Volume 7 • 2020 • Numéro 4

Pour le Dr Wolanski, ce don semblait une bonne première étape. Puis, il s’est mis à travailler pour que les cabinets dentaires de sa collectivité survivent à une fermeture prolongée, que des soins dentaires d’urgence puissent être offerts aux patients qui en avaient besoin, et que la médecine dentaire puisse s’adapter à un monde qui comprend la COVID-19. Les défis Quand le Dr Wolanski a parlé à L’essentiel de l’ADC au début d’avril 2020, il avait calculé que les revenus des soins dentaires avaient baissé de 99 % en Colombie-Britannique. « J’ai passé du temps à essayer de voir comment réduire l’incidence des sorties d’argent des cabinets, dit-il. On a des factures à payer. Un loyer ou une hypothèque. Les jeunes dentistes ont des prêts. On essaie de trouver des moyens de reporter les paiements des prêts pour ne pas être dans le rouge. » Le Dr Wolanski avoue qu’après un mois de fermeture, les comptes de ses cabinets avaient un découvert de plus de 50 000 $ et ses comptes personnels, de 10 000 $. « Je ne sais pas combien de temps on peut tenir le coup », admet-il. Le Dr Wolanski a parlé à ses patients au téléphone. La plupart de ceux qui demandaient à être vus pouvaient être traités par des antibiotiques ou des analgésiques. « Ici à Nanaimo, chaque dentiste doit s’occuper de ses propres patients et nous avons mis sur pied une ligne d’aide téléphonique », dit-il. Si une personne appelle à l’hôpital pour un problème dentaire, elle sera adressée à cette ligne. Chacun notre semaine, nous répondons à ces appels. » Les soins dentaires d’urgence étaient limités. « À Victoria, quelque 10 dentistes s’en occupent, mais, ici à Nanaimo, il y a seulement un dentiste généraliste et un chirurgien dentiste, ajoute le Dr Wolanski. Le dentiste généraliste a vu quatre patients par jour et n’a pas demandé à son personnel de l’assister parce qu’il ne voulait pas l’exposer au risque d’infection. Le Dr Wolanski a passé beaucoup de temps à parler à d’autres dentistes au téléphone et à lire les dernières études sur le coronavirus. L’une de ses bonnes amies, une camarade de la faculté de médecine dentaire, avait une entente de vente de son cabinet qui est tombée à l’eau quand la pandémie est arrivée. Il a assisté à des réunions et des assemblées publiques en ligne organisées par l’Association dentaire de la Colombie-Britannique (ADCB). « Certaines ont attiré près de 700 dentistes », dit-il. Selon lui, bon nombre partageaient les mêmes inquiétudes. « Il y a tellement de variables, explique le Dr Wolanski. Les patients reviendront-ils rapidement en nombre suffisant pour que nos cabinets survivent? À quoi ressembleront les nouveaux protocoles de prévention des infections? Les cabinets à aire ouverte appartiendront-ils au passé? Combien faudra-t-il investir pour reprendre nos activités? » Aux premières loges Le Dr Wolanski était habitué à travailler et à être actif dans sa collectivité. « Quand je ne peux pas faire cela, je suis déçu et je me sens un peu impuissant », admet-il. Mais en mars et au début d’avril, il était isolé chez lui avec sa famille. « Chacun a son seuil de tolérance au risque, fait-il valoir. Confiné chez lui avec sa femme en fin de grossesse et son beau-père atteint d’une maladie pulmonaire obstructive chronique et dépendant d’une oxygénothérapie, il était « très réticent à courir des risques ». À savoir s’il ressortira du positif de la pandémie, le Dr Wolanski a répondu qu’il croit « qu’elle va nous préparer à l’avenir. En tant que société, nous apprenons comment composer avec un problème de taille mondiale. Ce ne sera pas la dernière pandémie, alors si nous apprenons comment bien réagir, nous serons mieux préparés pour la suivante. » Le suivi Au début de mai, le Dr Wolanski a dit que trois dentistes généralistes offraient maintenant des soins d’urgence à Nanaimo. « J’ai parlé à certains qui le font depuis quelques semaines déjà et quelques-uns se sentent surmenés. L’un a d’ailleurs dû s’arrêter pour cause de stress », dit-il. Toutes les semaines, le Dr Wolanski aide à tenir un webinaire de soutien par les pairs, qui est organisé par l’ADCB et Médecins de Colombie-Britannique. Il y a beaucoup été question des assureurs qui refusaient d’accorder les indemnités contre la pandémie en Colombie-Britannique, mais le Dr Wolanski est soulagé de maintenant savoir qu’elles seront versées. « L’ADCB a travaillé sans relâche pour appuyer les dentistes de la province », souligne-t-il. Il s’ estmis à travaillerpourque les cabinets dentairesde sa collectivité survivent àune fermetureprolongée, quedes soinsd’urgence puissent êtreofferts à ceuxqui enavaient besoin, et que lamédecinedentairepuisse s’ adapter àunmondequi comprend laCOVID-19. Le Dr Wolanski et sa femme Ivka en mission de sensibilisation aux soins dentaires au Kenya en 2018. P oint de mire 20 | 2020 | Numéro 4

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