Volume 7 • 2020 • Numéro 5
L e Dr Armstrong a expliqué au comité combien l’exercice de la médecine dentaire avait changé à cause du resserrement des mesures de prévention des infections. « Les nouvelles orientations et règles découlant de l’apparition de la COVID-19 ont rendu les interventions en consultation externe plus difficiles, physiquement épuisantes et longues, a-t-il confié. Ce n’est pas simplement un seul aspect de la nouvelle approche qui pose problème, mais plutôt l’effet domino des changements apportés à chaque aspect des soins. » Le Dr Armstrong a précisé combien la pénurie d’équipement de protection individuelle (ÉPI) rend difficile l’exercice de la profession partout au pays et a souligné l’importance des dentistes en tant que travailleurs de la santé de première ligne. « Les gouvernements et les pourvoyeurs de soins de santé conjuguent leurs efforts pour trouver des solutions à long terme afin d’assurer un approvisionnement stable et fiable en ÉPI au Canada, et les dentistes devraient avoir leur mot à dire dans cette démarche », a-t-il signalé. L’ADC a aussi abordé le financement public des soins buccodentaires au Canada – qui est limité, moins de 6 % des soins étant payés par des fonds publics – et signalé que l’État pourrait être appelé à garantir une part accrue de ces soins vu la hausse du taux de chômage. « L’augmentation du recours aux programmes de soins buccodentaires publics est particulièrement marquée chez les aînés à faible revenu, les enfants et les personnes aux prises avec un handicap physique ou un trouble du développement, a mentionné le Dr Armstrong. Au cours de la dernière décennie, l’érosion du financement de ces programmes par les provinces et les territoires a fait en sorte qu’il n’est plus possible de satisfaire adéquatement aux besoins des membres de ces groupes vulnérables ». Il a rappelé au comitéque legouvernement fédéral avait un rôleclair à jouer pour que les programmes provinciaux et territoriaux de soins buccodentaires « soient à la hauteur des défis qui se pointent à l’horizon ». Le Dr Armstrong a aussi demandé au gouvernement fédéral de fixer des normes de soins buccodentaires pour les centres de soins de longue durée, rappelant ainsi les normes déjà réclamées par L’ADC devant le Comité de la santé de la Chambre des communes Le 10 juin 2020, les Drs James Armstrong, président de l’ADC, et Aaron Burry, directeur adjoint des Affaires professionnelles, ont pris la parole devant le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes. Ce comité poursuit son évaluation des incidences de la pandémie de COVID-19 et de ses répercussions sur le système de santé canadien. l’ADC. « Nous sommes conscients que l’amélioration des soins à offrir aux aînés dans ces établissements va faire l’objet d’un vaste débat qui va porter sur de nombreux enjeux, et ces normes en matière de santé buccodentaire peuvent sembler d’importance mineure, a expliqué le Dr Armstrong, mais ce sont autant de petits pas en avant qui pourraient contribuer au développement d’une culture des soins et de la prise en charge responsable qui sera essentielle si l’on veut s’occuper correctement de nos aînés. » Les trois principales recommandations contenues dans l’exposé de l’ADC : 1. Que les dentistes soient reconnus comme des travailleurs de la santé de première ligne essentiels quand il est question d’accès à l’ÉPI. 2. Que le fédéral crée une enveloppe de 3 milliards de dollars pour la santé buccodentaire dans le cadre du Transfert canadien en matière de santé. 3. Que des critères de base en matière de santé buccodentaire soient inclus dans tout examen futur de l’état de santé dans les centres de soins de longue durée. L’ADC a proposé des normes pour les centres de soins de longue durée : « Les normes que nous suggérons ne sont pas coûteuses, mais correspondent d’après nous au strict minimum quant aux soins qui devraient être offerts aux aînés pris en charge », a expliqué le Dr Armstrong. Ces normes sont les suivantes : • une évaluation de la santé buccodentaire au moment de l’admission; • un plan de soins buccodentaires quotidiens; • une consultation annuelle avec un dentiste; • un emplacement dans le centre de soins de longue durée aménagé pour offrir des soins buccodentaires. L’ADC sur le terrain 14 | 2020 | Numéro 5
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