Volume 7 • 2020 • Numéro 6
«J e ne veux pas simplement réparer une dent, a affirmé le Dr Abrams, je veux trouver la cause du problème. » Lorsqu’il demandait aux patients comment ils allaient, plusieurs parlaient de stress durant la COVID-19, de troubles du sommeil et de douleurs musculaires et dentaires. Dans de nombreux cas, au lieu de simplement poser un diagnostic de cuspide linguale fracturée, le Dr Abrams a déterminé que ses patients souffraient de parafonction de grincement liée au stress. Il a d’ailleurs créé un terme pour décrire ce phénomène : bruxisme de la COVID-19. Le Dr Abrams a lu toutes les recherches qu’il a pu trouver sur le stress et la pandémie. Il est tombé sur une revue systématique qui suggérait que le stress post-traumatique et la dépression sont plus fréquents dans la population durant la pandémie 1 . Une lettre au rédacteur dans le numéro demai 2020 du Journal of Applied Oral Science a relevé une corrélation entre la COVID-19, le bruxisme et les troubles de l’articulation temporo-mandibulaire 2 . « J’ai compris qu’il s’agissait d’une occasion pour nous, les professionnels, de montrer que nous sommes des travailleurs essentiels du milieu de la santé, a expliqué le Dr Abrams. Nous voyons fréquemment nos patients et nous établissons un lien de confiance avec eux. S’ils souffrent de maladies liées au stress, nous pouvons être des premiers intervenants. Nous pouvons poser des questions. Nous pouvons leur recommander les soins appropriés. » Le Dr Abrams discute avec ses patients non seulement de leurs problèmes dentaires, mais aussi de leur vie en général. Il les questionne sur leurs niveaux de stress et sur des symptômes précis de stress qui sont souvent associés au bruxisme. Il partage ses propres stratégies de gestion du stress, comme les longues marches. Il a remarqué que les patients sont généralement ouverts à avoir des conversations qui vont au- delà de leur santé dentaire. « C’est important d’écouter et de s’adapter à l’histoire de chaque personne », a-t-il dit. Le Dr Abrams estime qu’il serait pertinent d’offrir aux dentistes une formation sur la gestion des problèmes de santé liés au stress dans le cadre de leur travail en cabinet dentaire. « Ça me semble logique de traiter la santé d’une personne dans son ensemble, a-t-il ajouté. Je crois que c’est une véritable proposition de valeur pour la profession. Une cuspide fracturée pourrait être le catalyseur d’une meilleure santé mentale. » Analyse de l’augmentation des fractures de dents durant la COVID-19 Tout au long des trois mois durant lesquels son cabinet dentaire de Toronto a été fermé en raison de la pandémie, le Dr Stephen Abrams et ses collègues ont fait le suivi de leurs appels d’urgence. « La moitié concernaient des dents fracturées ou brisées », a mentionné le Dr Abrams. Lorsqu’il a repris ses activités, il a constaté que les fractures survenaient souvent sur des cuspides non fonctionnelles. Il s’est demandé pourquoi tant de gens fracturaient leurs dents sans subir le type de traumatisme habituel. Dr StephenAbrams Président QuantumDental Technologies Cofondateur Cliffcrest Dental Office Références 1. Vindegaard N. et M. E. Benros. COVID-19 pandemic and mental health consequences: Systematic review of the current evidence. Brain Behav Immun , 30 mai 2020, S0889-1591(20)30954-5. 2. Almeida-Leite C. M., J. Stuginski-Barbosa et P. C. R. Conti. How psychosocial and economic impacts of COVID-19 pandemic can interfere on bruxism and temporomandibular disorders. J Appl Oral Sci, vol. 28, 2020, e20200263. Pour en savoir plus sur le « bruxisme de la COVID-19 », allez à : bit.ly/2Yaq8Nq [en anglais] 31 Numéro 6 | 2020 |
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