Volume 8 • 2021 • Numéro 3
INCIDENCE DE LAMÉDECINE DENTAIRE SUR L’ENVIRONNEMENT Tous les ans, quelque 12 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans les océans, soit l’équivalent d’un camion à ordures qui serait déversé au complet dans l’océan chaque minute. Selon certaines estimations, d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans l’océan et force est de constater qu’une partie de ce plastique provient des soins de santé, y compris des soins dentaires. Vu l’augmentation de la demande d’équipement de protection individuelle (ÉPI) liée à la pandémie de COVID-19, ces chiffres ne vont qu’augmenter. La Dre Susan Fulop, dentiste généraliste et autre défenseure de l’environnement, de Kitchener (Ontario), estime avec prudence que, en Ontario seulement, les cabinets dentaires pourraient mettre au rebut jusqu’à 30 millions de pièces d’ÉPI cette année. Et ce chiffre ne comprend pas les hygiénistes dentaires. À l’échelle mondiale, les travailleurs de la santé de première ligne utiliseraient actuellement 89 millions de masques, 30 millions de blouses et 76 millions de gants par mois. Les chiffres sont ahurissants, et une partie du problème est attribuable à l’ampleur du défi – l’idée que la pollution environnementale est un problème tellement gros qu’une personne à elle seule n’y peut pas grand- chose. Pour cette raison, la Dre Andersen croit qu’il faut commencer par changer les mentalités, par accepter sa part de responsabilité et par reconnaître que personne n’est parfait quand il s’agit de déchets environnementaux, peu importe toute l’ardeur qu’il est possible d’y mettre. « Il faut commencer par vraiment en faire notre affaire, explique-t-elle. Ce n’est pas l’affaire des autres. Acceptons qu’il y a un problème et ne nous laissons pas abattre. Soyons convaincus que chacun de nos petits gestes tous les jours compte. À partir du moment où vous décidez que vous pouvez personnellement faire mieux et que vous n’attendez pas que la solution vienne d’ailleurs, de nombreux petits changements s’opèrent. » La Dre Andersen souligne quelques solutions faciles pour les cabinets dentaires : des brosses à dents en bambou, des blouses réutilisables, des gobelets en papier et des numériseurs. Elle encourage aussi les dentistes à exiger des options écologiques de leurs fournisseurs de matériel dentaire, un domaine où il y a actuellement très peu de choix. « Il faut penser autrement. Il faut dire aux fournisseurs de notamment offrir davantage de choix aux dentistes. À force de l’entendre, ils finiront par répondre aux demandes. Nous sommes des consommateurs et, par conséquent, ceux qui dictent l’orientation du marché. » Et qu’en est-il du recyclage? Les dentistes ne trient-ils pas déjà les plastiques usagés dans leur cabinet pour les placer dans les bons bacs? Le contenu de ces bacs n’est-il pas récupéré et transformé en articles utiles? « Le recyclage du plastique est un grand mythe, précise la Dre Andersen. Seulement 9 % du plastique est recyclé. Cela signifie que 91 % finissent dans les lacs, les dépotoirs ou l’océan. On croit à tort qu’il est normal d’acheter du plastique et de le mettre dans le bac de recyclage. Ce n’est pas acceptable. La logique ne devrait pas être de s’en remettre au recyclage, mais plutôt de commencer par « repenser, refuser, réutiliser » et ensuite de miser sur le recyclage. La Dre Andersen souligne quelques solutions faciles pour les cabinets dentaires : des brosses à dents en bambou, des blouses réutilisables, des gobelets en papier et des numériseurs. P oint de mire 34 | 2021 | Numéro 3
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