Volume 7 • 2020 • Numéro 6
Travailler dans un centre de soins de longue durée durant la pandémie deCOVID-19 Au plus fort de la pandémie de COVID-19, en mai, l’Université McGill a communiqué avec ses étudiants dans les spécialités de la santé pour trouver des bénévoles prêts à aider dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) du Québec. La Dre Natalie Pollock, présidente de la Fédération des associations étudiantes en médecine dentaire du Canada en 2019-2020 et récente diplômée de McGill, a répondu à l’appel. « J’étais sur le point de terminer mes examens finaux, alors je savais que j’allais avoir beaucoup de temps libre. Je voulais aussi rester à Montréal encore un peu avant de rentrer en Colombie- Britannique. C’était l’occasion idéale pour moi de faire ma part. » Peu après la première annonce, McGill a élargi l’invitation à tous les étudiants qui voulaient donner de leur temps. L es CHSLDontétédurementtouchésparlenouveaucoronavirus au Canada, particulièrement au Québec et en Ontario. En réaction à la crise, le gouvernement du Québec a lancé un programme de recrutement intensif pour pallier immédiatement la pénurie de main-d’œuvre dans les CHSLD. Avec d’autres étudiants et professionnels, laDrePollock s’est portéevolontairepour travailler dans un CHSLD de l’Est de Montréal. « Au départ, j’étais presque soulagée d’y aller et d’avoir des collègues à nouveau parce que l’isolement peut faire place au désœuvrement. » La Dre Pollock a été retenue pour épauler les préposés d’un CHSLD dans toutes leurs activités. « J’ai aidé des résidents à accomplir différentes tâches quotidiennes, comme s’occuper de leurs soins personnels, manger, faire la lessive », raconte-t-elle. Pour la pandémie, le centre a établi un code de couleurs pour les étages : rouge, jaune ou vert. « Quand je suis arrivée, tous les étages étaient rouges ou jaunes. Les étages rouges accueillaient les résidents déclarés positifs à la COVID-19 et les étages jaunes, les résidents remis de la COVID-19 ou pas encore déclarés négatifs après avoir eu la maladie, explique la Dre Pollock. Les besoins étaient immenses. Au début, je travaillais tous les jours à un étage rouge. » Au Québec, de nombreux travailleurs de la santé de première ligne ont signalé le manque d’équipement de protection individuelle (ÉPI), qui n’a cependant pas touché la Dre Pollock. Quand elle a commencé à travailler dans un CHSLD, il y en avait suffisamment pour le personnel et les résidents. Toutefois, la Dre Pollock fait remarquer que les mesures de prévention des infections changeaient de jour en jour : « Le personnel avait beaucoup de difficultés à suivre parce que la formation reçue un jour n’était plus valide le lendemain. Le CHSLD avait une 29 Numéro 6 | 2020 |
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