Volume 7 • 2020 • Numéro 3
Dr GordMorris : Ne jamais perdre de vue ce qui importe Lors de l’évacuation de Fort McMurray, le Dr Gord Morris a utilisé des points de grands voyageurs pour aider les membres de son personnel du Centre dentaire Franklin à se rendre dans leur famille élargie ailleurs au Canada. L’une est allée en Nouvelle-Écosse, une autre à Terre-Neuve. « L’une de nos hygiénistes et notre denturologiste ont pris le dernier avion à quitter l’aéroport avant sa fermeture », raconte le Dr Morris. Sur la route 63, elles sont passées devant un terrain de camping en feu. Les bonbonnes de propane explosaient et étaient projetées en travers de la route, évitant les véhicules de peu. » Le Dr Morris sentait que cette crise était l’occasion pour lui de montrer sa loyauté envers son personnel. « Le cabinet a été fermé complètement pendant dix semaines, mais le CDSPI a été très efficace pour nous obtenir les fonds nécessaires pour que je puisse continuer à payer l’entièreté des salaires, explique le Dr Morris. Douze des treize membres de mon personnel sont revenus. » Avant la réouverture du cabinet en juillet 2016, le Dr Morris a dû jeter et réorganiser toutes ses fournitures en raison des dégâts causés par la fumée. « Tout, même les implants », ajoute-t-il. Au début d’avril 2020, le Dr Morris réfléchit maintenant à la façon de surmonter une autre crise. « J’ai plus de 60 ans, ce qui fait que je ne travaille pas auprès des patients durant la pandémie de COVID-19, dit-il. Mais je reste en contact avec eux. Mes patients ont mon numéro de cellulaire et ils me textent. Je veille à ce qu’ils aient les soins dont ils ont besoin. » Il perfectionne ses connaissances grâce à des cours en ligne et reste en contact avec d’autres dentistes à partir de groupes Facebook. Pour mettre en perspective la situation actuelle, le Dr Morris se remémore les périodes difficiles d’autrefois. « Mon père est devenu pharmacien dès sa sortie du corps médical de la Seconde Guerre mondiale, explique-t-il. Nous avons beaucoup à apprendre de la résilience de ceux qui ont vécu les guerres mondiales et qui se sont remis sur pied. » sinon nous avons tout injecté dans nos entreprises pour les aider à se redresser au cours des dernières années. » Il a fallu un certain temps pour que les affaires reviennent à la normale, car tous les habitants de Fort McMurray ne sont pas retournés en même temps. De fait, le Dr Heinzelman estime qu’environ 10% de la population n’est jamais revenue. « Les activités ont repris lentement, explique-t-il. C’est clairement un gros coup, surtout que, quand nous avons ouvert le centre chirurgical, nous n’avions pas prévu un incendie dans notre budget. Ç’a été difficile. » Le coût estimé de l’incendie, qui a continué à couver jusqu’à l’été 2017, s’est élevé à quelque 10 milliards de dollars. Depuis, la ville de Fort McMurray s’est rétablie. « Les gens parlent encore du feu, mais nous sommes passés à autre chose », admet le Dr Tran. Certaines maisons qui ont été incendiées ont été reconstruites. La forêt entourant Fort McMurray revit; sur les systèmes racinaires des arbres brûlés sont nées des pousses fraîches qui font grandir une nouvelle forêt. En effet, selon le Service des forêts, dans les zones où le feu a été le plus intense, la repousse est maintenant la plus forte. P oint de mire 21 Numéro 3 | 2020 |
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