Volume 8 • 2021 • Numéro 4
Réponses à vos questions liées à laCOVID-19 Le Dr Aaron Burry, chef de l’équipe de réaction à la COVID-19 de l’ADC et directeur général adjoint – Affaires professionnelles de l’ADC, répond début juillet à des questions liées la pandémie qui sont d’intérêt en médecine dentaire. Q La fin de la pandémie est-elle enfin en vue? Dr Aaron Burry (AB) : Il y a des tendances très prometteuses, dont la diminution du nombre de cas et des admissions aux soins intensifs dans le dernier mois, qui nous portent à le croire. Espérons que la pandémie entre dans une phase de transition. Mais il faut garder une perspective globale. Dans bien des pays, y compris en Australie, le taux de vaccination est encore très faible et il y a des éclosions. L’Israël et le Royaume-Uni sont actuellement confrontés à des éclosions chez des personnes non vaccinées qui ont provoqué le retour à des mesures de protection plus strictes, et ce, malgré un taux de vaccination important chez eux. Au Canada, le taux de vaccination élevé et la diminution rapide des hospitalisations et des cas graves donnent à penser que la COVID-19 est terminée, ou du moins qu’elle le sera bientôt. Vu ces améliorations, il est facile pour quelqu’un de croire que s’il a reçu ses deux doses du vaccin, il n’a plus de souci à avoir. J’estime que la situation s’est certes améliorée, mais que nous ne sommes pas sortis de la pandémie pour autant. Il reste quelques obstacles majeurs à surmonter avant de pouvoir crier victoire. D’abord, il faudra du temps pour que les campagnes de vaccination atteignent davantage de gens dans le monde. La COVID-19 continue de se transmettre au sein des populations non vaccinées, ce qui permet au virus de muter et à de nouveaux variants d’émerger. Jusqu’à ce que le monde entier ait accès à des vaccins, la pandémie se poursuivra. Ensuite, la vaccination a montré son efficacité pour réduire les maladies graves, mais elle n’est pas infaillible. Certains des premiers vaccins, utilisés dans d’autres pays que le Canada, se sont avérés inefficaces, ce qui a retardé les efforts mondiaux pour freiner la propagation de la COVID-19. Enfin, au Canada en particulier, aucun vaccin n’a été autorisé pour les moins de 12 ans, qui représentent environ 12 % de la population au pays. Aussi, il reste des adultes qui ne sont pas vaccinés. Bien que la COVID touche moins les enfants et se manifeste chez eux par une forme légère, il y a des problèmes de transmission du virus d’un enfant à un adulte non vacciné. Les nouveaux variants semblent très aptes à trouver les personnes non vaccinées, ce qui va compliquer la situation dans les garderies, les écoles et les familles à mesure que les activités reprennent leur cours et que les restrictions s’assouplissent. Q À quoi devons-nous nous préparer maintenant? AB : On croit que la COVID-19 passera du stade de pandémie à celui d’endémie. Étant donné que personne ne sait au juste à quoi cela ressemblera pour la société, il faudra apprendre à trouver un équilibre entre le risque de maladie grave potentielle et les exigences du quotidien, comme cela a été le cas avec d’autres maladies endémiques, telle la grippe. Il est particulièrement préoccupant de constater que le laps de temps entre les nouveaux virus infectieux raccourcit. Dans le passé, un nouveau virus émergeait tous les 12 ans. Depuis 2000, il y a eu de multiples éclosions de virus respiratoires qui ont causé des maladies graves nécessitant une hospitalisation, et la mort. Maintenant que la pandémie tire à sa fin, il sera important de faire le point sur ce qui a bien été, ce qui peut être amélioré et comment nous préparer à la prochaine maladie. Des gestes comme le lavage des mains peuvent aider, mais ils ne constituent pas l’aspect le plus important de la prévention des maladies respiratoires. À mon avis, la profession dentaire a fourni un excellent modèle de prévention des maladies respiratoires à l’intérieur. Nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés pour nous approvisionner en équipement de protection individuelle approprié à des prix abordables et en temps opportun. Il serait possible d’examiner Dr Aaron Burry L’ADC sur le terrain 11 Numéro 4 | 2021 |
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