des recherches continuent d’être publiées et nous fournissent des données probantes pour étayer ce que nous faisons et comment nous le faisons. Durant la pandémie, il y a eu tellement de changements et beaucoup de pratiques exemplaires ont dû être mises à jour de multiples fois. Aujourd’hui, la science rattrape son retard et nous apporte à tous plus de clarté et de confiance. Une fois que nos équipes seront vaccinées, nous pourrons enfin reprendre nos réunions du personnel et d’autres rassemblements. À terme, les patients n’auront plus besoin de porter de masque pour aller et venir des salles de traitement. J’ignore comment réagiront les patients. Moi, je ne suis pas encore prêt à aller au restaurant avec beaucoup d’autres personnes autour de moi. Des enquêtes et des sondages menés à l’ADC montrent que la population n’a pas de crainte à se rendre dans nos cabinets dentaires vu les protocoles en place. Je pense qu’il faudra peut-être que tout changement s’opère lentement et progressivement pour que les patients continuent à s’y sentir à l’aise. Q Alors, quand sera-t-il possible de revenir à nos anciennes façons de faire? AB : Dans une société moderne et interdépendante à l’échelle planétaire où les personnes et les choses se déplacent rapidement, il est impossible de revenir en arrière. Tant qu’il y aura des aéroports, les nouvelles maladies infectieuses transmises par voie aérienne pourront se propager à l’échelle internationale, en quelques jours, voire quelques heures. Nous vivons dans un monde différent maintenant. Nous avons tiré de grandes leçons sur la manière de protéger la santé d’une population mondiale interconnectée. Sur le plan personnel, quand je vis un moment difficile, j’ai toujours espoir de m’en sortir grandi, avec de nouvelles idées et davantage d’empathie. Sur le plan professionnel, nous avons résisté à une pandémie et nous nous préparons à en sortir. J’ai l’impression que cela nous a rendus meilleurs dans notre travail. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, et je ne le voudrais pas. L’ADC sur le terrain 12 | 2021 | Numéro 4