Volume 6 • 2019 • Numéro 8
12 | 2019 | Numéro 8 L’ADC sur le terrain Vous y connaissez-vous en science des matériaux, en chimie ou en recherche? Le programme du sceau de l’ADC cherche de nouveaux examinateurs . Si ce rôle vous intéresse, écrivez à cdaseal@cda-adc.ca procure un soulagement à long terme de la sécheresse, qui a un pH neutre, qui lutte contre la carie et qui reminéralise les dents en même temps? » Les examinateurs travaillent toute l’année, mais le comité du sceau se réunit à Ottawa une fois par an. Certaines années, il y a beaucoup de demandes et d’autres peu. « Je me rappelle une année où il y avait 12 produits à évaluer. Une autre année, il y en avait deux. Il n’y a que quelques grands fabricants de produits buccodentaires, alors si l’un d’entre eux décide de reformuler une gamme de produits, cela a des répercussions », précise le Dr Brothwell. Incidences du programme Le Dr Brothwell se souvient d’un dentifrice au fluor pour lequel le fabricant avait demandé le sceau de l’ADC. Selon les études scientifiques, le produit était efficace et le procédé de fabrication était bien conçu. « Mais, en tant que dentistes, nous n’étions pas à l’aise avec la façon dont le produit était présenté sur l’emballage, raconte le Dr Brothwell. La photo montrait beaucoup trop de dentifrice sur la brosse à dents, « un gros double tourbillon sur les poils de la brosse ». Or, selon leur âge, les enfants peuvent mettre au plus une quantité de dentifrice au fluor équivalente à la taille d’un pois. « Nous avons indiqué au fabricant que la quantité de dentifrice sur la photo était nettement excessive et que l’image devait être changée avant que le produit puisse obtenir le sceau », explique le Dr Brothwell. Le fabricant a resoumis l’emballage avec la même photo, mais en taille réduite. « Nous avons refusé de nouveau, dit-il. Au final, l’image a été changée pour montrer une quantité appropriée de dentifrice. » Le comité a réussi à sensibiliser le fabricant, qui a ensuite changé toute sa campagne de marketing. Un autre produit au fluor destiné à des enfants est entré en jeu dans une autre évaluation. « Nous examinions un produit qui était à la fois un dentifrice et un rince-bouche, explique le Dr Wiseman. Mais la viscosité était trop liquide et les parents ne pouvaient pas mesurer le produit. » Le Dr Wiseman savait d’expérience que les enfants avalent souvent le dentifrice. Il n’a donc pas pu recommander ce produit. Il arrive qu’un produit montre un effet en laboratoire qui ne sera pas significatif pour l’utilisateur. Le comité a examiné un produit de blanchiment des dents dont l’efficacité se voyait avec un appareil. « Mais le changement n’était pas visible à l’œil nu, explique le Dr Brothwell. Le produit donnera-t-il satisfaction au consommateur? Nous en doutions, ce qui fait qu’il n’a pas obtenu le sceau. » Quand un produit affiche le sceau de l’ADC, les consommateurs savent qu’il répond aux normes rigoureuses des dentistes et que des données scientifiques en corroborent les allégations pour la santé buccodentaire. Les fabricants peuvent mettre en valeur le sceau de l’ADC dans leur promotion. « Quand le public voit un tube de dentifrice, une brosse à dents électrique, un rince- bouche ou de la soie dentaire avec notre sceau, il sait que le produit est digne de confiance, qu’il a des bienfaits thérapeutiques véritables pour prévenir ou traiter une maladie buccodentaire », signale le Dr Wiseman. Pourquoi siéger au comité du sceau? L’examen d’études scientifiques et de procédés de fabrication peut prendre beaucoup de temps, surtout au début. « Un bon examinateur doit posséder le souci du détail, une connaissance des méthodes de recherche scientifique et une connaissance de la prise de décisions fondées sur des données probantes », fait valoir le Dr Brothwell. Le Dr Wiseman souligne que le comité se compose de dentistes issus de divers horizons complémentaires. « Notre comité compte des spécialistes, des dentistes en santé publique, des universitaires, des cliniciens comme moi, et nous venons des quatre coins du pays », ajoute-t-il. Le Dr Brothwell dit qu’il s’est joint au comité par volonté de donner en retour à la profession et au public, mais il y est resté pendant 19 ans pour l’esprit de collégialité. « Nous sommes vite devenus amis, raconte-t-il. J’ai beaucoup aimé rencontrer des personnes dévouées qui faisaient le même travail que moi. » Le Dr Brothwell avoue qu’il a également aimé en apprendre davantage en lisant les descriptions détaillées des rapports scientifiques et des procédés de fabrication. « J’ai certainement appris de nouvelles choses », dit-il. Le Dr Wiseman convient qu’il est enrichissant d’apprendre à connaître des confrères. « Il y a une véritable amitié durable entre nous. » « Je pense que quand on fait quelque chose pour des raisons altruistes, au bout d’un certain temps, on a l’impression d’en avoir assez fait, avoue le Dr Brothwell. Pour faire quelque chose pendant 19 ans, il faut aimer ça. »
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