Volume 8 • 2021 • Numéro 1

L’année 2021 sera consacrée à la vaccination,mais lasociétéengénéral tout comme les cabinets dentaires devront continuer à respecter de fortes mesures de prévention. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les opinions ni les politiques officielles de l’Association dentaire canadienne. Q Faut-il un taux de vaccination de la population dans les 70 % pour vaincre la COVID-19? AB : Tout dépend de la personne à qui vous demander. La COVID-19 n’est pas comme les autres maladies infectieuses pour lesquelles il y a eu un vaccin dans le passé. La rougeole est tellement contagieuse qu’il faut un taux de vaccination supérieur à 70 % pour réussir à la vaincre. Et j’ai des craintes par rapport aux nouveaux variants encore plus contagieux de la COVID-19 qui viennent du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud. Dans le cas de la polio, la maladie a commencé à diminuer de manière significative seulement deux et trois ans après la version orale du vaccin, soit une fois qu’un pourcentage significatif de la population a pu être vacciné. L’année 2021 sera consacrée à la vaccination, mais la société en général tout comme les cabinets dentaires devront continuer à respecter de fortes mesures de prévention. Q Quels obstacles entrevoyez-vous pour la réussite des efforts de vaccination au Canada? AB : Les réticences à se faire vacciner et la désinformation dans les médias sociaux! Beaucoup d’allégations infondées circulent dans les médias sociaux. Elles utilisent un langage pseudo-scientifique et exploitent les peurs communes. Tant le vaccin de Pfizer que celui de Moderna ont été soumis à un processus rigoureux aux États-Unis et au Canada avant d’être approuvés. Et avant, ils ont été testés sur des animaux de laboratoire, puis ont fait l’objet d’essais cliniques préliminaires et d’essais cliniques à grande échelle. Nous utilisons les vaccins avec efficacité depuis les années 1950. Le vaccin de Pfizer qui est administré en ce moment semble bien aller. Comme pour le vaccin contre la grippe, vous pourriez avoir un peu mal au bras après l’injection. Un petit nombre de personnes ne se sentiront pas en super forme le lendemain et pourraient même avoir un mal de tête ou de la fièvre. Une telle réaction signifie que le système immunitaire reconnaît le vaccin et y réagit rapidement. Environ 0,4 % des personnes atteintes de la COVID-19 tombent gravement malades, ce qui fait que je ne m’étonnerais pas qu’une proportion semblable de personnes réagissent plus fortement au vaccin. Mais si l’on compare la maladie grave et la mort éventuelle que peut causer le virus aux effets indésirables du vaccin, je choisirais systématiquement le vaccin. Les vaccins sont la seule porte de sortie de la pandémie. Ils n’éradiqueront pas la maladie, mais ils en atténueront considérablement les effets. Q Une personne qui a déjà eu la COVID-19 doit-elle quand même se faire vacciner? AB : Oui. Le degré et la durée d’immunité à la COVID-19 ne sont pas encore clairs. Les premiers cas de réinfection donnent à penser que l’immunité durerait trois mois. Pour l’instant, les données indiquent que tout le monde devrait se faire vacciner. Q Comment l’étape actuelle de la pandémie affectera- t-elle le nombre de patients qui veulent obtenir des soins dentaires? AB : Bien des dentistes s’inquiètent des fluctuations du nombre de patients, surtout compte tenu des cycles répétés de pics et de creux des taux d’infection dans les communautés. Il est difficile de continuer sur sa lancée à cause de l’incertitude. Dans certaines parties du Canada, le nombre de patients est stable. Les données sur les demandes d’indemnisation compilées par l’ADC montrent que les visites chez le dentiste et les traitements ont vite repris une fois que les cabinets ont rouvert au printemps et sont demeurés stables pour le reste de 2020. À la fin de l’année, le profil général des patients et leur nombre étaient assez semblables à 2019. J’aimerais bien que l’incertitude diminue et que nous ayons une meilleure idée de ce qui s’en vient. Lors de l’une de mes dernières journées au cabinet, j’ai conduit quelques heures et j’ai travaillé avec l’équipe à cinq cas urgents difficiles. À part le temps passé dans les salles de traitement, nous étions tous à deux mètres de distance, avec un masque N95 et un écran, et nous n’avons pas vraiment eu l’occasion de faire le point sur la journée. Nous avions tous beaucoup de choses en tête et étions occupés à nous assurer de suivre les protocoles. Alors il y a eu beaucoup de changements par rapport à la même époque l’an dernier. Vers où se dirige la médecine dentaire? À quoi ressemblera l’économie? Ça reste à voir. J’ai très hâte aux changements que la vaccination apportera. Je suis fier du travail que nous avons accompli ensemble. Je suis fatigué, mais optimiste. L’ADC sur le terrain 10 | 2021 | Numéro 1

RkJQdWJsaXNoZXIy OTE5MTI=