Volume 7 • 2020 • Numéro 5
Résumé de recherche : La gomme à mâcher sans sucre réduit la carie dentaire Des chercheurs du King’s College de Londres ont procédé à une méta-analyse de 12 études publiées au cours des 40 dernières années qui ont porté sur l’incidence de la gomme à mâcher sans sucre sur la santé buccodentaire. Q Vous avez dit que personne ne s’était penché jusqu’à maintenant sur la relation précise entre la carie dentaire et la gomme à mâcher sans sucre. Y a-t-il une hypothèse de travail qui pourrait être mise à l’épreuve? Dr Avijit Banerjee (AB) : L’équipe de recherche, comme d’autres chercheurs dans le domaine, a la nette impression qu’il y a un lien entre la mastication de gomme sans sucre et la diminution significative de l’apparition de nouvelles lésions carieuses. La carie se développe suivant un processus complexe qui comporte de nombreux facteurs de causalité interconnectés, chacun ayant une pertinence variable d’une personne à l’autre. Mâcher de la gomme sans sucre « médicamentée » pendant un moment autour de l’heure des repas semble une approche logique pour agir sur plusieurs de ces facteurs – comme la formation d’un biofilm et le flux salivaire notamment – de manière à réduire l’apparition de futures caries. Q Qu’est-ce qui vous a étonné durant la recherche? AB : Le travail de compilation a clairement fait ressortir que, même si beaucoup d’études ont été menées durant la période visée d’une quarantaine d’années, il y avait beaucoup de variations – ou d’hétérogénéité – entre elles, ce qui a compliqué l’élaboration de conclusions utiles. Q Vous avez dit que, dans les données publiées, « l’effet variait considérablement ». Quel genre de variation avez-vous relevée? AB : Vu que les études n’étaient pas normalisées, les résultats ne le sont pas non plus. C’est ce qui s’appelle l’hétérogénéité des données. Il faut utiliser des méthodes statistiques complexes pour compenser les différences entre les ensembles de données, mais cela Recherche : Résultats : La gomme à mâcher sans sucre réduit l’incidence de la carie dentaire de 28 %. Elle pourrait être utilisée comme moyen préventif en parallèle à des initiatives de sensibilisation à la santé buccodentaire et de brossage supervisé des dents. L’essentiel de l’ADC a posé quelques questions au chercheur principal ayant mené la méta-analyse, le Dr Avijit Banerjee , professeur de cariologie et de dentisterie opératoire au King’s College de Londres. 20 | 2020 | Numéro 5
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